vendredi 1 avril 2016

Mouvement de grève au sein du groupement d'économie solidaire Reliance = Porte Accueil à Sainte Tulle


S'estimant, " mal considérés, mal traités par la direction " plusieurs salariés du GES Reliance sont en grève depuis mardi.

Depuis ce mardi 29 mars, quatre salariés du groupement d'économie solidaire Reliance (Porte Accueil – Ressourcerie de Haute-Provence) ont engagé un mouvement de grève. En effet, « Cette structure d'insertion véhicule de belles valeurs de solidarité et d'accompagnement aux personnes fragiles, mais nous, salariés, vivons l'envers du décor », ont affirmé dès le début de semaine, les membres du personnel en grève.

« Le mode de management au sein de nos structures va à l'encontre de ces valeurs, et génère souffrances psychiques et mal être au travail. Cette situation dure depuis trop longtemps, puisqu'elle a conduit depuis des années de nombreux salariés à quitter la structure. Une partie d'entre eux ont rejoint le collectif que nous avons constitué en septembre pour témoigner de leur vécu lors de leur passage au sein du groupement », dénoncent les salariés grévistes. « Depuis plus de 6 mois que notre collectif s'est constitué, nous tentons d'alerter le Conseil d'administration qui n'a pas jusqu'à présent réagit de façon à faire cesser cette situation de crainte et de souffrance ». 

Comme ils l’expliquent, « nous sommes fragilisés par ce management qui ne nous respecte pas, mais nous avons décidé d'agir pour ne plus subir. C’est pourquoi nous sommes en grève. Et c’est une première au sein du groupement. C'est le signe que nous sommes à bout». Qui plus est, « l’un des salariés a été mis à pied la semaine dernière par la direction en présence d’un huissier. Il était convoqué ce jeudi et risque un licenciement ».

Aujourd’hui, « nous attendons que le Conseil d’administration du groupement recadre la direction quant au choix de la procédure entreprise et qu’il annule la mesure conservatoire. Par ailleurs, nous attendons qu’il prenne ses responsabilités sur les problèmes qui règnent depuis plusieurs années et sur ce mode de management. On a essayé plusieurs fois de les alerter et rien n’a bougé. On ne peut plus laisser passer cela ».

Contacté dès le début de la grève, le directeur du groupement, Bernard Elefterakis estime que « c’est leur point de vue. Ils ont le droit de grève. Maintenant, ils ne connaissent pas les fondements ni les motifs qui ont provoqués la mise à pied de ce salarié ». Par ailleurs, il relativise l’ampleur du mouvement au sein de la structure : « sur les 32 membres du personnel, seuls quatre sont en grève ! De même, aucun des anciens salariés n’a fait l’objet de licenciement. Ils sont partis pour différentes raisons, mais jamais une procédure n’avait été engagé à l’encontre de l’un d’entre-eux».

La direction a également affirmé que « les membres du conseil d’administration ont rencontré et discuté avec les salariés ces derniers temps. Un plan d’actions a été mis en place. Il faut lui laisser le temps pour qu’il porte ses fruits ».

En attendant, pour les salariés grévistes, « le combat continue ».

Guillaume MESSIEN


3 commentaires:

  1. http://www.zinzine.domainepublic.net/infos/vendredi.mp3?

    http://www.revolutionpermanente.fr/Comment-ma-vie-a-bascule-harcelement-mise-au-placard-j-ai-pense-a-mettre-fin-a-mes-jours

    https://www.change.org/p/conseil-d-aministration-de-porte-accueil-changement-de-la-direction-de-porte-accueil-%C3%A0-sainte-tulle?recruiter=530476898&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink?recruiter=530476898&utm_source=petition_show&utm_medium=copylink

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  2. Lettre ouverte à Madame la présidente du Conseil d'Administration du Groupement d’Économie Solidaire Reliance et à Mesdames et messieurs les membres du CA, Nous avons, comme vous probablement, écouté sur radio Zinzine vendredi soir l'interview de Dominique Ducarne, un ancien salarié de Porte Accueil qui a témoigné de son vécu de 2004 à 2008. Ce nouveau témoignage, criant de sincérité, nous a touché. Là encore, nous avons entendu une description fidèle à notre vécu. Nos propos étant systématiquement disqualifiés par le CA et la Direction, la démarche courageuse de ces témoins redonne crédit à nos dires et invite à considérer enfin nos propos, tant les descriptions sont concordantes. Monsieur Ducarne a témoigné de sa passion pour son travail, son implication, le temps donné sans compter, car l'accompagnement humain ne se prête pas à des calculs. Aucun de nous n'est à Porte Accueil par hasard : nous aimons notre travail, beaucoup d'entre nous arrivent en avance, partent en retard, nous sommes généralement adaptables pour palier à des absences, ou autres contraintes, car chacun de nous met au centre l'intérêt des personnes que nous accompagnons. Nous avons d'ailleurs été stupéfaits quand la Direction nous a imposé une badgeuse, incongrue dans le milieu associatif et social, pour des salariés qui ne comptent pas leurs heures. Monsieur Ducarne a également décrit le climat de souffrance et d'intimidation dont des salariés se sont fait l'écho depuis plus de 10 ans, et que le collectif que nous avons constitué dénonce depuis 8 mois. Vous, membres du CA, nous avez « mis en garde » dans votre courrier du 20 novembre dernier quant aux « allégations proférées à l'égard de la direction générale ». Par quel moyen pouvez-vous être aussi sûrs que ce que dénoncent plus de 30 salariés et ex salariés ne sont que des allégations, c'est un mystère... La parole d'un seul homme, fut-il le DG, aurait-elle plus de crédit à vos yeux que celle de dizaines d'autres personnes ? Le témoignage de Monsieur Ducarne valide nos propos, en évoquant des réunions où les salariés se rendent stressés, la peur au ventre. Il décrit la toute puissance du DG, et l'absence de concertation et de dialogue. Il relève que la confiance n'existe pas dans un climat de crainte. Il relate aussi des entretiens individuels dans le bureau avec Messieurs le DG et le président de l'époque, au cours desquels ces derniers se lancent dans des considérations psychologiques qui ne sont pas dans leur compétences, brisant le salarié en face d'eux, finissant pas le convaincre qu'il n'est pas normal, qu'il a un problème. En sortant du bureau, dit-il, on se sent « sale ». C'est édifiant. Ce passage nous a particulièrement ému car il relate le vécu de beaucoup d'entre nous. De nombreux collègues, actuels ou anciens, sont sortis en pleurs du bureau. Attention, pas des personnes fragiles, des personnes très compétentes, reconnues, avec de l'ancienneté, des psychologues, des éducateurs, des encadrants, et d'autres... Mais il semblerait que vous aurez l'occasion de l'entendre dans les prochaines semaines.
    Monsieur Ducarne a relaté son licenciement pour faute, en 2008. Nous avons sursauté, croyant entendre l'histoire de Monsieur Grassies, mis à pied le 22 mars dernier. ...

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  3. Lettre ouverte à Madame la présidente du Conseil d'Administration du Groupement d’Économie
    Solidaire Reliance ,Nous avons, comme vous probablement, écouté sur radio Zinzine vendredi soir l'interview de Nora Ait Oudei, une ancienne salariée de Porte Accueil qui a témoigné de son vécu de 2004 à 2006. Elle nous a également fait parvenir une copie du courrier qu'elle vous a adressé. Ce que nous
    avons entendu, avec fragilité, maladresse, éclatait de sincérité. Nous avons été bouleversés, parce
    qu'elle exprime à voix haute ce que nous ressentons, ce dont beaucoup d'entre nous ont été victime
    ou témoin à divers degrés. L'écouter permet de comprendre pourquoi autant d'anciens salariés se
    sont joints au collectif. Pour beaucoup, de différentes manières et sous différents prétextes, ils se
    sont « sauvés dans les deux sens du terme », comme l'a si justement expliqué Mme Ait Oudei, mais
    ils en gardent des traces. Comme Mme Ait Oudei, comme les salariés en arrêt maladie qui sont
    venus sur le piquet de grève, ils relèvent la tête et réparent leur dignité en osant dénoncer ce qu'il
    se passe. Ce témoignage poignant permet aussi de comprendre pourquoi les salariés actuels ont
    tant de mal à oser décrire clairement ce qu'ils vivent. La peur est omniprésente. C'est la raison pour
    laquelle ils accepteraient pour beaucoup de vous raconter des choses en entretien individuel, mais
    ils n'osent pas encore le faire à l'écrit. C'est également la raison pour laquelle il n'y a pas de
    démarche aux Prud'hommes. Ceci ne démontre pas l'absence des faits que nous dénonçons, mais
    leur violence : les personnes victimes n'ont pas les ressources pour se défendre tant leur estime de
    soi a été brisée. Comme dans tous les traumatismes, il faut des années pour se défaire de la
    culpabilité et oser parler. Seule la Médecine du Travail a su entendre la gravité de ce que subissait
    Mme Ait Oudei, en la soutenant, en la « sauvant », la déclarant inapte à tous les postes de la
    structure. Son « expertise » a été reconnue pour le dossier menant au licenciement d'une ancienne
    Directrice adjointe. Pourquoi l'écarter aujourd'hui lorsque nos alertes portent sur la Direction? La
    Médecine du Travail a démontré sa capacité à protéger des salariés, à la mesure de ses
    possibilités. Elle dispose de nombreux témoignages et a une vision de la situation sur la durée, ce
    que n'aura jamais un psychologue du travail venu de nulle part. La Médecine du Travail est en
    capacité d'aider notre groupement à sortir de l'ornière. Mme Ait Oudei a attendu 10 ans pour recevoir de plates excuses téléphoniques du président du CA de l'époque qu'elle a elle-même sollicité. Son témoignage vient confirmer nos propos : la Directrice adjointe qui a été licenciée en 2014 pour harcèlement et à qui aujourd'hui encore vous voudriez faire porter toute la responsabilité de notre souffrance, agissait sous les ordres et le contrôle du Directeur Général depuis des années. Il était lui-même mis en cause clairement dansles courriers des délégués du personnel, il l'est encore dans celui de Mme Ait Oudei. Il est le donneur d'ordre, et sa responsabilité est engagée. Pourtant, il n'a pas été inquiété. Le départ de cette chef de service n'a pas fait cesser les pratiques dont il est à l'origine (pressions,
    avertissements, mise à pied, et menaces de licenciement), la souffrance continue, et avec elle les
    départs et arrêts maladie. Cessons donc de revenir sur les agissements de cette Directrice adjointe
    pour examiner sérieusement ceux du Directeur Général. Vous n'avez pas idée de ce que certains
    ont subi de la part de la Direction, ni des dégâts sur les témoins terrorisés. Vous n'avez pas idée de
    ce que vivent encore certains collègues. Jusqu'à aujourd'hui, les propos de Mme Ait Oudei n'avaient
    jamais été considérés. Nous n'allons pas attendre comme elle 10 ans pour être pris au sérieux, et
    bien qu’abîmés. Combien de Nora brisée pendant une décennie ? ...

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