Contre le chômage, dressons-nous !
Le problème qui est posé, à cette heure, devant la
Chambre mérite, plus que tout autre, de retenir son attention.
Il s’agit de souffrances immédiates et directes qui
frappent, déjà dans notre pays, un nombre important de travailleurs. Il s’agit de
souffrances présentes, et de menaces plus graves encore, de souffrances à
venir.
Il faut aborder ce débat en le serrant d’aussi près
que possible. Nous demandons quelle est présentement l’étendue du mal, et nous
demandons au Gouvernement quels sont les remèdes qu’il propose pour le présent
et pour l’avenir, s’il en est.
Tout d’abord, quelle est l’étendue du mal ?
Les statistiques officielles sont, de l’aveu général, mal établies. Mr le
Ministre du Travail n’est pas suffisamment armé pour pouvoir déterminer le
nombre exact des chômeurs dans le pays.
Je me souviens d’une discussion récente du budget
du travail, au cours de laquelle Mr le Ministre du Travail déclarait qu’il n’avait,
pour établir la statistique de l’ensemble du travail en France, qu’un bureau de
deux ou trois employés avec une dactylographe. Dans un moment où il se produit
un ébranlement si considérable dans l’économie nationale, c’est là une
organisation par trop imparfaite et inefficace.
C’est pourquoi, lorsqu’il y a quelques semaines, Mr
le Président du Conseil citait des chiffres à cette tribune…
Mr le Président du Conseil - Ils ont changé
depuis lors.
Je me souviens d’avoir lu dans le « Journal
des Débats », au début de janvier, un article où Mr Adrien Artaud, membre
de la Chambre de Commerce de Marseille, déclarait que le chiffre de 18000
chômeurs que Mr le Président du Conseil venait d’indiquer à cette tribune,
était très largement inférieur à la réalité : dans le petit et le moyen
commerce, dans la petite et la moyenne industrie, Mr Adrien Artaud savait déjà
qu’il y avait des chômeurs, complets ou partiels, au nombre de plusieurs
dizaine de milliers.
Quoi qu’il en soit, je veux m’appuyer sur les
chiffres même que Mr le Ministre du Travail a publiés ce matin au « Journal
Officiel » et je veux essayer de les commenter. Tandis que, le 13 novembre
dernier, Mr le Ministre du Travail annonçait, pour le pays entier, 456 chômeurs
et 12302 demandes d’emploi non satisfaites, il annonce aujourd’hui 38374
secourus et 35000 demandes d’emploi non satisfaites. Sur les 38374 chômeurs
secourus, il en compte 30000 dans la région parisienne.
Mr Ernest Lafont – Il y en a beaucoup plus.
Mr le Président du Conseil – Secourus.
Mr Marcel Cachin – C’est entendu Mr le Président du
Conseil. Remarquons d’abord qu’entre le chiffre de la province et celui de
Paris, il y a une disparité énorme. Or, en province, les moyens d’information
étant moins développés qu’à Paris, il est permis d’affirmer que le nombre des
chômeurs y est actuellement au moins égal à celui des chômeurs parisiens voire
infiniment plus grand.
J’ai dit que votre appareil central pour l’estimation
du chômage était extrêmement faible. Pour la province, vous recevez les
résultats de 8 fonds départementaux de chômage, et de 64 fonds
municipaux, c’est-à-dire que sur 86 départements, il y en a moins
de 10 qui possèdent des organismes suffisants pour vous renseigner.
Et, pour toute la France, 64 villes
seulement ont organisé l’établissement systématique des statistiques des
chômeurs.
Sans rien exagérer – il ne convient pas d’exagérer
en des matières aussi douloureuses – je prétends qu’il y a, en ce moment, en France,
plus de 100000 ouvriers et ouvrières qui chôment complètement. Quant au nombre
des chômeurs partiels, les camarades des syndicats interrogés répondent que,
dès maintenant, le tiers environ de la population ouvrière de la France travaille
au ralenti, dans une industrie en veilleuse.
Mr Frédéric Brunet – Oui, les ouvriers travaillent
au ralenti.
Mr Marcel Cachin – Je ne veux pas insister
longuement sur les causes du chômage. Voilà le fait, je n’ai pas grossi les
chiffres. Ils sont déjà assez douloureux par eux-mêmes. Et il est à redouter
que, demain, ils le soient encore davantage.
Quelles sont les causes du chômage ? On le
disait tout à l’heure, la première évidemment est la diminution des
exportations. Mais il ne faut pas oublier la sous-consommation ouvrière qui,
depuis déjà quelques semaines, commence à se faire sentir.
Le prix de la vie n’a cessé d’augmenter depuis une
année. Pour décembre, les indices des statistiques officielles, portant sur les
treize objets fondamentaux, semblent indiquer qu’il y a eu un petit
fléchissement. Mais je suis très frappé de ce fait que les indices généraux
pour l’ensemble montrent qu’en décembre, la vie était encore plus chère qu’en
novembre. C’est incontestable car je m’appuie, pour le dire, sur les statistiques
officielles elles-mêmes. Je les donnerai tout à l’heure.
On nous dit que la hausse du franc est survenue
trop brutalement. Certes, mais là encore nous apercevons la main de la finance.
On nous reproche, parfois, d’évoquer à ce sujet je
ne sais quel spectre. Mais ce ne sont pas là des spectres, ce sont les réalités
les plus prochaines de la politique et de l’économie mondiale.
Et lorsque, il y a quelques semaines, Mr le
Président du Conseil a reçu la visite de Mr Francqui, venant lui demander
quelles étaient ses intentions.
Mr le Président du Conseil – Mr Francqui n’a jamais
demandé quelles étaient nos intentions.
Mr Marcel Cachin – Si vous voulez. Mais il est
permis à l’homme moyen, à l’homme de la rue, de faire une constatation. À
partir du moment où il est apparu que la France ne s’associait pas à la Belgique
pour stabiliser le franc, lorsque les financiers ont su que la France entendait
revaloriser sa monnaie, à partir de ce moment, la finance internationale s’est
dit : « Je connais maintenant la politique du Gouvernement français.
Moi aussi je vais marcher pour le franc. ». Et, les mêmes qui jouaient
hier à la baisse du franc, qui y ont
réglé de fructueux bénéfices, se sont retournés. Ils ont joué à la hausse du
franc. Et ils ont tellement bien joué, qu’à l’heure actuelle, vous êtes
contraint, Mr le Président, d’empêcher les ardeurs de ce zèle nouveau qui ont
une répercussion si lourde sur l’ensemble de l’économie de notre pays.
Sans doute, constate-t-on, avec une certaine joie
chez les capitalistes et les impérialistes d’autres pays, que la France ne
pourra plus exporter. La hausse du franc survenue brutalement a été une des
causes du chômage actuel.
En même temps, sont intervenus des impôts
écrasants. La France est chargée de 50 milliards d’impôts, y compris ceux des
communes et des départements.
Une vie augmentée, une masse de travailleurs qui
reçoit moins de salaires, et qui, par conséquent, dépense moins, voilà ce que l’on
constate actuellement. Le chômage vient, à la fois, de la fermeture des marchés
étrangers et du ralentissement de la consommation française.
Quant au prix des choses, Mr le Président du
Conseil, permettez-moi de vous dire que le travailleur, l’ouvrier, le salarié,
qui ne perçoit pas les subtilités de la haute politique financière,
applaudirait volontiers à la revalorisation du franc ; il y applaudirait s’il
y trouvait un bénéfice quelconque dans le présent, et s’il pouvait en espérer
un pour l’avenir. Mais comment s’intéresserait-il à une politique qui aboutit à faire monter le
franc, si en même temps, le prix de la vie renchérit encore plus vite que le
franc ne monte ?
Vous disiez, tout à l’heure : « J’ai
ramené la livre au prix de l’année dernière ». Oui, seulement vous n’avez
pas ramené le prix des choses au prix de l’année dernière !
Je ne veux pas vous accabler de statistiques, mais
je constate que, dans le 1er trimestre de cette année, l’indice
général était à 451, et dans le second, à 485. La livre était alors au plus
haut. Quand la livre était à 240 francs, l’indice était à 485. Voici que la
livre revient à 122 et, dans le 3ème trimestre, on constate un bond
énorme de l’indice du coût de la vie, à 538. Enfin, en décembre, à la fin du
dernier trimestre, il est à 545.
Que fait le Gouvernement pour empêcher ces
scandales ?
Le chômage menacera encore plus demain. Que
proposent d’abord les industriels directement intéressés, puis l’État, pour y
mettre un terme ? Les industriels déclarent unanimement que le seul devoir
de l’industrie est de retrouver des débouchés perdus ou à la veille de l’être,
et de diminuer les prix de revient. Dans ce but, ils vous offrent, comme
solutions :
1/ La diminution des salaires
2/ L’augmentation de la journée de travail
3/ La rationalisation systématique de l’industrie
et du commerce
Je lis avec beaucoup d’attention, ces jours-ci, les
journaux corporatifs de la grande industrie de notre pays. Lors de la dernière
discussion, à la Chambre, sur ce sujet, Mr Poincaré, d’après le « Journal
Officiel » du 8 décembre, disait : « Les inspecteurs du travail
ont reçu comme instructions formelles de recommander aux industriels de réduire
les heures de travail et de maintenir, autant que possible, les salaires. Dans
l’ensemble, les salaires n’ont pas été réduits. ».
« L’Usine », le 18 décembre, répond à Mr
Poincaré : « A très bref délai, des rectifications de salaire vont s’imposer. ».
« La Revue de l’Industrie du cuir »
répond à son tour le 22 décembre : « Les fabricants français débauchent et
rectifient les salaires. Ce réajustement des salaires, possible seulement en
période de chômage, est le seul avantage que les producteurs peuvent tirer de
la situation présente. ».
Que dites-vous, Mr le Président du Conseil, de
cette manière d’appliquer vos suggestions ?
Et le journal ajoute cyniquement : « Ils
doivent exploiter cet avantage au maximum. C’est pour eux une question vitale. ».
Faut-il que j’insiste sur ces citations on ne peut
plus édifiantes ? Le grand patronat déclare qu’il faut diminuer les prix
de revient, et, pour cela, les salaires, et il trouve, que la crise présente
lui en donne précisément l’occasion.
Le Comité Central des laines vient d’envoyer à chacun
de nous un petit mémoire que, je pense, vous avez lu avec l’attention qu’il
mérite. Il le termine en déclarant que le problème du chômage pose
inévitablement la question de la réduction des salaires.
Lisez également le dernier « Bulletin
quotidien » de la Société d’études et d’informations économiques, que
connaît bien Mr André François Poncet.
Il est d’hier. Il réclame aussi « l’allongement
de la journée de travail et la diminution des salaires, et cela pendant
plusieurs années. ».
La grande industrie formule donc, ainsi très clairement,
ses deux premiers désirs. Mais c’est surtout dans sa 3ème suggestion
que nous voudrions la suivre. Elle préconise « la rationalisation. ».
Ici encore, des textes précis.
Les établissements Schneider et Cie, renoncent cette année à distribuer des
dividendes à leurs actionnaires. Les gérants déclarent : « Nous ne
pouvons pas diminuer nos disponibilités. Nous voyons dans d’autres pays se
développer un mouvement de regroupement, voire de concentration des affaires d’une
même branche d’industrie. ».
Sans doute sont-ils frappés par l’énorme
concentration capitaliste déjà réalisée non seulement aux États-Unis, mais
aussi en Allemagne.
Ils insistent : « Si pareille nécessité
venait à se produire en France… » - ce n’est ici qu’une clause de style – « …nous
devons être prêts à jouer notre rôle comme l’exige la situation de 1er
plan que nous occupons dans l’industrie. ».
La maison Schneider déclare donc qu’elle ne
distribuera pas de dividendes cette année parce qu’elle réserve son argent pour
l’organisation nouvelle des trusts en France.
Cela veut dire qu’elle va améliorer son matériel et
faire pression, de toutes manières, sur les petites industries qui vivent plus
ou moins bien autour d’elle, et qu’on appelle maintenant, dans les hautes
sphères industrielles, « des industries parasitaires ». On signifie
ainsi à la classe moyenne de l’industrie que son dernier jour approche, et qu’on
prépare froidement sa mort.
Toutes ces solutions du grand patronat, augmentation
de la journée de travail, diminution des salaires, normalisation, aboutissent
donc à augmenter le chômage, et la fatigue ouvrière jusqu’à l’épuisement. Tout
cela revient à demander aux ouvriers de payer seuls l’ensemble des frais de la
guerre et de la reconstruction du monde.
Les ouvriers ne participent pas au Gouvernement, ni
à la gestion ou à la direction des usines et grandes maisons de commerce. Ils
en sont tout à fait exclus. Ils ne sont donc, en aucune manière, responsables
de la situation qui pèse aujourd’hui sur eux si durement.
Puisqu’ils n’ont pas la responsabilité de cette
crise, ils demandent à ne pas en être les victimes.
Devant le chômage qui grandit, en prévision d’un
chômage encore plus important, ils demandent non pas des secours, mais du travail !
Ils ont le respect du travail. Ils savent qu’il y aurait pour eux de grosses
difficultés et ils se sentiraient humiliés si, en France comme en d’autres pays,
des centaines de mille hommes, des millions d’hommes étaient obligés de compter
sur les secours publics pour se nourrir.
Ils ne veulent pas que la situation présente se
prolonge. Ils ne veulent pas s’installer dans le chômage. Ils veulent du
travail, un travail adapté, qui ne soit pas celui des ateliers nationaux de
sinistre mémoire. Ils veulent des organisations pratiques, efficaces. Voilà ce qu’ils
nous ont demandé d’affirmer clairement.
Ils nous ont dit de proposer, ici, la
reconnaissance du droit au travail pour tous. Si vous ne pouvez pas leur donner
du travail, donnez-leur, du moins, ce qui est nécessaire pour vivre et pour
faire vivre leur famille. Pour les chômeurs complets et pour les chômeurs
partiels, ils exigent le salaire minimum vital, déjà payé aux travailleurs
occupés. Car, encore une fois, ils n’ont pas à supporter le poids de la
situation présente dont ils ne sont en rien responsables.
La seule solution consiste à traiter les ouvriers
étrangers – en admettant que ce mot ait un sens, et il n’en a pas pour nous –
exactement comme les ouvriers français, en leur accordant un droit d’asile
complet, des salaires égaux à ceux des ouvriers français et, s’ils chôment, des
secours égaux.
En outre, nous demandons le respect absolu de la
journée de 8 heures et l’abrogation de tous les systèmes de dérogations.
Nous demandons que l’indemnité, payée aux ouvriers
de toutes nationalités, soit suffisante pour leur assurer le salaire vital.
Nous demandons que, pendant la durée du chômage, on
exonère les ouvriers du paiement de leurs loyers, qu’on ne les « moratorie »
pas, pour les leur faire payer dans la suite en bloc, mais qu’on les en
dispense.
Nous demandons que les chômeurs soient occupés à de
grands travaux d’utilité publique avec le concours et sous le contrôle des
organisations ouvrières, que l’État participe aux secours dans la proportion
non de 33 mais de 75%, que les conditions d’inscription des chômeurs soient facilitées.
Elles sont, à l’heure actuelle, parfois très difficiles, impossibles à remplir.
Vous exigez de certains chômeurs l’attestation que,
pendant plusieurs mois, ils ont travaillé chez le même patron.
Un très grand nombre de travailleurs, ceux de l’alimentation
par exemple, les extras, travaillent un jour ici et le lendemain ailleurs. Il
ne leur est pas possible de fournir l’attestation que vous demandez.
Que l’on simplifie ensuite les formalités d’inscription,
que ce soit à la mairie du lieu de leur travail, ou à la mairie de leur
domicile. Il faut donner des indications très nettes à l’ensemble de vos
organes administratifs. Il faut simplifier ces organismes.
Vous me direz : il sera très couteux de venir
en aide aux chômeurs dans une telle proportion.
Nous vous répondrons : L’Allemagne a inscrit 7
milliards dans le budget de 1926 pour ses chômeurs. L’Angleterre a distribué
aux siens, jusqu’en 1926, 13 milliards d’allocations. En Suisse, le Gouvernement
donne aux chômeurs 60% de leur salaire normal. Au Danemark, il leur accorde les
2/3 de leur salaire.
Les ressources qui vous seront nécessaires, vous n’aurez
qu’à aller les chercher chez les gros industriels et les commerçants français
qui ont réalisé des bénéfices considérables pendant la longue période d’inflation.
Nous sommes, Messieurs, aujourd’hui, en face d’un
des plus angoissants problèmes de ce moment : il faut en examiner en face
les perspectives. Voici, par exemple, quelques chiffres qui indiquent où en est
le chômage dans le monde : la France vient d’être touchée par le fléau.
Déjà l’Angleterre, vous le savez, compte depuis 6 années, un million et demi de
chômeurs chroniques. L’Allemagne en a, présentement, plus de 2 millions. L’Autriche
en compte 200000 environ sur 1 million d’ouvriers. La Tchécoslovaquie, 70000. L’Italie,
100000 secourus, sans compter tous ceux qui sont obligés de s’expatrier et qui,
à l’heure actuelle, sont venus ici par centaines de mille.
Est-ce le chômage chronique qui va s’installer ici ?
Avec la rationalisation, le danger en est menaçant, grave.
Y aura-t-il, ici,
comme dans d’autres grands pays capitalistes, (le monde compte présentement 14
millions de chômeurs) deux sortes de prolétaires, dressées à demeure l’une en
face de l’autre : 7 à 8 millions d’ouvriers et ouvrières, dans les usines,
un, deux ou trois millions, à la porte des usines, entretenus pendant des
années par le Trésor Public, avec tous les dangers qu’entraîne cette situation.
Allez-vous ainsi constituer – ce ne serait pas,
évidemment, mal vu du grand patronat – une réserve constante, grâce à laquelle
il pourrait menacer ceux qui sont encore restés à l’usine, de les remplacer par
ceux qui sont en dehors ?
Organisation ouvrière devenue très difficile ;
dignité ouvrière diminuée, est-ce vers cela où nous allons ? Contre ce
fléau qui sévit déjà dans plusieurs pays, qui menace le nôtre, quelles sont vos
solutions ? Qu’apportez-vous ?
Nous constatons que vous ne pouvez sortir des
contradictions qui pèsent sur le régime lui-même.
Voyant votre monnaie perdre tous les jours un peu
plus de sa puissance d’achat, ayant en perspective une catastrophe financière,
vous réagissez et vous arrêtez votre monnaie sur la pente où elle glisse, mais,
dès que vous l’avez arrêtée, ou du moins que vous croyez l’avoir arrêtée
momentanément, voici une crise économique qui s’ouvre !
Vous êtes ainsi, ballotés entre la crise économique
et la crise financière, et vous avez beau voir se succéder sur ces bancs des
ministères nouveaux, des grands ministères, des gouvernements d’union nationale,
c’est toujours la même chose, le régime n’en sortira pas.
Vous comprenez bien que les ouvriers, en présence
du mal grave qui va peser sur eux, ne peuvent avoir, de plus en plus, que des
idées de révolte contre lui.
Comment ! Voici un régime qui ne peut même
plus arriver à leur assurer le travail qui leur permettrait leur pauvre vie
élémentaire ! Ils se disent alors, avec raison, que ces gouvernements
passeront et qu’un autre viendra enfin qui sera le leur, celui des ouvriers et
des paysans, celui du travail, de la paix, de la fin des fléaux sociaux comme
le chômage.
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