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mardi 13 septembre 2016
Discours de Pierre Laurent aux invités - Fête Humanité 2016 (Texte + Vidéo)
Pierre Laurent,
Discours aux personnalités
Fête de l'Humanité - 10 septembre 2016
Mesdames,
Messieurs,
Quel
plaisir de vous accueillir cette année encore à cette si belle Fête de
l'Humanité ! Notre joie est cette année décuplée, car réussir la Fête était
un défi lancé à tous les semeurs de haine, à tous les faiseurs de guerre. Face
au poison distillé, nous sommes venus ici, à La Courneuve, prendre un grand
shoot d'espoir et de bonheur ! Nous venons respirer l'air de la révolte et
le vent du changement. Et nous le sentons, ça souffle fort !
Nous
sommes ici parce que nous savons que ce monde marche sur la tête et que cela ne
peut pas durer.
Nous
sommes ici parce nous sommes convaincus que rien de bon ne se fera sans nous,
sans notre force collective, sans notre conscience de l'intérêt général.
Nous
sommes ici, ensemble, bouillonnants et bruyants, gouailleurs et taquins, quand
d'autres préfèrent le calme des salons feutrés des gratte-ciels de verre, le
confort de plateaux médiatiques où la parole citoyenne cède la place à la
connivence.
Nous
sommes ici en fraternité, en amitié, en bienveillance.
Nous
sommes ici tout simplement parce que nous avons une haute ambition de ce que
doit être la vie, parce que jamais nous ne renoncerons à une certaine idée du bonheur.
***
Oui,
nous vivons des temps tourmentés, très tourmentés même. Mais non, décidément
non, rien ne nous fera céder aux discours de peurs et aux chantages qui les
accompagnent. La peur est devenue un grand marché dans lequel de plus en plus
de responsables politiques participent au concours de celui qui vendra le mieux
« la » réponse magique pour nous sortir du cauchemar. Mais nous
savons aussi que tous ceux-là sont des menteurs.
Tenir
un discours de vérité dans la période, ce n'est pas déclarer : « Moi,
j'ai LA solution », il suffit de fermer les frontières, réduire les
libertés, ne pas accueillir les réfugiés. Et surtout ne rien changer à ce monde
de violences et d'inégalités. Ce n'est pas non plus rouler des mécaniques à
coups de discours guerriers qui ne font qu’ajouter de la haine au sang.
La
sécurité, nous la voulons tous. Et ici, nous avons tout fait avec nos
militants, avec les services publics de sécurité, pour l'assurer. Mais si nous
la voulons, ce n'est pas pour être réduits au silence, isolés des uns des
autres, mais ensemble, debout, libres et solidaires. Tenir un discours de
vérité, faire réellement preuve de courage politique, c'est regarder les
Français dans les yeux et leur dire qu'il faudra du temps, des moyens et que
tout ne sera pas possible en un jour, mais qu'il faudra changer le monde,
oh ! progressivement, mais le changer vraiment, profondément et pour de
bon. Et c'est pour cela que nous sommes là. Nous sommes là pour commencer à
ouvrir ce chemin
***
Nous
sommes là parce que la France a besoin d'un nouveau pacte républicain.
Oui,
nous voulons une nouvelle République. Je vous entends déjà dire : « Olala !, encore un responsable
politique qui va nous parler de République... fiioou !, il nous dit qu'il
faut arrêter le blabla et nous parle de République ...y'en a marre. »
C'est vrai qu'en ce moment, tout le monde parle de République à tort et à
travers, c’est un peu la foire, à qui sera le plus républicain, comme un label
qui effacerait toutes les contrefaçons. Pauvre République… Plus personne ne
sait vraiment ce que ça veut dire. Des Républiques qui n’en avaient que le nom,
on en a connues dans l’histoire : la République romaine des aristocrates,
la République de Salo de Benito Mussolini, ou encore… la République galactique
du chancelier Palpatine.
La
République n’est pas qu’un mot, un concept fourre-tout que n'importe qui
pourrait galvauder. Nous le savons, il n’y a pire danger que la décadence des
régimes politiques à bout de souffle.
Souvent
les Républiques meurent dans les guerres ou les crises politiques, mais elles
naissent aussi de soulèvements populaires et démocratiques. Aujourd'hui la
crise politique, la crise de régime, elle est là ! Les jours, les mois,
les années de la Ve Républiques sont comptées. Le mouvement est
inexorable. Le temps est venu d'une refondation démocratique très profonde.
Nous voulons une nouvelle République pour tous et partout, sur tout le
territoire
Oui,
l'heure est à la révolution politique, n'est-ce pas Bernie Sanders ?
Notre nouvelle République sera démocratique,
sans 49-3, avec un Parlement respecté, élu à la proportionnelle, des
référendums d’initiative populaire, l’élargissement du droit de vote des
résidents étrangers et une limitation du cumul des mandats. Une République où
la laïcité ne serait plus dénaturée et instrumentalisée pour exclure, mais un
fondement du vivre-ensemble, comme le dit si bien le philosophe Etienne
Balibar : « La laïcité est une
obligation de neutralité de l’État envers ses citoyens et non pas une
obligation idéologique des citoyens envers l’État. »
Notre nouvelle République sera sociale,
et elle reprendra le chemin vers le progrès, la réduction des inégalités, le
développement des services publics, l'avancée des droits.
Nous
sommes fiers, à quelques jours de la nouvelle journée de mobilisation sociale
du 15 septembre, d'accueillir l'ensemble des premiers responsables des 7
organisations syndicales engagées dans le combat contre la loi de précarisation
du travail. Nous voyons dans leur unité un encouragement fort à construire
l'unité politique capable de porter leur combat jusqu'au pouvoir.
Hier,
la rencontre des parlementaires de gauche, communistes, Front de gauche,
socialistes, écologistes, que j'ai initié avec André Chassaigne et Éliane
Assassi a relancé notre travail commun pour cette nouvelle phase de la
bataille. C'est une promesse que nous ne voulons pas décevoir.
La
loi travail est une imposture, car jamais elle ne servira l'emploi mais
seulement le dumping social. Et c'est un anachronisme, car elle nous condamne à
un horizon sans fin de précarité. Jamais le chômage ne sera ainsi combattu. Il
ne peut l'être que par une grande avancée de civilisation, un autre âge de la
conception du travail avec la sécurisation d'emploi et de formation tout au
long de la vie, la réduction du temps de travail, la reprise en main par les
producteurs de la finalité de leur travail.
On
nous parle d'identité pour soi-disant évacuer les grandes questions sociales.
Ça n'a pas de sens. Car que serait l'identité d'une France qui tournerait le
dos à l'ambition d'égalité sociale, à la culture commune qui fonde notre
République : égalité, liberté et fraternité ? Eh bien ce ne serait
plus la France. Et quand la droite propose de liquider toute ambition sociale,
elle s'attaque à la France tout simplement. Divisée sur d'autres sujets, les
huit candidats de la droite sont totalement unis sur la question sociale.
Nicolas Sarkozy propose la suppression des 35 heures, la primauté des accords
d’entreprise, la réduction du nombre de fonctionnaires, le rallongement de
l’âge légal de départ à la retraite… Quand Alain Juppé et François Fillon
proposent : le rallongement de l'âge légal du départ à la retraite, la
réduction du nombre de fonctionnaires, la primauté des accords d'entreprise et
la suppression des 35 heures ? En matière de libéralisme, tous ceux-là,
c'est Dupont et Dupond.
Alors,
contre la régression sociale en marche, pour remettre la France dans le sens du
progrès, tous ensemble dans la rue, le 15 septembre aux côtés des
syndicats ! Pour une nouvelle République sociale.
Notre République, elle sera aussi protectrice.
Elle protégera chacun dans tous les aspects de sa vie contre la loi du plus
fort par l'essor des services publics, par l'élargissement des droits et de
notre système de Sécurité sociale. Elle protégera notre planète et notre
environnement par la révolution écologique de nos modes de vie et de
production. Et elle assurera la sécurité de tous grâce à une nouvelle politique
publique de sûreté nationale. Il faut en finir avec les blablas, et agir. Tous
les services publics, d'éducation, de sécurité et de justice ont besoin de
moyens supplémentaires mieux répartis sur le territoire pour le suivi et
l’investigation des signalements, des démantèlements des filières d'enrôlement
et de trafics d'armes. Les services de justice doivent être mieux équipés et
formés. Une coopération européenne et internationale des services civils et
militaires de renseignements doit se fixer pour objectif la neutralisation des
individus dangereux.
Non,
M. Sarkozy, comme l’a rappelé le Procureur de Paris, dans un État de droit, on
n'enferme pas les gens parce qu'ils sont fichés... il faut une procédure
pénale. Sinon c'est le règne de l'arbitraire et la fin de la justice !
Pour un ancien avocat, il faudrait peut-être réviser ses notes de 1re année de
droit ! Et si on incarcérait uniquement sur hypothèse, ça fait longtemps,
Monsieur Sarkozy, que vous auriez une carte d'abonnement à la Santé.
Notre nouvelle République sera universelle et fraternelle.
Oui, nous avons besoin de fraternité. Rappelez-vous ces mots d'Hubert Wulfranc,
notre camarade, le maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, quelques heures après
l'ignoble assassinat du père Hamel : « Soyons ensemble les
derniers à pleurer. Et soyons ensemble les derniers à être debout contre la
barbarie et dans le respect de tous. » Que ces paroles ont fait du
bien à la France ! Que cette hauteur de vue, cette dignité furent
salutaires ! À l'exact opposé des veules récupérations politiques et des
paroles de haine entendues après le massacre de Nice. Oui, la fraternité et le
vivre-ensemble ne sont pas des vains mots. C'est l'avenir sur cette planète où
nous sommes tous plus que jamais des citoyens du monde.
Je
l'ai dit d'emblée, il faut en finir avec la peur ! Ce dont je parle ici
c'est la peur utilisée comme instrument politique. La peur, c'est ce qui peut
briser notre société. La peur c'est ce qui peut museler la pensée. « Avoir peur c'est se préparer à obéir »,
a écrit Hobbes. Nous y sommes. On nous dit maintenant de qui et comment avoir
peur. « Nous sommes en guerre »
répète le Premier ministre qui de coups de com' en coups de com' tente une mise
en scène grotesque de la puissance politique. La peur, c'est ce qui demain
justifiera tous les plus grands reculs de liberté. La droite et le FN jouent
les apprentis sorciers en agitant la menace de « l'ennemi
intérieur », celle-là même qui fait le terreau de la guerre de
civilisation voulue par Daech. Les voix de progrès sont tues, seuls résonnent
chaque jour plus bruyamment les appels à la haine et à la stigmatisation.
Notre
République fera du combat antiraciste son fondement. Elle instaurera les
récépissés obligatoires lors des contrôles d'identité. Elle n'acceptera pas
qu'un haut personnage de l'État comme Monsieur Chevènement parle de « nationalité perdue » à Saint-Denis.
Car cette belle et grande ville populaire est fière d'être au carrefour du
monde avec son Stade de France et sa population des quatre coins de la planète.
Tous sont nos enfants, les enfants de la République, et ceux que vous blessez
avec de tels propos, Monsieur Chevènement, sont les mêmes que vous saluez quand
ils gagnent des médailles à Rio, qu'ils portent fièrement le maillot tricolore
ou qu'ils remplissent les playlists de vos petits-enfants !
Notre
République sera laïque et donc respectueuse de tous, croyants et non croyants.
Et
je profite de ce jour d'Aïd pour lancer un message à tous nos frères et sœurs
musulmans si malmenés. Pour les communistes, il n'existe qu'une République et
qu'une catégorie de citoyens quelle que soit sa culture ou sa religion. Vous et
vos enfants sont une richesse, tout comme le sont tous ces enfants nés du
métissage, qui portent en eux la France. Notre République est une et
indivisible ! Et nous sommes fiers du bleu blanc rouge du drapeau français
quand il reflète toutes les couleurs de l'arc-en-ciel !
À
ce propos, nous ne sommes pas dupes de l'indigne polémique qui a été orchestrée
de toutes pièces sur le burkini. Est-ce bien de la liberté des femmes dont il
était question ou bien plutôt d'une société malade rongée par une offensive
malsaine de stigmatisations des musulmans de France. Poser la question c'est y
répondre.
On
les a entendues toutes ces voies masculines si promptes à défendre la liberté
des femmes quand on parle du voile ! Ces mêmes voix bien silencieuses
quand il s'agit d'égalité salariale, d'interdiction de la prostitution, de
lutte contre les violences faites aux femmes, du droit à l'avortement. Ah ils
sont beaux tous ces élus ! Les Républicains qui agitent le drapeau des droits
des femmes alors que leur parti paye chaque année plus de 3 millions d'euros
d'amende pour non application de la loi sur la parité électorale. Messieurs, je
vous en prie, arrêtez donc de vouloir libérer les femmes à leur place, elles
s'en chargent !
Notre
République, c'est celle qui garantira aux femmes, à toutes les femmes le droit
de disposer de leur corps et refusera toute assignation vestimentaire quelle
qu'elle soit.
Et
pour cela, il est grand temps de sortir de cette vision infantilisante des femmes
musulmanes qui leur refuse le droit de décider, de ce paternalisme qui
sous-tend tous les rapports de domination homme-femme dans la société. Être
féministe, et je le suis, c'est construire ce chemin avec toutes les femmes,
pour libérer toute la société. Et c'est croire cent fois plus au pouvoir de
l'éducation populaire qu'au règne de l'interdit et du bâton !
Enfin, notre nouvelle République sera pacifiste.
La guerre n'est pas le propre de l'homme. Elle est le mal des sociétés de
domination. Et voilà pourquoi le capitalisme la porte comme la nuée porte
l'orage. Dans l'histoire de l'humanité, les premières traces de guerres sont
datées du néolithique. Elles coïncident avec la sédentarisation et l’apparition
des premières formes de propriété et de castes. L’homme n’est pas
« génétiquement programmé » pour la guerre. Derrière les guerres
se cachent toujours des enjeux de pouvoir et de captation des richesses. Et
derrière les soldats du terrorisme se cachent les plaies purulentes de notre société
en crise.
Et
si l’argent n’a pas d’odeur, la guerre, elle, a besoin d'argent. Le 24
septembre, à l’occasion de la journée internationale de la paix, j’appelle à
rejoindre massivement les marches pacifistes organisées dans 15 villes de
France. Pour dire stop à la guerre et à la violence. Pour dénoncer l’explosion
des budgets militaires, qui sont passés de 1 144 milliards de dollars en 2001 à
1 773 milliards en 2015 alors que le budget des Nations unies pour les
opérations de paix est de seulement 8,7 milliards. Rendez-vous compte, 5 % des
dépenses militaires mondiales pendant 10 ans permettraient, selon l’ONU, de
résoudre les principaux problèmes de l’humanité comme l’alimentation en eau, la
faim, les maladies… ! Il est plus que temps que se lève un grand mouvement
pacifiste dans notre pays pour faire entendre la voix des peuples. La paix doit
redevenir une grande cause nationale !
L'indignation
devant l'inhumain, elle doit aussi nous mobiliser face à la crise des réfugiés
que certains s'acharnent à repeindre en envahisseurs, eux les déshérités de la
guerre et de l'exil. Je veux saluer ici les villes de Paris et d'Ivry, qui
grâce à l'action de leurs maires, des élus communistes, des associations ont
décidé de ne plus fermer les yeux et d'accueillir enfin dignement ces femmes et
ces hommes, leurs enfants comme des humains et non plus comme des parias. Des
centres d'accueil ou des murs ? Notre choix, ici et encore, c'est l'Humain
d'abord !
***
Je
sais ce que certains vont dire : il est sympathique ce Pierre Laurent avec
ces belles idées, on aimerait bien le croire, mais ce n'est pas réaliste !
Ces communistes, que des utopistes ! Eh bien non, mesdames, messieurs,
tout ce que je vous dis est possible et c'est même la seule voie réaliste pour
qui veut éviter le chaos dans lequel on nous enfonce. Alors, comment
avancer ? Comment concrètement avancer ? Par où commencer ?
***
Moi,
je propose de commencer par la jeunesse.
« Si je reçois le mandat du pays d’être le
prochain président, je ne veux être jugé que sur un seul objectif : est-ce
que les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 », avait lancé
François Hollande le 22 janvier 2012. Terrible rappel, mais à écouter le
discours du « presque » candidat François Hollande jeudi dernier,
n'a-t-on pas l'impression que le Président a décidé de prendre les Français
pour une bande d'amnésiques, sans mémoire ou discernement ?
Où
en est-on en réalité ? Le Guardian
a publié récemment une étude dans les pays occidentaux, et il est prouvé que
pour la première fois, au même âge, les jeunes sont plus pauvres que leurs
parents. En 2015, le taux de chômage des moins de 25 ans a atteint le score
historiquement haut de 25,7 %.
Demain,
3 actifs sur 4 seront issus de la génération Y. Alors, va-t-on continuer à
sacrifier notre avenir ? Moi je propose que nous passions aux actes.
Premièrement,
notre pays aura besoin dès le début du prochain quinquennat d’une grande loi
pluriannuelle sur cinq ans pour l’éducation, la culture et le sport. Tout
commence par là et il faut mettre le paquet, vraiment le paquet. Nous
élaborerons cette loi tout au long de la campagne qui s'annonce avec tous ceux
qui le souhaiteront.
C'est
dans cet esprit que nous nous engageons pleinement pour la candidature de Paris
aux Jeux Olympiques de 2024 ! Nous l'avons vu cet été à Rio, le sport peut
être un incroyable outil d'émancipation. Qu'ils nous ont fait rêver tous ces
athlètes dont beaucoup viennent de nos quartiers, formés dans des villes où les
maires communistes connaissent l'importance sociale du sport ! Je pense en
particulier à Champigny et Aubervilliers et leurs incroyables boxeuses !
Ces J.O que nous voulons, ce ne sont pas ceux du fric et du business !
Nous voulons en faire ceux de l'éducation populaire et des citoyens. Nous
voulons des JO pour et par le peuple. Des JO de la fête du sport et de la
jeunesse.
Croire
en la jeunesse, c'est se donner maintenant un objectif ambitieux : zéro
jeune au chômage ! C'est par là que nous proposons de construire la
bataille de l'emploi pour tous. Comment ? Chaque jeune signerait avec le service
public de l’emploi une convention rattachée à un parcours d’insertion, de
formation ou à un contrat de travail qui garantirait un revenu égal au SMIC ou
une allocation d’autonomie. C’est tout à fait possible et finançable si on
arrête avec les milliards jetés à la poubelle via le CICE. Et cela changerait
tout le rapport de la société et des entreprises avec le chômage.
Je
parlais tout à l'heure de paternalisme en ce qui concerne les femmes, pour les
jeunes c'est la même chose. Écoutons-les, faisons-leur confiance. Je me réjouis
que le Mouvement jeunes communistes soit au cœur du combat. Et je leur
dis : « L'avenir vous appartient, saisissez-le ! »
***
Mais
le réalisme passe aussi par une reconquête essentielle : celle de notre
pouvoir sur l'argent, sur les immenses richesses détournées par la finance. Cet
argent et ce pouvoir que les 1 % nous ont confisqué. Oui, il est plus que
temps, chers amis, et passez-moi l'expression, « d'aller récupérer le
fric, de reprendre le grisbi ! »
Cette
année, 93 % de la croissance mondiale ont été captés par les 1% ! En
France, l'exemple le plus parlant a été le CICE.
Le
CICE a été la plus grande arnaque du quinquennat Hollande. Le casse du siècle
pour Gattaz et ses 40 entrepreneurs ! 40 milliards… 40 milliards pour 1,1
million de chômeurs en plus depuis 2012 ! Nous, bêtement, on avait cru
comprendre que le patron du Medef avait promis 1 million d’emplois en échange
de ce chèque astronomique. Mais en fait, c’était un million de demandeurs
d’emplois… Il avait oublié un mot… ça rentrait pas sur le pin’s !
La
spécialité de tous ces chantres du libéralisme c’est en réalité la captation
pure et simple des subventions publiques. Ce sont eux qui organisent le pillage
de l’État et qui crient ensuite que les caisses sont vides. Au fond, le Medef
ne demande pas la fin de l’intervention publique, il réclame qu’elle soit
détournée en sa faveur.
En
réalité, comme le démontrent nos économistes, comme l'explique l'économiste
Eloi Laurent dans son ouvrage Nos
Mythologies économiques, nous sommes passés dans les années 80 d’une
assurance sociale apportée aux travailleurs à une garantie financière apportée
aux banques et aux investisseurs. Mais la puissance de l’État est intacte, elle
a juste été détournée.
Alors
oui, parce que le cynisme du PDG de la Société générale venu mentir devant la
commission parlementaire sur l'exil fiscal de ses filières nous indigne, parce
que nous entendons le cri des paysans, de ces patrons de PME, de ces salariés
coopératifs auxquels les banques refusent l'argent que pourtant la BCE leur
prête à taux zéro, nous voulons reprendre le pouvoir sur les banques en créant
un pôle public bancaire articulé autour des institutions financières publiques
existantes et renforcé par la nationalisation des deux plus importantes banques
françaises : la Société générale et BNP Paribas. Il n'y a pas que des
loups à Wall Street. Il est temps que les « loups de la Défense »
rendent des comptes !
Et
puis nous, on ne va pas chasser les Pokémons, on va chasser les 70 milliards de
la fraude fiscale !
Et
comment me direz-vous ? Eux ils ont l'argent, nous on a les frères
Bocquet ! Dans leur livre Sans
domicile fisc, ils font la
brillante démonstration que nous pouvons nous attaquer efficacement au fléau de
la fraude fiscale. En commençant par permettre au parquet national financier de
s'autosaisir, il ne peut pas le faire à l'heure actuelle et doit passer par
Bercy... Nous lui donnerons des moyens financiers d'ampleur pour poursuivre ses
missions.
Et
parce que l'affaire est mondiale, nous proposons que la France prenne la tête
d'un mouvement pour une COP fiscale mondiale, à l'image de la COP 21 sur le
climat. Il faut créer un rendez-vous international tous les deux ans autour des
questions de la finance et de sa régulation. Rendez-vous compte, les 28 plus
grandes banques mondiales possèdent 56 000 milliards de dollars de
réserve !…
Pour
en finir très rapidement avec les paradis fiscaux, il suffirait qu'un des 5
grands États décide de bloquer les transactions et demander aux centres off-shore
de rendre l'argent. S'ils ne coopèrent pas, il peut alors geler les avoirs et
aller chercher l'argent. C'est ce qu'ont fait les États-Unis quand ils ont
demandé à la Suisse de leur donner tous les noms et les montants des dépôts
américains dans ses banques. Oui, c'est possible.
Enfin,
pour regagner nos marges de manœuvre, le bras de fer avec l’Union européenne
pour sortir la France de l’austérité doit être engagé. Nous refusons la règle
d’or et nous nous battrons pour l’abrogation du traité budgétaire quitte à
retirer la signature de la France. L’euro et la BCE doivent être mis au service
du développement social, solidaire et écologique en Europe. Changer l’UE… c'est
trop dur, disent certains. Mais si nous ne la changeons pas, elle se disloquera
dans le fracas des nationalismes. Alors oui, nous, les internationalistes, il
est temps de nous unir durablement pour construire une autre Europe, celle dont
les peuples ont besoin.
***
A
la veille de l'année 2017, nous voilà tous au pied du mur. Cet avenir est
possible et pourtant le pire risque d'advenir.
Mercredi
j’ai publié une tribune où je posais cette question : « Serons-nous
la gauche la plus bête d'Europe ? » Bien sûr, c'était une provocation
pour attirer l’attention sur un problème sérieux. Le scénario qu’on nous vend
pour 2017 est dangereux pour la France. Le FN est plus que jamais en embuscade.
Marine Le Pen n’a même plus besoin de parler, la droite et le gouvernement se
chargent de lui faire une campagne sur mesure. Mais qui est Marine Le Pen ?
Marine Le Pen c’est l’outrance et le nationalisme de Donald Trump, le
libéralisme de Theresa May, et le racisme et l'autoritarisme de l'extrême
droite autrichienne. Pourtant, c’est bien elle et son parti de haine qui chaque
jour gagnent du terrain. Les Républicains, eux, s’entredéchirent aujourd’hui
mais seront bientôt en ordre de bataille pour mener à terme leur projet de
destruction du modèle social français. Quant à Emmanuel Macron, le renard du
Medef lâché dans le poulailler socialiste, l’homme qui fait du neuf avec du
vieux et du vieux avec du neuf, il ne fait que tirer davantage à droite, un
échiquier politique qui n’a pourtant pas besoin de ça.
Et
pendant ce temps-là, la gauche de progrès a décidé de faire tourner à plein la
machine à perdre en multipliant les candidatures. C’est totalement fou et
irresponsable. Pourtant, regardez cette Fête, écoutez le pays mobilisé contre
la loi travail, celui qui résiste aux divisions et aux haines.
Il
existe une majorité sociale de progrès dans notre pays et il est de notre
devoir de la transformer en majorité politique. Divisés nous perdrons, unis
nous pouvons sérieusement envisager de lever une majorité de gouvernement.
Et
c’est pourquoi nous allons jusqu’au bout travailler à faire du commun. C'est
trop tard ? Non, il ne sera jamais trop tard. Notre feuille de route est
simple et notre calendrier fixé. Nous allons massivement déployer nos forces
dans le pays dans le mois qui vient pour renforcer encore notre grande
consultation citoyenne. Les communistes sont déjà allés à la rencontre de près
de 200 000 personnes. Plus de 40 000 d'entre elles ont rempli le questionnaire
« Que demande le peuple ? » Nous nous donnons 4 semaines, 1 mois
pour doubler ce chiffre. Et cela commence aujourd'hui à la Fête de l'Humanité
où des milliers de questionnaires sont en train d'être remplis. C'est d'une
importance capitale, car qui aujourd'hui se préoccupe vraiment de la voix du
peuple ? Qui ? Si ce n'est les communistes ?
Il
y a dans le cœur de chaque camarade l'envie de faire, l'envie de déplacer des
montagnes, l'envie de donner un prolongement politique aux cris qui s'expriment
en eux face à l'injustice de la situation actuelle. Oui, le cœur des
communistes est grand. Je sais leurs questionnements et leurs doutes, je sais
aussi leur incroyable force militante, leur engagement sans borne et leur force
inépuisable quand il s'agit de défendre leurs idéaux. Et c'est pourquoi, en
tant que secrétaire national du Parti communiste français, je n'ai aucun doute
sur leur volonté et leur capacité à faire vivre sur tout le territoire cette
grande et belle consultation citoyenne.
Et
à l'issue de ce mois de consultation, nous tiendrons un grand événement de
restitution de ce questionnaire, le 8 octobre prochain. Nous y ferons la
démonstration qu'il existe une majorité populaire pour une vraie politique de
gauche, ce que j'ai appelé le pacte d'engagement commun qui pourrait unir les
forces aujourd'hui dispersées.
Nous
n’entendons pas, vous l’aurez compris, déserter le débat politique et
présidentiel. Bien au contraire. Nous ferons nos choix en novembre. Cela se
fera, en respect de nos statuts, par un vote souverain de nos adhérents après
la tenue d’un Conseil national qui se sera aussi exprimé. Nous ferons ce choix
en responsabilité et, quelle que soit notre décision, nous ferons entendre la
voix du Parti communiste pour le présent, mais surtout pour l’avenir. Et nous
allons pousser au bout, nous allons nous donner le temps et toute les chances à
la possibilité d'une candidature unique à la gauche de François Hollande.
Car
au fond, et je le dis droit dans les yeux à tous mes partenaires de gauche ici
présents : Si sur la sortie de l’austérité nous sommes d’accord sur
l'essentiel ; si sur la relance des investissements nous sommes d’accord
sur l'essentiel ; si sur la refonte de l’Europe nous sommes d’accord sur
l'essentiel ; si sur la VIe République nous sommes d’accord sur
l'essentiel ; si sur la planification écologique nous sommes d’accord sur
l'essentiel ; si sur la relance des services publics nous sommes d’accord
sur l'essentiel, c’est une bonne base de départ, non ?
Arrêtez
de faire le pari fou qu’un seul individu, aussi talentueux soit-il, sera en
mesure de capter à lui seul, sans dynamique unitaire, l’affaiblissement de
François Hollande. Cela n’arrivera pas. Et alors, au soir du 23 avril, quel
goût auront nos larmes : celui de la déception ou celui du regret ?!
La
candidature communiste ? Notre force c'est d'être utiles.
Mais
je ne suis pas naïf, je sais bien qu’il faudra plus à tous les candidats
proclamés de la gauche de progrès, un peu plus que le constat de nos
convergences. Rien ne se fera sans un engagement massif des citoyens dans le
débat présidentiel. Allez-y, devenez acteurs, ne restez pas cloitrés,
intervenez, mobilisez-vous, organisez-vous, devenez incontournables ! Vous
êtes les seuls à pouvoir nous sortir du scénario infernal. Sans vous rien ne se
fera. Et rien n’est encore joué. Tout peut encore changer, être bouleversé pour
peu qu’on s’y investisse. Prenons nos rêves au sérieux ! Croyons en
nous ! Notre force est superbe. Nous sommes le nombre, nous sommes le
peuple, nous sommes les 99 % !
Et
pour conclure, je voudrais saluer la présence ici, aux côtés de Bernard
Lapasset, de notre camarade François Moncla, l'héroïque capitaine de l'équipe
de France de rugby en 1958. Celle-là même qui défia l'Afrique du Sud de
l'apartheid. François avait pour habitude de lancer à ses coéquipiers, juste
avant le début du match, un traditionnel : « Allez,
allez ! » Alors, devant le long match rugueux qui nous
attend, je vous lance un fraternel et offensif : « Allez,
allez » !
Je
vous remercie.
mercredi 31 août 2016
Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) : Dire NON à une imposture !
Plus d'une centaine de conventions de constitution ont déjà été signées au niveau national (en application de la loi Santé 2016 dite Loi Touraine) et ce, dans l’ignorance totale des usagers et de la population
dont l’attention a été retenue ailleurs... L'objectif principal de cette Loi, au travers notamment des GHT, étant celui d'atteindre 3 milliards d’économie d'ici 2017.
Notre département des Alpes de Haute Provence n'y a pas échappé avec la mise en place récente (11 juillet) d'un GHT 04 dont l’établissement support est le Centre Hospitalier de Digne-les-Bains.
Les dangers en matière d'accès au soins, de proximité, de démocratie, d'emploi, sont réels, et nécessitent une mobilisation intense pour porter nos exigences dans le prochain débat budgétaire de la Sécurité Sociale à l'automne prochain.
Vous pouvez consulter un dossier complet portant sur le GHT 04 et retraçant les luttent actuelles et à venir sur notre département et nos communes, en cliquant ici : http://www.cgt-hopital-manosque.fr/
La CGT du Centre Hospitalier de Manosque rapporte notamment les points ci-dessous :
Ci-dessous, une analyse complète de la Commission Santé/Protection Sociale du PCF, sur cette imposture que constitue la mise en place de GHT
(Cliquer sur les images pour les agrandir)
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mardi 30 août 2016
PCF 04 - Disparition de notre ami Claude Lapeyre
Chers Camarades,
C’est avec énormément de peine que nous vous annonçons la disparition de Claude Lapeyre, qui nous a quitté la nuit dernière.
C’est avec énormément de peine que nous vous annonçons la disparition de Claude Lapeyre, qui nous a quitté la nuit dernière.
Militant acharné, Claude s’est battu toute sa vie pour la défense de la dignité humaine, luttant contre toutes les injustices, sur tous les fronts.
Mais plus que cela, il était notre ami, toujours prêt à nous soutenir dans les moments de joie comme de peine.
Parti trop vite, son absence laissera un grand vide dans nos cœurs.
Afin de soutenir sa famille - vers laquelle toutes nos pensées se tournent - et de lui rendre hommage, vous pourrez assister à la cérémonie organisée en sa mémoire ce mercredi 31 août à Manosque (17h à la maison funéraire - 17h45 au crématorium)
Parti trop vite, son absence laissera un grand vide dans nos cœurs.
Afin de soutenir sa famille - vers laquelle toutes nos pensées se tournent - et de lui rendre hommage, vous pourrez assister à la cérémonie organisée en sa mémoire ce mercredi 31 août à Manosque (17h à la maison funéraire - 17h45 au crématorium)
Fraternellement, Bertrand PERRIN
Secrétaire Départemental PCF 04
PCF 04
26 Rue Alphonse Richard
04000 Digne-les-Bains
04 92 31 01 20
« Fidel Castro, héros des déshérités » - Nouveau livre de Salim Lamrani
Salim Lamrani, professeur à l’Université de La Réunion et spécialiste de Cuba annonce la sortie de son nouvel ouvrage intitulé Fidel Castro, héros des déshérités aux Editions Estrella, à l’occasion du 90e anniversaire du leader historique de la Révolution cubaine. Voici la présentation qu’il fait de cette publication, préfacée par Ignacio Ramonet.
Il s’agit d’un livre de 272 pages qui retrace le parcours politique de la plus grande figure latino-américaine du XXe siècle. L’ouvrage s’accompagne d’une sélection de dix discours fondateurs.
Ignacio Ramonet, Directeur du Monde Diplomatique en español, l’un des meilleurs connaisseurs au monde de la pensée de Fidel Castro, m’a fait l’immense honneur d’associer sa plume à mon travail en rédigeant une belle préface.
Comme vous le savez, dès lors qu’il s’agit de présenter une vision alternative de Cuba et de sa révolution, les médias érigent un mur de censure. Il est donc probable, à quelques exceptions près, que cet ouvrage ne bénéficiera d’aucune couverture médiatique. C’est la raison pour laquelle je fais appel à vous pour participer activement à la diffusion de ce livre et faire circuler cette information à tous les amis de Cuba ainsi qu’à celles et ceux qui s’intéressent à ce pays.
L’ouvrage est disponible dans les bonnes librairies et sur www.amazon.fr. Il est également possible de se procurer un exemplaire dédicacé directement auprès de moi. Les associations et les personnes intéressées par la diffusion de l’ouvrage sont invitées à me contacter par courriel (lamranisalim@yahoo.fr). Un tarif spécial leur est réservé.
N’hésitez pas à me joindre pour toute information supplémentaire. Je suis, bien entendu, à la disposition de celles et ceux (personnes, associations, librairies…) qui souhaiteraient m’inviter pour une présentation de ce livre ou pour un débat.
Je serai présent à la Fête de l’Humanité le 8, 9 et 10 septembre 2016 pour y dédicacer mon livre. Plusieurs présentations sont prévues sur les stands de Cuba Si (présence les trois jours), Cuba Linda (samedi 9 septembre à 11h) et Cuba Coopération (samedi 9 septembre à 14h).
Extrait de la préface d’Ignacio Ramonet
Personnage controversé en Occident, Fidel Castro est plébiscité par les peuples d’Amérique latine et du Tiers-monde qui le considèrent comme un symbole de la résistance à l’oppression et un défenseur de l’aspiration des pays du Sud à l’indépendance, à la souveraineté et à l’autodétermination. Rebelle mythique entré de son vivant dans le Panthéon des grands libérateurs du continent américain, l’ancien guérillero de la Sierra Maestra a vu son prestige dépasser les frontières continentales pour devenir l’archétype de l’anti-impérialisme du XXe siècle et le vecteur d’un message universel d’émancipation.
Trois facettes caractérisent le personnage de Fidel Castro. Il est tout d’abord l’architecte de la souveraineté nationale qui a réalisé le rêve de l’Apôtre et héros national José Martí d’une Cuba indépendante et a redonné sa dignité au peuple de l’île. Il est ensuite le réformateur social qui a pris fait et cause pour les humbles et les humiliés. Il est enfin l’internationaliste qui a tendu une main généreuse aux peuples nécessiteux et qui place la solidarité et l’intégration au centre de la politique étrangère de Cuba.
« Dans cet ouvrage, l’universitaire Salim Lamrani, sans doute le meilleur connaisseur en France des réalités de Cuba aujourd’hui, dresse un portrait du leader historique de la révolution cubaine et apporte un éclairage passionnant sur l’une des plus grandes personnalités du XXe siècle. »
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