samedi 25 juin 2016

BREXIT : L'ampleur du désaveu doit conduire à la refondation de l'UE (Pierre Laurent)

Les citoyens britanniques viennent de voter à 51,9 % pour sortir de l'Union européenne. C'est un nouveau choc révélateur de l'ampleur du désaveu populaire vis à vis de l'UE néolibérale. Le temps est venu de refonder l'UE, de construire une Union de peuples et de nations libres, souverains et associés, tournée vers le progrès humain et la justice sociale. Cette nouvelle Union, et les nouveaux traités qu'elle appelle, doivent se construire sous le contrôle des peuples européens.
Le déni répété de cette exigence depuis le référendum de 2005 sur le Traité constitutionnel européen jusqu'au coup d’État financier contre la Grèce, a conduit l'Europe dans le jusqu'au-boutisme libéral et donné des ailes à l'extrême droite. La stratégie de David Cameron et l'accord passé avec la Commission européenne ciblant les populations immigrées ont libéré les forces les plus xénophobes au Royaume Uni. Même dans sa formation politique, Cameron a été pris à son propre jeu. Pour les classes populaires britanniques, le changement de gouvernement qui s'annonce à l'automne, encore plus à droite, veut dire plus d'austérité, plus de soumission aux marchés, plus de tensions et de racisme dans la société.Nous refusons le faux dilemme imposé par les partisans de l'austérité, entre l'enfoncement dans la crise sociale et l'autoritarisme, ou la dislocation sur fond de rivalités nationalistes. Il y a une autre option, celle de la reprise en main du projet européen par la gauche. Une lutte cruciale pour notre avenir à tous est engagée entre la droite ultralibérale de Boris Johnson alliée à l’extrême droite de Marine Le Pen et l'alliance de toutes les forces de gauche et de progrès qui refusent l'austérité. Nos regards se tournent vers l'Espagne, ou le résultat de dimanche pourrait ouvrir un espoir dans le camp progressiste. Les communistes français seront plus que jamais au côté des peuples, de la gauche du Royaume Uni et d'Irlande, dans la période complexe et instable qui s'ouvre. Avec nos alliés, nous travaillerons sans relâche à la construction de l'Europe du développement social, économique et écologique, respectueuse des souverainetés nationales.

La campagne présidentielle et législative de 2017 doit être l'occasion d'un grand débat populaire sur la politique de la France en Europe. Il n'y a rien à attendre de Hollande et Sarkozy qui ont été les artisans de l'Europe austéritaire. La question du changement politique à gauche, dans un grand pays comme le nôtre se pose plus que jamais. Le PCF entend y contribuer dès maintenant, en construisant un pacte d'engagements commun qui contienne une politique concrète et offensive pour un gouvernement de la France qui soit au combat sur la scène européenne.

Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF, Président du PGE,

mardi 21 juin 2016

Le PCF soutient la mobilisation sociale et appelle à l'amplifier



Le PCF soutient la mobilisation sociale et appelle à l'amplifier 

 

Déclaration du Conseil national du PCF – 20 juin 2016

L’énorme manifestation du 14 juin a montré que la mobilisation contre la loi travail est plus forte que jamais. Le refus de voir pulvérisées les protections qu'ont gagnées les salarié-e-s grâce à leurs luttes et aux conquêtes politiques de la gauche continue d’être largement majoritaire dans une opinion publique acquise au soutien de ce mouvement.

Ces mobilisations, les manifestations, les grèves et formes d’actions diverses utilisées par les salarié-e-s et les citoyen-ne-s, à l’appel d’un front syndical qui s’élargit et des organisations de jeunesse, sont totalement légitimes. Elles sont empreintes de la responsabilité, du refus de la violence et des provocations.

Alors que la mobilisation se poursuit depuis plus de quatre mois, l’opinion publique continue de la soutenir malgré les difficultés qu’elle entraîne, malgré les violences des casseurs en marge des défilés, celles de la police à l’encontre de manifestants pacifiques et du public et en dépit de la campagne haineuse contre la CGT. C’est que la population, les salarié-e-s, les jeunes n’acceptent pas cette fragilisation massive que l'on veut leur imposer, cette généralisation de la précarité et du dumping social contenues dans la loi El Khomri, dans un pays qui crée plus de richesses que jamais.

La mobilisation a déjà payé, elle peut l’emporter. Le Parti communiste appelle à participer aux mobilisations des 23 et 28 juin prochains et à étendre la solidarité avec le mouvement et les actions grévistes.

Plutôt que de reconnaître la réalité de ce mouvement, le gouvernement et le président de la République s’enferment dans le déni, le mépris, l’autoritarisme pour faire passer en force leur projet. Incapables de trouver une majorité parlementaire, ils veulent renouveler l'utilisation du 49‑3 pour empêcher le débat. L'opération qui consiste à laisser la droite faire le sale boulot au Sénat, malgré le combat offensif des seuls sénateurs et sénatrices communistes, a pour objectif de rendre acceptable auprès de l'opinion sa loi comme un moindre mal. Ils restent, malgré cette manœuvre, incapables de trouver un soutien populaire, ils mènent campagne contre la CGT et les syndicats, utilisent la division, le mensonge, la menace. Ils s’appuient sur les violences totalement condamnables des casseurs pour faire un amalgame odieux entre eux et les manifestants, entre les terroristes qui viennent de se livrer à d'abjects assassinats et la CGT. Ils menacent d’utiliser des armes inconstitutionnelles comme l’interdiction des manifestations. C'est inacceptable.

Le Parti communiste alerte l’opinion sur les dangers ouverts par l’attitude irresponsable du pouvoir. Cette attitude est totalement comptable du blocage que connaît le pays, blocage qui peut être immédiatement levé si le gouvernement suspend le débat parlementaire sur la loi travail et ouvre la négociation avec les syndicats.

D'autres choix sont possibles. Nos parlementaires, au Sénat et à l'Assemblée nationale, mènent la bataille avec, sur toutes les questions en débat, des contre-propositions. La loi El Khomri est la loi du Medef. C'est aussi une loi directement dictée par les institutions européennes. Pour combattre le chômage et le dumping social, nous avons besoin d'une loi de sécurisation de l'emploi et de la formation, d'une réduction du temps de travail, de lutter contre les coûts de la finance et du capital, comme celle qu'élaborent les parlementaires communistes.

L’entêtement du gouvernement est une preuve qu’il est aux abois, lâché par celles et ceux qui l’ont porté au pouvoir. Il provoque la rancœur, ouvre le risque d’une radicalisation, de fractures irréparables dans la société, de violences. D’une mise en cause de l’État de droit.

L’obstination du gouvernement ouvre la porte à la droite extrémisée et à l’extrême droite pour s’emparer du pouvoir dans moins d’un an et mettre en œuvre une politique de régressions sociales et démocratiques incommensurables.

Devant cet immense danger, la mobilisation sociale en cours contre la destruction du Code du travail est une chance pour la France et pour la gauche. Face à l'autoritarisme du gouvernement, elle porte une logique d'espoir pour la défense des principes d'égalité et de solidarité, fondements de notre pacte républicain. Face à l'exploitation des peurs et des divisions de la société française, elle défend l'action collective des salarié-e-s, de la jeunesse, des citoyen-ne-s. C'est pourquoi, le PCF appelle à la soutenir et à se rassembler.

Le Parti communiste renouvelle l’appel à construire un nouveau Front populaire et citoyen. Il est temps d’ouvrir ensemble un débat populaire et citoyen pour définir un pacte d’engagements communs pour le pays.

dimanche 19 juin 2016

Dimanche 3 Juillet à 12h - Repas Citoyen "Le Carré des Pins" aux Mées (Section PCF Carrefour-Les Mées)

LA SECTION PCF CARREFOUR-LES MEES

organise

un repas citoyen "Le Carré des Pins"

Dimanche 3 Juillet 2016 dès 12h

(Repas, Pétanque, Débats amicaux, Coin enfants...)

15 euros par personne (Entrée, Repas, Dessert - Vins et apéritifs compris)

Les inscriptions sont à donner, si possible, avant le 30 juin 

Robert Millot 06 80 27 09 76 

Joseph Bloise 06 72 38 86 30 








Le Conseil national du PCF élit sa présidente, son trésorier et son Comité exécutif national


Le Conseil national, réuni ce jour, s'est exprimé et a voté l’élection du trésorier national du PCF, celle de la Présidente du Conseil national. Il a également procédé à l'élection du Comité exécutif national (CEN).





Trésorier national du PCF : Jean-Louis Le Moing  






Présidente du Conseil national du PCF : Isabelle De Almeida



Membres du Comité exécutif national : 36 membres ont été élus, à parité, soit 18 femmes et 18 hommes.



Assassi Éliane                                              
Laurent Pierre
Benoist Lydie                                                
Lecroq Émilie
Bessac Patrice                                             
Le Hyaric Patrick
Boccara Frédéric                                           
Le Pollotec Yann
Brulin Céline                                    
Lorand Isabelle
Brynhole Marc                                            
Malaisé Céline
Cohen Laurence                                           
Mesliand Anne
Dartigolles Olivier                                        
Picquet Christian
Nègre Jean-Charles                                      
Rondepierre Denis
De Almeida Isabelle                                      
Roubaud-Quashie Guillaume
Dharréville Pierre                                         
Roussillon Marine
Dumas Cécile                                              
Sabourin Anne
Frostin Jean-Louis                                        
Samarbakhsh Lydia
Genevée Frédérick                                       
Savoldelli Pascal
Guillaud-Bataille Fabien                                
Simonnet Nathalie
Haloui Fabienne                                           
Vermorel Nathalie
Hayot Alain                                                  
Vieu Marie-Pierre
Kellner Karina                                              
Zamichiei Igor








































Paris, le 17 juin 2016.


Discrédit du mouvement syndical : les sénateurs communistes se soulèvent dans l'hémicycle ! (Vidéos)

Interventions de Jean-Pierre Bosino, Christian Favier et Eliane Assassi


« Qui peut accuser ici la CGT d’avoir cassé à l’hôpital Necker ? Personne ou alors il faut le dire clairement, avec toutes les conséquences »...« Nous étions à la manifestation. Il faudra qu’il y ait des explications sur ce qui se passe avec les casseurs. Nous, nous avons vu 200 à 300 personnes casquées avec des lunettes de ski, mardi, (…), avec des foulards autour du visage, qui défilent entre deux rangs de policiers, de CRS, avant le carré de tête de la manifestation. Ils ne sont pas dans la manifestation, ils sont avant et sont encadrés par des CRS. Il faudra bien que vous vous expliquiez. Comment se fait-il que ces 300 à 400 personnes repérées, alors qu’il est interdit d’être dans l’espace public avec le visage caché en plein état d’urgence, (…) défilent dans la partie encadrée et cassent ? » demande Jean-Pierre Bosino.

Il ajoute : « Mais on a connu ça en 1979, avec la manifestation des sidérurgistes. Et dans cette manifestation, parmi les casseurs, on a trouvé des drôles de cartes et ce n’était pas des cartes de la CGT, je peux vous le dire… »

Puis Christian Favier : « La CGT (…) n’a aucune responsabilité dans les violences que nous avons subies. Dire le contraire c’est de la diffamation. Et il faudra que ceux qui osent tenir ces propos l’assument devant les tribunaux ». Et d’ajouter : « Ces casseurs, c’était quand même de drôles de casseurs que nous avons pu rencontrer, qui ont pu agir devant une police passive devant leurs exactions. Des photos le montrent où on voit des policiers en civil avec brassard qui laissent faire ces casseurs qui cassent sur l’hôpital Necker. Pourquoi ? Ce gouvernement et le premier ministre ont décidé de suivre la voie du pourrissement et tout faire pour discréditer les organisations syndicales »
 



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Laurence Cohen est sénatrice du Val de Marne, membre de la commission des affaires sociales et de la délégation aux droits des femmes du Sénat. Elle est également responsable nationale de la commission droits des femmes du Parti Communiste.

 

Elle répond aux questions de Caroline Flepp et Charlotte Mongibeaux pour 50-50 Magazine (Extraits)

 

La Loi El Khomri est discutée en ce moment au Sénat après l’utilisation du 49.3 par le gouvernement, quels dangers représente-t-elle pour les femmes ? 
 
C’est une loi qui est censée favoriser l’emploi. Or comment y parvenir quand les mesures proposées retirent les protections gagnées par les luttes des salarié-e-s et de leurs organisations syndicales au fil du temps ? A partir du moment où il y a inversion de la hiérarchie des normes, avec suppression du principe de faveur, le salariat est touché dans son ensemble. Le rapport de force lui sera défavorable, avec renforcement du lien de subordination entre salarié-e-s et patrons, ce qui place les femmes sont en première ligne.

Toutes les statistiques démontrent que ce sont les femmes qui vivent le plus la précarité et la flexibilité et, dans ce projet de loi, il y a des mesures très négatives sur le travail de nuit et le temps partiel. C’est la poursuite, l’aggravation voire l’amplification de ce qu’a fait Macron avec le travail du dimanche, cela ne concerne pas que les femmes mais elles sont majoritaires dans le commerce, et quand on parle de choix c’est extrêmement relatif. Les mêmes qui pleurent sur le fait que les liens familiaux se délitent, que les enfants traînent dans la rue, qu’ils ne sont pas encadrés par les parents, prennent des mesures qui sont une atteinte à la vie privée et à la cohésion familiale.

Une majorité de femmes est en temps partiel contraint. Le patronat est parti d’une problématique réelle : besoin de libérer du temps pour soi, les siens… Mais comme il n’y a pas de partage réel des tâches dans les couples, ce sont les femmes qui doivent organiser la vie familiale, qui ont la charge des enfants. Ce sont les femmes qui jonglent entre leur temps de travail et leur temps de vie, et de fait elles n’ont pas de vie personnelle mais que du temps pour les autres. Donc en partant de cette aspiration qui est légitime, le patronat a d’abord proposé le travail à temps partiel, avec des horaires de plus en plus atypiques, aux femmes puis l’a étendu à l’ensemble du monde du travail !

Dans les faits, comme il y a une majorité de femmes dans des professions de commerce, soins à la personne, entretien, elles vont avoir des séquences de travail inconciliables avec leur vie personnelle et familiale. Une caissière par exemple va avoir des heures qui vont l’obliger à partir du commerce mais sans même avoir le temps de revenir chez elle, pour ensuite revenir sur son lieu de travail.

Depuis l’arrivée de Hollande au pouvoir, les lois auraient au moins dû porter un coup d’arrêt à ces politiques mises en place notamment par Nicolas Sarkozy. Or, il n’en est rien, ces lois sont allées dans le même sens ou ont même amplifié les inégalités, je pense notamment à la loi Macron. Il y a une volonté politique de ce gouvernement de rendre les femmes le plus flexible possible par rapport à l’emploi, ce qui est révoltant!

On s’était battu-e-s pour qu’il y ait une garantie de temps partiel minimum de 24h par semaine, et on a vu fleurir les dérogations. Mais avec cette loi travail, on sera dans la situation contraire, à savoir que les femmes vont voir leurs horaires réduits en miettes et que les 24 h deviendront la dérogation ! C’est un coup terrible au niveau de leur travail et de leur vie personnelle et familiale.


La loi travail a-t-elle été examinée par la délégation aux Droits des femmes du Sénat ?

Même si la loi ne demande pas forcément notre assentiment, nous avons demandé à ce qu’elle soit examinée par la délégation aux droits des femmes du Sénat, ce qui n’était pas prévu par la présidente Chantal Jouanno. Les auditions vont bientôt avoir lieu. Il y a eu un grand travail de la délégation des droits des femmes au niveau de l’Assemblée Nationale, du CESE, du HCE, et il serait incompréhensible que nous ne nous saisissions pas de cette problématique dans notre délégation. La balle est donc dans le camp de la présidente, alors qu’en ce moment les travaux portent autour de femmes et voitures (permis de conduire, les comportements des femmes au volant, les femmes en précarité qui n’ont pas de permis, …), ce qui pour moi n’est pas un sujet que je trouve primordial en ce moment !
 
http://www.50-50magazine.fr/2016/06/16/laurence-cohen-il-y-a-une-volonte-politique-de-ce-gouvernement-de-ne-pas-sattaquer-voire-daggraver-la-flexibilite-et-la-precarite-qui-sevissent-dans-le-monde-du-t/

samedi 18 juin 2016

Remettre en cause le droit de manifester, c’est renouer avec les heures les plus sombres du combat anti-syndical


Remettre en cause le droit de manifester c’est renouer avec les heures les plus sombres du combat anti-syndical 

 

Communiqué de l’Observatoire de la répression et de la discrimination syndicale


L’Observatoire de la Discrimination et de la Répression Syndicales a été mis en place en 2012, à l’initiative de la Fondation Copernic et de plusieurs organisations syndicales, pour mettre au jour et dénoncer toutes les attaques aux libertés d’expression des syndicalistes et des salarié-e-s au sein du monde du travail.

Les propos tenus dernièrement par le Premier Ministre et le Président de la République, reprenant ceux du Medef, visant à criminaliser le mouvement syndical en l’assimilant à un mouvement terroriste, constituent un pas supplémentaire insupportable dans la dérive autoritaire d’un gouvernement qui n’accepte pas que son projet de Loi travail soit repoussé par plus de six Français-es sur dix (sondage L’express du 16 06 2016).

Non content de rendre responsables des débordements les organisations syndicales qui ne font qu’exercer leur droit démocratique à exprimer ensemble leur refus d’une loi socialement régressive, celui-ci se propose maintenant de remettre en cause un des droits historiques du mouvement ouvrier, celui de manifester. Ces déclarations constituent une atteinte grave aux libertés publiques et aux des droits garantis par notre constitution reconnus par la Convention européenne des droits de l’Homme dont la France est signataire.

L’ensemble des sept organisations syndicales qui sont à l’initiative des manifestations contre la loi travail ont condamné les violences qui ont émaillé les abords de la manifestation. Soutenir que ces organisations sont responsables de ces violences, alors que leur responsabilité ne peut être engagée au plan juridique pour des débordements qui ne sont pas de leur fait, le maintien de l’ordre étant de la responsabilité du gouvernement, est une atteinte à la liberté d’expression et de manifestation.

C’est pourquoi l’Observatoire de la Discrimination et de la Répression Syndicales dénonce les attaques du gouvernement contre les organisations syndicales. Il condamne toutes les atteintes contre le droit des salarié-e-s à se syndiquer et à manifester leur opinion que ce soit dans l’entreprise ou dans la rue. Il appelle à refuser toute remise en question du droit à se mobiliser et à manifester. Il en va du droit à la démocratie sociale dans notre pays.

Paris, le 17 juin 2016.

Proposition de la Commission économique du PCF pour une loi de sécurisation de l'emploi et de la formation



mercredi 15 juin 2016

Interdiction des manifestations : François Hollande et le gouvernement perdent leur sang froid (Pierre Laurent)

Hier, un magnifique et puissant défilé des salariés et de la jeunesse a montré l'isolement du gouvernement sur la loi El Khomri. Son acharnement à imposer cette loi sans la rediscuter et sans majorité législative pose un grave problème démocratique.

En marge de cette manifestation, des bandes de casseurs ont de nouveau pu semer la violence en s'attaquant, notamment, à l'hôpital Necker. Le gouvernement utilise ces faits condamnables et que nous condamnons pour tenter de discréditer les manifestants et les syndicats organisateurs.

Avec les parlementaires communistes, présents sur le point fixe du PCF situé boulevard de Port-Royal, j'ai pu constater, une nouvelle fois, que ces bandes de casseurs agissaient à l'écart de la manifestation.
Alors qu'ils sont parfaitement identifiés, pourquoi ne sont-ils pas interpellés et comment peuvent-ils continuer à agir à chaque manifestation ? Alors que les pouvoirs publics savent interdire aux hooligans d'accéder aux enceintes sportives, pourquoi ces bandes de casseurs peuvent, en toute impunité, venir semer le désordre et le chaos ?

La menace d'une interdiction de manifester, exprimée ce jour par le chef de l’État et le premier ministre, est un signe extrêmement préoccupant de fébrilité dans un moment où, tout au contraire, notre démocratie et notre Republique doivent affirmer avec force leurs principes et leur valeurs essentielles.

Nous appelons donc le pouvoir à ne pas perdre son sang froid, à reprendre la négociation et à agir pour assurer la sécurité des biens et des personnes et celle du droit de manifester. Le gouvernement ne peut se soustraire à ses responsabilités en s'attaquant à une liberté constitutionnelle qui permet de faire entendre dans l'unité et sans violence le rejet de la loi El Khomri.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

37e congrès - Discours de clôture par Pierre Laurent (Vidéo)

Laura Pfeiffer (Vidéo)

LauraPfeiffer - Ordinateur - Wi-Fi from CRHA on Vimeo.



Intervention de Laura Pfeiffer, inspectrice du travail :

En tant qu’inspectrice du travail et syndicaliste, je suis fière de prendre la parole aujourd’hui sur le plateau des Glières.

Cette prise de parole dans ce lieu symbolique, au regard du combat que je mène depuis plus de 3 ans et dans le contexte économique, social et politique actuel m’émeut tout particulièrement.

Ma présence ici prouve que chacun d’entre nous peut décider d’entrer en résistance. Nous ne devons pas avoir peur, nous devons être persuadé que nous ne sommes pas seuls et qu’ils ne sont pas aussi forts que ce qu’ils veulent nous le faire croire. Je ne suis pas exceptionnellement courageuse mais j’ai toujours mis un point d’honneur à conserver ma dignité envers et contre tout. Nous ne sommes pas comme eux. Il faut en être fier et ne pas les laisser nous persuader du contraire. Ils veulent nous faire croire que nous croyons en une utopie irréalisable, à cela je leur réponds que nous ne sommes pas dupes. C’est eux qui ont créé et qui entretiennent un monde impitoyable, un monde sans morale, sans solidarité, sans fraternité, dans lequel règne la loi du plus fort et de l’argent. Ce monde nous sommes des millions à le subir et à en avoir assez. Il est temps de dire stop une bonne fois pour toute. Sans peur, sans compromis.

Lorsque j’étais étudiante et que je travaillais au Mcdo, ou comme intérimaire manutentionnaire, ou comme femme de ménage pour de grandes sociétés de nettoyage, j’avais déjà conscience, comme beaucoup de travailleurs, d’être exploitée, malmenée. Je rêvais alors de justice et voulais devenir magistrat. Le quotidien était pénible et laborieux. Se lever tous les matins pour faire un métier qui ne nous plait pas, qui nous use physiquement et psychiquement, le tout sans que ça suffise pour pouvoir vivre décemment, ça n’est pas acceptable et ça ne sera jamais acceptable ! Petit à petit, mon rêve de justice s’est alors mué en besoin de justice sociale. J’ai fait alors le choix de devenir inspectrice du travail. Alors aujourd’hui, plus de 15 ans après mes jobs étudiants, plus de dix ans après mon entrée à l’inspection du travail, quand je reçois dans mon bureau des salariés cassés, usés, au bout du rouleau, qui culpabilisent de ne pas arriver à tenir le coup, qui sont prêts à baisser leur salaire pour garder leur travail même si leur employeur continue à faire des bénéfices et que les actionnaires réclament encore et toujours plus de dividendes, je suis écœurée et très en colère. Force est de constater que notre société est de plus en plus injuste, inégalitaire et inhumaine. Dernièrement on a vu qu’aux Etats-Unis des salariés portaient des couches sur ordre de leur employeur afin d’améliorer la productivité, c’est ça l’esclavage moderne ! Et c’est ce modèle-là, qui est soi-disant la seule et meilleure solution, qu’ils veulent nous imposer avec la loi El-Khomri ! Ils nous disent et nous répètent à longueur de journée, à travers les médias de masse, que c’est normal, que nous devons être satisfaits de ce que nous avons, que nous devons faire des efforts au nom de la sacro-sainte croissance. N’oublions pas que ces gens-là vivent dans l’opulence, que la plupart n’a jamais travaillée en tant que salarié de leur vie, qu’ils ne pensent qu’à préserver leur statut sans se soucier de nous. La croissance n’a pour finalité que leur enrichissement personnel. Si ça doit se faire au détriment de la planète et des générations futures, ils n’en ont rien à foutre. Et, conformément à toute vraisemblance, car rien ni personne ne peut espérer croître indéfiniment, si la croissance faibli qu’importe, ils nous suppriment les acquis sociaux et le peu de richesses que nous avons.

Aujourd’hui, en tant qu’inspectrice du travail, mon quotidien est donc fait de plans sociaux sans motif économique, d’accidents du travail sans condamnation des employeurs qui ont choisi consciemment ou non de sacrifier la santé et la sécurité de leur salarié sur l’hôtel de la productivité, et cerise sur la gâteau, mon quotidien c’est maintenant la condamnation du salarié de TEFAL lanceur d’alerte qui s’est adressé à moi et ma condamnation. Les grandes entreprises toutes puissantes ne sont quant à elles, même pas poursuivies. L’argent, le pouvoir, le chantage à l’emploi sont les seuls maîtres à bord. Lors du procès de Luxleaks, le procureur Luxembourgeois a été clair, la fraude fiscale à l’échelle étatique n’est pas un problème alors que le fait d’être anticapitaliste est selon lui tellement inacceptable que ça devient condamnable. Le scandale des Panamas Papers n’est déjà plus à la une des journaux tandis qu’une personne est condamnée à de la prison ferme pour avoir volé un paquet de pâtes et un paquet de riz pour se nourrir. Les salariés de Goodyear sont condamnés à de la prison ferme, les salariés syndiqués d’Air France sont poursuivis en justice afin que la répression et le climat de terreur qu’ils veulent instaurer soient parfaitement clair. Pour la justice supprimer des milliers d’emplois, briser des milliers de vie, fomenter un complot contre l’inspectrice du travail que je suis et m’empêcher d’exercer mon métier n’est pas répréhensible ! Par contre arracher la chemise d’un DRH, retenir quelques heures un patron dans son bureau, exercer le métier d’inspectrice du travail, ça c’est aujourd’hui durement condamné ! Il ne manque plus que l’insertion dans le code pénal du délit d’anticapitalisme et la boucle sera bouclée.

Pour arriver à leurs fins, ils ne reculeront devant rien. Ils détruisent tous les acquis sociaux gagnés de dure lutte, ils instaurent un climat de peur généralisé et mènent une campagne de répression anti-militants et anti-syndicalistes sans précédent, ils prolongent une fois de plus l’état d’urgence, ils instrumentalisent la menace terroriste et s’en servent pour une fois de plus réprimer leurs opposants, ils continuent leur politique néo-colonialiste, arment les terroristes, bombardent des civils et une fois que les populations désœuvrées demandent l’asile, ils les renvoient d’où elles viennent sans pitié, sans scrupule, ou les parquent dans des camps ce qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire, ou pire les laissent se noyer dans la Méditerranée. Le temps est donc venu d’entrer en résistance. La coupe est pleine, la loi EL KHOMRI est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Stéphane Hessel appelait les gens à s’indigner. On peut dire aujourd’hui que, depuis maintenant 3 mois, on sent que l’indignation se généralise enfin ! Pour autant ne nous leurrons pas l’indignation ne suffira pas. La lutte ne fait que commencer, il faut l’intensifier.

Les résistants lors de la seconde guerre mondiale luttaient contre l’envahisseur allemand et l’état français collaborationniste pour retrouver leur liberté. Nous, nous devons lutter contre un ennemi plus fourbe, plus diffus qui sous couvert de capitalisme, de libéralisme a éradiqué petit à petit toute démocratie dans notre pays. N’oublions pas que les résistants lors de la seconde guerre mondiale étaient minoritaires et qualifiés de terroristes. Aujourd’hui, ceux qui sont entrés en résistance sont stigmatisés dans les médias, tantôt qualifiés de radicaux, de casseurs, de « sans cerveau ». La violence que nous subissons depuis des décennies n’est plus acceptable et si la réponse pacifique est souhaitable, n’oublions pas que répondre violemment à un déni permanent de démocratie est légitime. Ne nous laissons pas intimider, ne nous décourageons pas. Soyons surs de notre légitimité et de notre capacité à nous insurger contre l’inacceptable. L’article 35 de la constitution de 1793 affirme que « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable de devoirs ». Il est donc temps de s’insurger, de reprendre notre liberté, notre dignité et notre destinée. Nous ne devons plus accepter d’être des pions, nous ne devons plus accepter d’être manipulés.

Pour ma part, je me battrais jusqu’au bout pour obtenir ma relaxe et pour défendre les missions de l’inspection du travail. Je suis parfois découragée, j’oscille entre espoir et désespoir. Exercer le métier d’inspectrice du travail au sein de cette société est devenu un véritable combat. Le quotidien est difficile, les attaques sont multiples, fourbes et violentes. Pour autant je ne lâcherais rien et je me battrais jusqu’au bout. Et j’appelle de mes vœux toutes les personnes qui veulent que les inégalités cessent de se creuser, qui aspire à une société juste, égalitaire et véritablement démocratique à se révolter, à cesser de se culpabiliser. Soyons toutes et tous persuadés que nous valons mieux que ça et battons-nous ensemble et unis pour y parvenir.

Et n’oublions pas que, et je finirais par ces mots qui ne sont pas de moi, « Celui qui résiste peut perdre, celui qui ne résiste pas a déjà perdu ».

dimanche 12 juin 2016

Non au camp de "Jeune Nation" à Salérans dans les Hautes-Alpes (L'Humanité.fr - 12/06/2016)


Des affiches demandant « Justice pour Pétain » – et un article d’alerte du Dauphiné Libéré,- nous apprennent que des militants anti-républicains appartenant à une organisation dissoute en 2013, ont choisi la commune de Salérans et le département des Hautes-Alpes pour tenir un « camp d’été ». On peut penser que « ce camp d’été » a pour but d’exalter la mémoire et de promouvoir la réhabilitation de l’homme qui fut entre 1940 et 1945, le responsable de la collaboration D’État avec l’Allemagne nazie et le promoteur de valeurs antidémocratiques et racistes, antithétiques de celles de la résistance, de la République et de tout « vivre ensemble en société ». - Mémoire Résistance HB -

Pour dire NON à la tenue de ce camp, adresser un mail à memoire.resistancehb@orange.fr en mentionnant vos nom(s)s et prénom(s) et domicile.

Signatures recueillies par Mémoire Résistance HB (suite) :

122 Eric RICHARD  Maire de Aubres 26110, er Vice-président de la ComCom Val d’Aygues, Président du Pays Une Autre Provence, Vice-Président du Parc Naturel Régional des Baronnies Provençales.
123 Robert BONTOUX, vice-président de Mémoire Résistance HB
124 Jacqueline DECOTE  75015 nièce de Michel Jourdan Martyr du Maquis d’Izon
125 Sylvain NICOLAS  05300 Salérans
126  Madeleine DECOTE, née JOURDAN, 96 ans, sœur de Michel Jourdan, Martyr du Maquis d’Izon
127 Françoise ARTOLA, 26560 Ballons
128 Mireille HEURTIER, militante du Mouvement de la Paix 04310 Peyruis
129 Fabrice CELSE petit-fils de déporté-Résistant (rafle du 11 novembre 1943 à Grenoble)

Liste arrêtée au 11.06.2016 à 9h15
 130 Xavier LAGORCE 05 Gap Professeur Histoire Géographie
131 Hélène SORIANE  AAGEF-FFI, fille de Guérillero espagnol
132 Amicale des Anciens Guérilleros Espagnols en France-FFI de l’Ariège
133 Christian THIRIOT Maire de 26170 Beauvoisin
134 Françoise DARMON? descendante de Juif raflés le 22 mai 1944 à Buis les Baronnies 26170
135 Evelyne GAUTHIER 26560 Laborel, adjointe au Maire, Remplaçante de Pascale Rochas Conseillère Départementale
136 Françoise RODRIGUEZ-MIEUDOU  65 AAGEF-FFI
137 Jacques GALAS 84 Malaucène Historien
138 Thomas BRANWARTH Hameau des Damias 05300 Eourres
139 José BERENGUIER  Gendarme retraité 26570 Reilhanette
140 Claire de CRAYENCOUR  05300 Eourres
141 Michel CASSEMILLE  05700 Trescléoux
142 Brigitte PEDRO Ingénieur 26560 Eygalayes et Le Cap Afrique du Sud
143 Alain HEURTIER, militante du Mouvement de la Paix 04310 Peyruis 
144 Béatrix DEDE 05 Mouvement de la Paix
145 Létice CORNAND 26170 Beauvoisin, fille d’Interné à Eysses (Lot et Garonne) et déporté à Dachau
146 Jean-Jacques CORNAND retraité de l’enseignement 26170 Beauvoisin
147 Alain CREVEAU  05400 Monteyer Technicien de l’aéronautique
148 Jean-Paul ROUXEL 05700 Etoile St Cyrice
Le Comité du 05 du Mouvement de la Paix a publié un appel à soutenir cette action. Disponible sur demande.

Liste arrêtée au 11.06.2016 à 16h30
149 Stéphane DECONINCK  maire de Montalieu 26110
150 Pascale ROCHAS Conseillère Départementale canton Nyons-Baronnies
151 PCF Fédération du 05
152 Nathalie MAYAUDOU  Secrétaire départementale PCF 05
153 Jérôme EMANUEL co-Secrétaire départemental PCF 05
154 Pierre-Yves HEURTER  65310 Marseillan
155 Roland LINOSSIER Conseiller Général honoraire 05700 Serres
156 René-Pierre BOULLU  75 Journaliste Paris
157 Nadine CESARI, 13 Famille de Bruno Razzoli, Martyr du Maquis d’Izon
158 Jean-Marie MEULDERS   04

Liste arrêtée au 11.06.2016 à 23h45
159 Gérard FREYCHET 04200 Sisteron Militants de l’association “Alpes Libération 44”
160 Raymond GANZON  04160 Château-Arnoux, militant PCF
161 François PUJOL 05 Maire Honoraire de 05700 Savournon Président Conseil Presbytéral du Buëch
162 François DEMAEGDT  03 Président de l’AFMD (Amis de la Fondation de la Mémoire de la Déportation) de l’Allier
163 Georges Yoram FEDERMANN Dr. 67 Strasbourg Président du Cercle Menachem Taffel


samedi 11 juin 2016

Loi Travail : reprenons la parole ! Les sénateurs communistes vous appellent à prendre la parole contre la loi Travail

Un appel des sénateurs du groupe Communiste, Républicain et Citoyen.

Le 13 juin, après le passage en force à l’Assemblée nationale, débute au Sénat la discussion en séance publique du projet de loi Travail.

Un mouvement d’une longévité rare, d’une diversité inédite, rassembleur, exige depuis trois mois le retrait de ce texte pour permettre l’élaboration d’une réforme du Code du travail en faveur des salarié-e-s, pour développer l’emploi, pour sécuriser les parcours professionnels.

Les millions de personnes en mouvement s’adressent au pouvoir, à François Hollande, pour exiger le renoncement à une politique libérale contraire aux valeurs de progrès.
Le débat au Sénat, assemblée où le 49-3 ne peut être utilisé, doit être l’occasion de démonter point par point l’édifice conservateur qu’est la loi Travail.

Il doit être l’occasion de promouvoir une alternative à la soumission aux desiderata du patronat et du marché. Le Code du travail est une longue construction issue des luttes des salariés depuis le XIXe siècle. Cette alternative, c’est celle de nouveaux rapports de travail favorisant l’épanouissement et l’émancipation des salarié-e-s.

VOUS, millions d’actrices et d’acteurs de la mobilisation, êtes appelés à porter avec nous la contestation de la loi Travail dans l’hémicycle.

NOUS vous appelons à nous faire parvenir vos propositions, vos expériences, votre vécu dans l’entreprise ou dans la lutte.

Nous appelons les jeunes, lycéens et étudiants à investir le Sénat par le récit de leur inquiétude, de leur angoisse des lendemains qui déchantent, par le récit de leurs exigences d’un monde du travail plus juste et plus humain.

Nous vous appelons, dans la pluralité de vos opinions et points de vue, à nourrir le débat. À vos plumes, à vos claviers, à vos smartphones !

Adressez-nous ces nouveaux cahiers de doléances, ces cahiers d’exigences.

ENSEMBLE, tous ensemble, nous obtiendrons le retrait de cette loi du passé.
 


Adresser sa contribution par mail ici : lesenatestavous@gmail.com
 
 
 
 
 

Travailleurs détachés : "L’Europe sociale n’existe pas" - Eric Bocquet (Sénateur PCF)


Éric Bocquet présente sa proposition de... par publicsenat

Travailleurs détachés - Par Eric Bocquet / 10 juin 2016

Chronique parue dans Liberté Hebdo.

20 ans après l’adoption de la Directive sur le détachement des travailleurs, la Commission européenne se sent obligée d’imaginer un renforcement des règles… oh, tout cela ne va pas bien loin. Rappelons-en les origines.

Son écriture fait suite à l’entrée dans l’Union de 3 nouveaux États, le Portugal, la Grèce et l’Espagne. Compte tenu de la relative faiblesse des salaires dans ces trois pays, leur adhésion aggrave les écarts de salaires entre tous les États et donc les risques d’abus en matière de détachement des travailleurs européens. Cette Directive institue donc des règles minimales, salaire du pays d’accueil versé au travailleur, durée du travail, règles d’hygiène et de sécurité, mais versement des cotisations sociales au pays d’envoi ou d’origine si vous préférez.

Et c’est là où le bât blesse, l’écart de cotisation entre notre pays et la Pologne peut atteindre 30 %. Chacun comprend immédiatement l’intérêt qu’il y a pour une entreprise à recruter un ouvrier polonais, bulgare ou slovène…
En 2004, lors du grand élargissement à 10 nouveaux États membres, essentiellement des pays de l’Est européen, l’écart des salaires, qui était jusque-là de 1 à 3, s’est aggravé pour atteindre l’écart de 1 à 10, entre la Bulgarie avec un SMIC à 180 euros environ et le Luxembourg où il atteint 1900 euros !

Le pourcentage des détachements des pays à bas niveau de salaires vers les pays à haut niveau de salaires était en 2014 de 34,4 %, dans l’autre sens il tombe à 2,6 % ! Pas de commentaire.

Depuis le début de la crise en 2008, le nombre de travailleurs détachés au sein de l’UE a augmenté de près de 45 % entre 2010 et 2014, passant de 1,3 à 1,9 million de personnes concernées. Ils étaient 600 000 en 2007. Les secteurs les plus touchés sont l’industrie, le BTP, l’agriculture et l’évènementiel (congrès, salons, évènements sportifs…). C’est donc bien une Europe du dumping social qui se développe. Élargir l’Europe sans se donner l’objectif d’une harmonisation sociale ambitieuse ne peut que mener à ces pratiques, contournements, fraudes, faux détachements, sociétés boite aux lettres.

La clause de la Directive prévoyant le paiement des cotisations sociales au pays d’origine portait en germe l’une des causes du dumping social à l’œuvre en Europe, il faut réécrire ce texte.

L’avenir passe par une véritable Europe sociale dans les 28 États.

Eric Bocquet
Sénateur du Nord
Membre de la commission des finances
Elu le 25 octobre 2011
 
Source :  http://www.pcf84danielecasanova.fr/2016/06/l-europe-sociale-n-existe-pas.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

Compte rendu complet du 37e Congrès du PCF du 2 au 5 juin à Aubervilliers-St Denis

19 minutes pour comprendre le mix énergétique (Vidéo d’une conférence) - Amar Bellal




"Ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Cachan et de l'INSA de Lyon, je suis professeur agrégé de génie civil et j'enseigne dans des lycées et centres de formation en Ile de France. En 2013, je deviens rédacteur en chef de Progressistes, nouvelle revue que je lance avec l'aide et le soutien de plusieurs personnalités du monde scientifique et du travail. J'anime régulièrement des débats publics sur les enjeux d'énergie et d'environnement à la demande de collectivités, d'associations, de partis politiques et de syndicats. Ce blog permet un accès aisé à mes différentes textes ainsi qu'aux diaporamas présentés pendant mes conférences."





Accéder au blog d'Amar Bellal en cliquant ici 

Pour commander son dernier livre
 




"Jean-Luc Mélenchon, je t’écris une lettre..."

https://blogs.mediapart.fr/edition/la-revue-du-projet
"Sylvestre HUET qui a longtemps travaillé pour “Libération” - qu’il a quitté récemment , il écrit maintenant dans “Le Monde”
- ne peut en aucun cas être accusé de faire partie du lobby pro-nucléaire. Il est simplement un journaliste scientifique qui fait consciencieusement son travail et n’écrit qu’après enquête sérieuse. Il avait soutenu publiquement la candidature de Mélenchon en 2012
 
 
 
Jean-Luc Mélenchon, je t’écris une lettre...

Jean-Luc, si je te tutoie, c’est que j’ai voté pour toi en 2012, et même appelé à le faire publiquement. Pour 2017, on verra. Je crains de devoir le faire aussi. Je le crains, car cela signifierait probablement un deuxième tour Le Pen/Droite, à moins d’un miracle politique. Or, en politique, les miracles sont rares, et ne surviennent en général qu’après une préparation assez longue, comme le Front Populaire qui fut préparé de février 34 à juin 36. Donc, l’espoir est mince même si c’est pour l’instant le seul disponible.

Mais ce n’est pas pour cela que je t’écris. Je voudrais parler de ce que ferait une gauche vraiment de gauche au pouvoir, sur quelques points que tu as abordé lors de ton discours sur la place Stalingrad. Des points qui m’inquiètent, car ils signalent le risque d’un exercice du pouvoir qui déboucherait sur un échec, pour le peuple, pire que celui provoqué par le tournant de 1983.

Le temps du charbon

Déjà, je me demande si tu n’es pas trop vieux dans ta tête. Tu es né en 1951, à peine sept ans avant moi. Et pourtant tu me parles d’un «monde où respirer ne rendait pas malade. Où le printemps n’était pas le temps des allergies mais celui de l’amour». Jean-Luc, idéaliser le temps de sa jeunesse, au point de le parer de belles couleurs peu réalistes est un très mauvais signe. Celui d’une difficulté à affronter les défis de l’avenir. Jean-Luc, as-tu vraiment oublié ? La Sorbonne, Notre-Dame et l’Hotel de Ville et tous les monuments de Paris… noirs de suie. Je les ai vu ainsi, toi aussi. Ce charbon qui permettait de se chauffer, de produire de l’électricité et de l’acier pénétrait aussi les poumons. Ce temps dont tu parles, c’est celui des mineurs crevant à 50 ans, avec la bonbonne d’oxygène près du lit, silicosés à mort. C’est le temps où j’allais chercher au fond du jardin, les «boulets» – ce charbon du pauvre fait de poussières comprimées – pour alimenter le poêle de ma grand-mère. C’est le temps où, en une seule semaine début décembre 1952, la pollution atmosphérique due au charbon tue 12.000 personnes à Londres et en cloue 100.000 au lit. Ce temps, c’est aussi celui des agricultrices les reins brisés à 45 ans, sous le poids des bidons de lait trop lourds, le dos penché vers le sol à 50 ans. Ce monde, c’est celui d’une espérance de vie inférieure de 20 ans à l’actuelle. Celui des bidonvilles entourant Paris, où vivaient des dizaines de milliers d’ouvriers et d’employés. Ce temps, c’est celui où le quart de la population active travaille dans l’agriculture et où, pourtant, la France importe… du blé !

Les «dégâts du progrès technologique» sont incontestables. Il faut les combattre, de manière à obtenir des technologies non seulement la production utile et la productivité du travail qui libère du temps libre pour les loisirs, le repos et la citoyenneté, mais également un environnement propre et agréable, permettant un rapport sain et porteur de bonheur à la nature. Mais cela ne peut se faire avec des slogans ou la simple affirmation des liens entre l’usage capitaliste, pour le profit financier, de ces technologies et la dégradation de l’environnement qu’elles peuvent provoquer. Il faut orienter la recherche et l’usage de ces technologies vers les buts poursuivis. Sinon, la dénonciation tourne court, devient un simple slogan sans application concrète et débouche sur un discours réactionnaire et faux sur un passé idéalisé.

La planification écologique

C’est pourquoi tu m’inquiètes. Lorsque tu proclames la «planification écologique» tu as profondément raison. Lorsque tu soulignes que le vrai accord de la COP-21 sur le climat, c’est une visée à 3,5°C de plus que les températures pré-industrielles, tu es même probablement en dessous de la réalité. Lorsque tu dis qu’il faut repenser la «civilisation humaine» dans la perspective de la «catastrophe assurée» provoquée par le changement climatique, tu n’es pas loin de la bonne formulation de principe. L’ennui, c’est qu’il faut donner un contenu à cette planification écologique. Constitutionnaliser la «règle verte» ne résoudra aucun problème de manière automatique. Il ne te revient pas, comme aux Français qui ne constituent que moins de 1% de la population mondiale, de tracer une telle planification à l’échelle de la planète. Mais au moins de définir le rôle de la France et surtout de préciser comment la population française va vivre dans ce monde à venir.

Or, lorsque tu proclames «il faut sortir du nucléaire», «parce que c’est dangereux», c’est trop court. Surtout lorsque tu enchaînes directement «parce que le changement climatique nous met en danger». Je crains que ta visée ne soit là qu’électorale, et peu appuyée sur une réflexion, comme lorsque tu es venu, en 2012, expliquer sur mon lieu de travail que l’on pouvait produire l’électricité dont nous avons besoin par la géothermie, une bonne idée mais dont le potentiel ne dépasse pas une petite part de la production nécessaire. Lorsque tu affirmes qu’il est possible de remplacer les éoliennes à terre (ça, c’est le bouquet…), et les centrales nucléaires, par des éoliennes en mer d’ici moins de dix ans, tu es dans un déni de réalité très inquiétant. Observe, Jean-Luc, l’exemple allemand. Nos voisins ont dépensé 300 milliards d’euros en 25 ans pour le soutien aux énergies renouvelables. Ils ont installé plus de 46.000 MW d’éoliennes (plus de la moitié du parc nucléaire français). Pourtant, malgré cet effort gigantesque, l’électricité éolienne représente moins de 11% du total de leur électricité. Tandis que le charbon dépasse les 40%, ce qui fait plus de la moitié en énergies fossiles ajouté au près de 10% du gaz. Quant au photovoltaïque, il titille les 6% de la production germanique. Cet exemple démontre à lui seul que la perspective que tu traces n’est ni raisonnable ni possible. Se faire applaudir sur un slogan creux peut permettre de gagner une élection – comme Hollande lorsqu’il se présentait comme un ennemi de la finance – mais pas de résoudre les problèmes économiques et sociaux, ce qui est le but de la vraie gauche.

La menace climatique

En outre, je trouve vraiment bizarre le lien que tu fais entre électro-nucléaire et climat. Il est à rebours de la vérité. L’électricité nucléaire produit très peu de gaz à effet de serre au kWh, comparable aux meilleurs des cas de l’hydraulique et de l’éolien. C’est donc, à priori, un outil potentiellement puissant pour diminuer la menace climatique. La vérité, si l’on ne veut y recourir, oblige donc à dire l’inverse de ton discours et souligner qu’en se privant de cet outil, on diminue les chances d’atténuer le changement climatique. C’est pourtant ce que fait aujourd’hui la France, avec son électricité décarbonée à plus de 90% à l’aide du nucléaire à (75%) et de l’hydraulique pour l’essentiel.

Peut-on, comme tu le demandes, parvenir à un système énergétique à 100% renouvelable – eau, soleil, vent – dans notre pays ? Peut-être qu’en 2050, il sera possible de le faire si des verrous technologiques ont sauté d’ici là sur les quantités produites – n’oublie pas qu’il faut électrifier les transports afin de se passer de pétrole, et en finir avec le gaz comme source principale de chauffage, si l’on veut sérieusement s’occuper du climat – et surtout sur le stockage de l’électricité. Mais toi et moi serons probablement morts en 2050 et nous ne pourrons le vérifier. Et si tu gouvernes demain, durant tout l’exercice de ton pouvoir, un tel système ne sera pas à ta disposition. Renoncer à l’électro-nucléaire dans de telles conditions serait désastreux pour l’économie et les moyens de vivre de la population. Est-ce risqué ? La France dispose d’un appareil de production d’électricité nucléaire encore en bon état, bien contrôlé et surveillé sévèrement par l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Cette situation peut se dégrader. Le Japon nous a appris qu’outre les risques naturels à ne pas sous-estimer, l’organisation sociale exigée pour un haut niveau de sûreté ne supporte pas la corruption ou les liens incestueux entre industriels privés et responsables politiques. Les avantages du nucléaire pour l’électricité sont comme oubliés par ce discours. Ils sont pourtant réels. Un air propre, des émissions de gaz à effet de serre minimum, une production peu chère et abondante, la possibilité de stocker le combustible de plusieurs années de production donnant ainsi une large marge de manœuvre en cas de crise internationale… Bien sûr, tous ces avantages disparaissent en cas de catastrophe entraînant une émission massive de radioactivité. Mais il est raisonnable de penser que nous nous donnons les moyens de l’éviter.

L’opinion selon laquelle un accident avec émission massive de radio-éléments est inéluctable n’est pas la mienne, mais je la respecte. Et donc je peux accepter qu’un responsable politique qui la partage propose à la France un plan pour sortir du nucléaire. Et j’accepterai la sanction populaire d’un tel plan, exprimée par le vote du peuple. En revanche, ce qui n’est pas acceptable, c’est d’affirmer que l’on peut sortir du nucléaire avec un recours à l’électricité éolienne «en moins de dix ans». En 20 ans non plus d’ailleurs. La vraie gauche a besoin de sincérité, de vérité et de responsabilité.

Jean-Luc, je te souhaite longue vie et de nombreux combats communs.

Sylvestre Huet

PS : je te suggère de te pencher sur d’autres sujets « durs ». La France importe la presque totalité des matières premières énergétiques ou minérales, qu’elle consomme pour son économie. Une diminution significative de ce flux signifierait un collapse de son économie et la destruction de millions d’emplois. Question : que proposes tu comme exportations pour payer ces importations ? Pour démarrer ta réflexion, voici les trois postes actuellement les plus exportateurs de notre balance commerciale : les avions d’Airbus, les produits de luxe, les productions agricoles et singulièrement les vins et alcools ainsi que le blé.
 
Source : http://huet.blog.lemonde.fr/2016/06/07/jean-luc-melenchon-je-tecris-une-lettre/

"Syrie: 5 ans de combats, 5 ans de massacres le témoignage..." Pierre Barbancey, grand reporter au quotidien « L’Humanité ». (Vidéo)

mercredi 8 juin 2016

Marcel Trillat. « L’Huma, c’est ma copine du matin. Bas les pattes ! »




Marcel Trillat est journaliste et documentariste.


L’Huma, c’est ma copine du matin, je l’attends avec impatience. Elle le sait, alors elle se fait désirer. Comme je suis abonné, je suis puni : pas moyen de la feuilleter avant le passage du facteur vers 11 heures ! Quand elle arrive enfin, je m’installe avec un petit café.

Je commence toujours par la fin. « Cactus ». Le dessin : Adèle, Coco, Babouse. Je ne me console pas de ne plus retrouver, de temps en temps, les petits bonshommes jaunes de Charb. Un petit coup d’œil à la citation du jour, souvent magnifique : Aimé Césaire, Victor Hugo, Paul Éluard… Tiens, je vous en propose une d’Albert Einstein : « Il y a deux infinis : l’univers et la bêtise humaine. Mais pour l’univers, j’ai des doutes ! » Puis le « Bling-bling » en haut à droite : un iPhone incrusté de diamants à 11,8 millions d’euros. Hallucinant ! Le billet d’Ulrich et son ironie décontractée qui fait mouche. « Pinocchio ». Le menteur, aujourd’hui, c’est Julien Dray, avec qui j’étais plutôt copain dans le temps : « François Hollande a protégé notre modèle social. C’est un bon président. » Julien, tu devrais renoncer aux drogues dures ! J’arrête là, mais cette page est une petite merveille quotidienne, une savoureuse mise en bouche.

Je peux maintenant remonter en zigzag la pente douce de mon quotidien préféré. Tiens, voyons dans quel merdier infernal s’est encore fourré mon copain Pierre Barbancey, l’un des meilleurs reporters de toute la presse nationale. Et le plus dingue ! Puis un petit détour par les pages culturelles, toujours très riches. Comment se fait-il que des grandes plumes comme Émile Breton, véritable érudit du cinéma mondial, ou Jean-Pierre Léonardini, extraordinaire passionné de théâtre, ne soient jamais invitées dans les débats radio ou télé aux côtés du spécialiste du Figaro, qui, lui, ne manque jamais à l’appel ? De même Jean Roy ou Dominique Widemann ? Dans tous les domaines il y a de grandes pointures à l’Huma. Dans les rubriques média, par exemple. La rubrique sociale, la plus riche de toute la presse française (Thomas Lemahieu). Les éditos : Ducoin, Paule Masson, (1) etc. Puis la politique, l’international, selon mon humeur ou selon l’info du jour.

Cela n’a pas toujours été le cas mais les débats pluralistes sont presque quotidiens dans l’Huma. Aucun journal ne fait autant appel aux écrivains (la rubrique de Taillandier), aux philosophes (Cynthia Fleury), aux scientifiques, aux universitaires. Aucun journal ne défend aussi fidèlement les réfugiés, les travailleurs sans papiers, les parias de notre société de plus en plus inégalitaire.

J’apprécie beaucoup, par ailleurs, que le PC ait son encart hebdomadaire bien séparé du domaine des journalistes. Bien sûr, il m’arrive de piquer ma mouche à la lecture d’un article manquant de recul ou de pertinence, mais il n’est plus temps de faire la fine bouche, il y a urgence absolue : il faut sauver l’Huma à tout prix et se battre pour l’améliorer encore. Je ne supporterais pas que l’on me prive injustement du grand plaisir de la lire et du petit plaisir de lui chercher des poux dans la tête et de me chamailler avec elle chaque matin, tout seul dans mon coin. L’Huma, c’est ma copine. Bas les pattes !

Je vous aime tous. Avec mes amitiés.

(1) Pardon pour tous ceux et celles que je ne cite pas.
 

37e congrès - paroles de délégué-e-s - Stephen Chalk (Alpes-de-hautes-Provence) - Vidéo

12 juin : Meeting unitaire "Non et toujours non à la loi El Khomri" - Théâtre Dejazet, 14h15




La Fondation Copernic organise dimanche 12 juin, à 14h15, au Théâtre Déjazet (41 Boulevard du Temple, 75003 Paris) un grand meeting unitaire 


« Soutien aux grévistes ! Non et toujours non à la loi El Khomri »

Il constituera, un nouveau moment important de mobilisation - que nombre de copines et copains syndicalistes nous ont demandé d’organiser.

Les intervenant.e.s : Clémentine Autain (Ensemble), Fatima-Ezzahra Ben-Omar (féministe), Marie-Claire Cailletaud (CGT Mines-Energie); Gérard Filoche (PS), Pierre Laurent (PCF), Frédéric Lordon (économiste), Noël Mamère, Willy Pelletier (Fondation Copernic), Christine Poupin (NPA), Théo Roumier (appel des syndicalistes « On bloque tout »), Danielle Simonnet (PG), SUD-Rail, Aurélie Trouvé (ATTAC), Malika Zediri (Chômeurs et Précaires), et des représentant.e.s des secteurs en lutte.

Toutes et tous au Déjazet ! Dire non, c'est maintenant !

Bien amicalement,
La Fondation Copernic