dimanche 1 mars 2015

Les élections départementales sur le bassin manosquin : le choix de la démocratie participative

Quid des élections départementales



Les élections départementales ont lieu tous les 6 ans et permettent d'élire les conseillers départementaux qui siègeront au Conseil départemental.

Le conseil départemental « règle par ses délibérations les affaires du département », en particulier la création des services publics départementaux, la gestion des biens du département et son budget.
Particulièrement, il est compétent en matière de :

L’action sociale et sanitaire

- aide sociale à l’enfance (ex : gestion des dossiers d’adoption, soutien aux familles en difficultés financières)
- aide aux handicapés (ex : politiques d’hébergement et d’insertion sociale)
- aide aux personnes âgées, par exemple la création et la gestion de maisons de retraite, l’allocation personnalisée d’autonomie.
- insertion sociale et professionnelle : RSA, fonds d’aide aux jeunes (FAJ)
- aide au logement : fonds de solidarité pour le logement (FSL...)
- la protection judiciaire de la jeunesse
- protection sanitaire de la famille et de l’enfance.

L’aménagement de l’espace et l’équipement

- voirie départementale et routes nationales (environ 15 000 km)
- organisation des transports routiers non urbains de personnes et des transports scolaires, hors périmètre urbain
- la création, l’équipement et la gestion des ports maritimes de commerce et de pêche
- aménagement, l’entretien et la gestion d’aérodromes civils
- programme d’aide à l’équipement rural
- aménagement, l’entretien et l’exploitation des cours d’eau, lacs et plans d’eau domaniaux transférés aux départements
- protection, de gestion et d’ouverture au public des espaces naturels sensibles, boisés ou non

L’éducation, la culture et le patrimoine

- la construction, la reconstruction, l’extension, les grosses réparations, l’équipement et le fonctionnement des collèges
- la responsabilité des bibliothèques centrales de prêt, de la gestion et de l’entretien des archives et des musées départementaux
- schéma départemental de développement des enseignements artistiques dans les domaines de la musique, de la danse et de l’art dramatique, en concertation avec les communes concernées
- gestion des crédits d’entretien et de restauration du patrimoine classé ou inscrit, n’appartenant pas à l’État ou à ses établissements publics

Les actions économiques

- participer au financement des aides directes et indirectes aux entreprises

Que Liberté Egalité Fraternité deviennent réalité. Par Patrick Le Hyaric

Avec les habitants de sa ville, les associations, le maire de Grigny dans l’Essonne, notre ami Philippe Rio a écrit un manifeste pour La République. C’est un cri contre la violence des inégalités qui rongent la société. Un appel pour que la République revienne s’installer dans les quartiers. Quel sens peuvent bien avoir ces beaux mots de liberté, d’égalité et de fraternité pour des millions de nos concitoyens dont le quotidien est celui du chômage, des discriminations, de la précarité, du mal logement, quand les services publics s’éteignent un à un et que les crédits publics ne parviennent plus à maintenir à flot la vie associative et culturelle ?

Le premier ministre a beau jeu d’évoquer une situation d’ « apartheid » alors que quelques mois plus tôt, il prenait avec son gouvernement la décision de priver les territoires de 11 milliards d’euros de dotations jusqu’en 2017, soit une baisse cumulée de 28 milliards d’euros sur la période 2014-2017. Jamais auparavant une telle saignée n’avait été pratiquée sur les différentes institutions, communes et départements, qui font vivre la République au plus près des citoyens. En même temps, dans cette logique, il caresse le projet d’affaiblir ou de supprimer les communes et les départements, lieux privilégiés pour organiser des solidarités sociales. Et cela au moment même où la crise économique et sociale est amplifiée par les politiques d’austérité exigées par les marchés financiers et leurs relais politiques, qui viennent s’ajouter au terrible héritage laissé par la droite. Ce sont toutes ces politiques au seul service de la finance qui créent les maux dont Mr Valls accable la République !

D’autant plus que ce sont les territoires qui souffrent depuis des années de la désindustrialisation, du chômage ou du manque d’entreprises, et qui par conséquent manquent cruellement de recettes fiscales, qui font les frais de cette politique de la calculette aveugle au détriment du contrat républicain, du bien commun, de la justice et du progrès social.

Non pas qu’il suffise d’inscrire des lignes crédits pour rétablir l’égalité : les habitants de villes populaires le savent bien, habitués à voir défiler d’année en année des plans pour zones urbaines affublées d’acronymes déshumanisant, ou des rapports commandés en haut lieu qui finissent souvent empilés dans les tiroirs ministériels sans que rien ne change. La politique de la ville, gourmande en crédits, mise en place pour palier à la violente désindustrialisation des banlieues populaires organisée dans les années 70, n’a rempli aucun de ses objectifs. Pis, elle a laissé filer le chaos social en prétendant colmater des brèches.

Avec le peuple grec Pour sortir de l'Austérité - 11 mars à 18h à Volx




Appel contre la loi Macron

Pour signer la pétition en ligne : Cliquer ici


Georges Ibrahim Abdallah - Le révolutionnaire libanais reste en détention

Le militant, emprisonné en France depuis plus de trente ans, s’est vu refuser sa dixième demande de libération. Le ministère de l’Intérieur, lui, nie un arrêté d’expulsion. Cette décision politique complaît à Israël.

Question : la justice française se grandit-elle, fait-elle la preuve de son indépendance en refusant, pour la dixième fois, la libération de Georges Ibrahim Abdallah, chrétien libanais aujourd’hui âgé de soixante-deux ans ? L’ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (Farl) est en prison depuis plus de trente ans maintenant. Arrêté à Lyon le 24 octobre 1984, il avait été condamné à perpétuité pour complicité dans les assassinats, en 1982 à Paris, de deux diplomates, l’Américain Charles Robert Ray et l’Israélien Yacov Barsimantov. Trente ans. Le triste record de Nelson Mandela, jeté dans une geôle par le pouvoir de l’apartheid, est battu.
Triple peine et régression

Qu’a dit la chambre d’application des peines de la cour d’appel de Paris, réunie jeudi ? Une nouvelle fois, la demande de libération a été déclarée irrecevable, au motif que Georges Ibrahim Abdallah n’avait pas fait préalablement l’objet d’un arrêté d’expulsion. Or, cet arrêté d’expulsion, pourtant arme souvent dégainée par les multiples ministres de l’Intérieur lorsqu’il s’agit de travailleurs migrants, lui a toujours été refusé. Y compris par Manuel Valls, actuel hôte de Matignon qui, comme Charles Pasqua à son époque, a promis de « terroriser les terroristes ». Mais la cour d’appel a ajouté à cet argument le fait que Georges Ibrahim Abdallah « ne regrettait pas les actes pour lesquels il avait été condamné » et rappelé qu’il n’avait pas indemnisé les ayants droit des victimes. C’est, en quelque sorte, une triple peine. Pas moins ! L’avocat du militant libanais, Me Jean-Louis Chalanset, a indiqué que son client allait se pourvoir en cassation. Pour lui, la décision de la cour d’appel est « très régressive » dans ses motivations, par rapport à celles rendues précédemment. Le 5 novembre, en effet, le tribunal d’application des peines avait refusé, pour la neuvième fois, de remettre en liberté l’ancien chef des Farl, décision dont son avocat avait fait appel. En 2012, un avis favorable avait pourtant été rendu par le juge d’application des peines, puis en appel, mais la Cour de cassation avait finalement déclaré la demande irrecevable.

Comment peut-on demander à un militant révolutionnaire, communiste, de se déjuger ?

Cette décision de la justice française est éminemment politique. Georges Ibrahim Abdallah doit-il rester indéfiniment en prison ? Comment peut-on demander à un militant révolutionnaire, communiste, de se déjuger, alors que son acte visait à contrecarrer et dénoncer l’occupation du Liban par l’armée israélienne, occupation soutenue notamment par les États-Unis et par la plupart des pays occidentaux, dont la France ? Pourquoi le ministère de l’Intérieur ne publie-t-il pas un arrêté d’expulsion, si ce n’est pour continuer à faire payer à Georges Ibrahim Abdallah et, à travers lui, à tous ceux qui s’opposent à la politique israélienne dans la région ? Cette décision survient alors qu’Israël et ses dirigeants ne sont toujours pas inquiétés pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés en 2008-2009, puis en juillet 2014, dans la bande de Gaza où des milliers de personnes, dont des centaines de femmes et d’enfants, ont été massacrées. Pis, s’agissant de la dernière offensive israélienne, le chef de la mission d’enquête de l’ONU a été contraint à la démission sous la pression exercée par Tel-Aviv. Et quand un rapport voit enfin le jour, il est purement et simplement remisé, avec l’aval des grandes puissances, membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Une décision politique, donc, qui devrait amener à une mobilisation supplémentaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Le comité créé en ce sens va y contribuer.

PIERRE BARBANCEY
L'Humanité - 27/02/2015
source : http://www.humanite.fr/georges-ibrahim-abdallah-le-revolutionnaire-libanais-reste-en-detention-566915