samedi 28 février 2015

Henri Martin avait l’internationalisme au cœur - Patrick Le Hyaric

http://patrick-le-hyaric.fr/henri-martin-avait-linternationalisme-au-coeur/
C’est avec une immense tristesse que j’apprends le décès d’Henri Martin. Figure universelle de la lutte anticoloniale, personne n’aura incarné en France avec tant de panache la lutte contre la « sale guerre » d’Indochine. Henri était un homme modeste, humble parmi les humbles, généreux, bon, érudit. Il portait en lui les valeurs du communisme et de l’internationalisme.

Ouvrier métallurgiste, il s’engage très jeune dans la Résistance au sein du Parti communiste clandestin et des Francs Tireurs et Partisans. A la Libération, il rejoint la marine française avant d’être envoyé en Indochine où il découvre les horreurs de du colonialisme. Très vite, fidèle à ses idéaux et aux combats menés par les mutins de la mer noire pendant la première guerre mondiale, il tente de mobiliser ses camarades contre la « sale guerre ».
Arrêté en 1950 pour « participation à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour but de nuire à la défense nationale » et pour le sabotage d’un navire de guerre, il est condamné à 5 ans de prison.

Son arrestation déclenche un vaste mouvement de soutien. Fleurissent alors partout en France des « comités Henri Martin » pour exiger sa libération, des pièces de théâtres se montent pour l’ériger en symbole de la lutte contre la domination coloniale. Les slogans « libérez Henri Martin » et « Paix au Vietnam » incrustent encore les murs des villes ouvrières.

Ce qui fut vite nommé « l’affaire Henri Martin » constitua le point d’orgue du combat contre la guerre d’Indochine. La mobilisation extraordinaire et unique sous la quatrième République de l’opinion publique et des intellectuels de tous bords, finit par provoquer, après quarante et un mois d’emprisonnement, sa libération tant attendue.

C’est au sein de l’Union de la jeunesse républicaine de France et de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique où il croisa de nombreux combattants anticoloniaux, qu’il poursuivit son combat contre toutes les dominations et les guerres impérialistes. Il y acquit très vite une grande épaisseur intellectuelle. J’ai personnellement eu la chance de passer quatre mois, passionnants et formateurs, à l’Ecole nationale du Parti Communiste Français lorsqu’il en assurait la direction.

Membre du Comité central du PCF durant de longues années, il continuait partout où il le pouvait, à témoigner de l’importance du combat anticolonial et de la liberté des peuples à disposer d’eux mêmes.

J’avais toujours plaisir à discuter avec lui dans les multiples initiatives auxquelles il ne manquait pas de participer, avec ce regard toujours vif et critique sur l’actualité. Il me témoignait régulièrement de son attachement à l’Humanité, toujours avec un regard critique pour son amélioration.

Nous pleurons aujourd’hui, la disparition d’une conscience internationaliste et d’un infatigable militant communiste J’adresse à sa famille et à ses proches mes condoléances les plus attristées.

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