Serge Halimi présente dans son livre, en quatre chapitres, son analyse de ce qu'il considère
comme une collusion entre pouvoirs médiatique, politique et économique, à
l'aide d'une étude qui se veut exhaustive sur la télévision et les
grands journaux français.
Il prétend aussi démonter le traitement parfois partial et
complaisant de certains médias français vis-à-vis des sociétés qui en
sont les actionnaires.
Il explique aussi le peu de cas qui est selon lui fait des mouvements
sociaux, et la place prépondérante des faits divers dans les journaux
télévisés. Il reprend la thèse selon laquelle « le fait divers fait
diversion », selon la formule de Pierre Bourdieu,
qui a préfacé ce livre. Dans son dernier chapitre, il souligne les
connivences dans le milieu journalistique, facilitant les
autopromotions.
Le titre fait référence à l'ouvrage Les Chiens de garde (1932), dans lequel Paul Nizan
dénonçait les analyses des philosophes les plus célèbres de son
époque : ceux-ci, pour Nizan, garantissaient la perpétuation de
l'idéologie bourgeoise, en décrivant l'homme dans son identité idéale et
immuable plutôt que dans son existence particulière et matérielle. Le
livre de Serge Halimi
commence par un exergue extrait de l'ouvrage de Nizan : « Nous
n'accepterons pas éternellement que le respect accordé au masque des
philosophes ne soit finalement profitable qu'au pouvoir des banquiers. »
Il se clôt par :
- « Parlant des journalistes de son pays, un syndicaliste américain a
observé: "Il y a vingt ans, ils déjeunaient avec nous dans des cafés.
Aujourd'hui, ils dînent avec des industriels." En ne rencontrant que des
"décideurs", en se dévoyant dans une société de cour et d'argent, en se
transformant en machine à propagande de la pensée de marché, le
journalisme s'est enfermé dans une classe et dans une caste. Il a perdu
des lecteurs et son crédit. Il a précipité l'apauvrissement du débat
public. Cette situation est le propre d'un système: les codes de
déontologie n'y changeront pas grand-chose. Mais, face à ce que Paul
Nizan appelait "les concepts dociles que rangent les caissiers soigneux
de la pensée bourgeoise", la lucidité est une forme de résistance. »
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Film documentaire réalisé par Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, sorti en France le 11 janvier 2012. Il s'agit d'une libre adaptation au cinéma de l'essai du même nom de Serge Halimi (paru en 1997 et réédité dans une version actualisée en 2005). Le film, comme le livre, explore les collusions entre les médias français et le pouvoir politique.
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