dimanche 15 février 2015

Paroles sensibles d’anciens salariés de Renault


Les Éditions de l’Atelier       
Paroles sensibles d’anciens salariés de Renault
Alors que Renault annonce 1 000 embauches en France en 2015, un livre poignant consacré aux anciens salariés de l'usine Renault de Billancourt sort aujourd’hui en librairie sous le titre Ceux de Billancourt. Son auteure, Laurence Bagot, est allée à la rencontre de ces ouvriers et salariés qui, de jour ou de nuit, ont fait Renault. Elle les a rencontrés, chez eux, dans l'intimité de leur foyer, restituant avec fidélité leurs propos, souvent émouvants ; ce quotidien fait de douleur, de brimades, de fierté et d'entraide. L’auteure s'éclipse derrière leurs paroles et c’est leur voix que l’on entend. Elle ranime leurs souvenirs et leurs parcours de vie divers pour faire entendre l’écho de la « forteresse ouvrière ».

Près d’un million de personnes de plus de cinquante nationalités sont passées par l’île Seguin, lieu mythique inscrit dans l’histoire et disparu depuis 1992. Après avoir mené de front le combat du déracinement lié à l’émigration, celui de la lutte des droits des salariés, ces hommes et ces femmes de courage mènent aujourd’hui celui de la mémoire. Leur ultime combat. Laurence Bagot restitue la voix de ces témoins pour les mettre en partage.

« Lorsque j'habitais Boulogne, j'allais régulièrement faire des photographies en noir et blanc de l'île Seguin où se dressaient encore l'illustre usine Renault de Billancourt. J'ai continué le projet jusqu'à leur émiettement, leur destruction quasi totale. Une mince partie de cette production a fait l'objet d'une exposition dans une galerie parisienne en novembre 2005. Le jour du vernissage qui ouvrait l'événement, Mohamed, Emmanuelle, Pierre, Mohand et Claude étaient venus au rendez-vous une heure en avance. Je fus accueillie à bras ouverts. Dans l'euphorie, leurs paroles se libéraient et se déployaient dans des anecdotes qui respiraient le vécu. L'usine avait fermé ses portes définitivement en 1992 et le temps s'était déjà bien écoulé depuis, mais leurs gestes s'animaient toujours avec vivacité. Les mots fraternité, pénibilité, famille, qui constituaient le socle des heures de gloire de la célèbre firme résonnaient dans leurs propos. Nous avons échangé pendant un long moment. Je les écoutais. Nous nous promettions de nous retrouver. Par l'intermédiaire de Mohamed - mon fil conducteur -, j'ai pu rencontrer d'autres anciens qui avaient tout autant à dire sur leur expérience respective à Billancourt. Et effectivement, beaucoup me parlaient avec générosité et amabilité, suscitant la nécessité de saisir le moindre détail de leur parole. Initialement, je voulais poursuivre le projet avec des photographies, mais plus je prenais de notes durant les nombreuses heures de rencontres à les écouter, plus je voulais rentrer dans la précision du récit. Alors le fil des mots sortait de sa pelote et l'écriture devenait de plus en plus présente, effaçant presque l'image. Au fur et à mesure, le récit a pris la pleine page, il est devenu la part entière du projet Ceux de Billancourt. » Laurence Bagot (écrivaine et professeure d’Arts plastiques dans un collège de la banlieue parisienne.)
 
Pour en savoir plus : « Ce qu’en disent les médias »
Un blog sera prochainement actif : www.ceuxdebillancourt.com

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