dimanche 19 juin 2016

Discrédit du mouvement syndical : les sénateurs communistes se soulèvent dans l'hémicycle ! (Vidéos)

Interventions de Jean-Pierre Bosino, Christian Favier et Eliane Assassi


« Qui peut accuser ici la CGT d’avoir cassé à l’hôpital Necker ? Personne ou alors il faut le dire clairement, avec toutes les conséquences »...« Nous étions à la manifestation. Il faudra qu’il y ait des explications sur ce qui se passe avec les casseurs. Nous, nous avons vu 200 à 300 personnes casquées avec des lunettes de ski, mardi, (…), avec des foulards autour du visage, qui défilent entre deux rangs de policiers, de CRS, avant le carré de tête de la manifestation. Ils ne sont pas dans la manifestation, ils sont avant et sont encadrés par des CRS. Il faudra bien que vous vous expliquiez. Comment se fait-il que ces 300 à 400 personnes repérées, alors qu’il est interdit d’être dans l’espace public avec le visage caché en plein état d’urgence, (…) défilent dans la partie encadrée et cassent ? » demande Jean-Pierre Bosino.

Il ajoute : « Mais on a connu ça en 1979, avec la manifestation des sidérurgistes. Et dans cette manifestation, parmi les casseurs, on a trouvé des drôles de cartes et ce n’était pas des cartes de la CGT, je peux vous le dire… »

Puis Christian Favier : « La CGT (…) n’a aucune responsabilité dans les violences que nous avons subies. Dire le contraire c’est de la diffamation. Et il faudra que ceux qui osent tenir ces propos l’assument devant les tribunaux ». Et d’ajouter : « Ces casseurs, c’était quand même de drôles de casseurs que nous avons pu rencontrer, qui ont pu agir devant une police passive devant leurs exactions. Des photos le montrent où on voit des policiers en civil avec brassard qui laissent faire ces casseurs qui cassent sur l’hôpital Necker. Pourquoi ? Ce gouvernement et le premier ministre ont décidé de suivre la voie du pourrissement et tout faire pour discréditer les organisations syndicales »
 



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Laurence Cohen est sénatrice du Val de Marne, membre de la commission des affaires sociales et de la délégation aux droits des femmes du Sénat. Elle est également responsable nationale de la commission droits des femmes du Parti Communiste.

 

Elle répond aux questions de Caroline Flepp et Charlotte Mongibeaux pour 50-50 Magazine (Extraits)

 

La Loi El Khomri est discutée en ce moment au Sénat après l’utilisation du 49.3 par le gouvernement, quels dangers représente-t-elle pour les femmes ? 
 
C’est une loi qui est censée favoriser l’emploi. Or comment y parvenir quand les mesures proposées retirent les protections gagnées par les luttes des salarié-e-s et de leurs organisations syndicales au fil du temps ? A partir du moment où il y a inversion de la hiérarchie des normes, avec suppression du principe de faveur, le salariat est touché dans son ensemble. Le rapport de force lui sera défavorable, avec renforcement du lien de subordination entre salarié-e-s et patrons, ce qui place les femmes sont en première ligne.

Toutes les statistiques démontrent que ce sont les femmes qui vivent le plus la précarité et la flexibilité et, dans ce projet de loi, il y a des mesures très négatives sur le travail de nuit et le temps partiel. C’est la poursuite, l’aggravation voire l’amplification de ce qu’a fait Macron avec le travail du dimanche, cela ne concerne pas que les femmes mais elles sont majoritaires dans le commerce, et quand on parle de choix c’est extrêmement relatif. Les mêmes qui pleurent sur le fait que les liens familiaux se délitent, que les enfants traînent dans la rue, qu’ils ne sont pas encadrés par les parents, prennent des mesures qui sont une atteinte à la vie privée et à la cohésion familiale.

Une majorité de femmes est en temps partiel contraint. Le patronat est parti d’une problématique réelle : besoin de libérer du temps pour soi, les siens… Mais comme il n’y a pas de partage réel des tâches dans les couples, ce sont les femmes qui doivent organiser la vie familiale, qui ont la charge des enfants. Ce sont les femmes qui jonglent entre leur temps de travail et leur temps de vie, et de fait elles n’ont pas de vie personnelle mais que du temps pour les autres. Donc en partant de cette aspiration qui est légitime, le patronat a d’abord proposé le travail à temps partiel, avec des horaires de plus en plus atypiques, aux femmes puis l’a étendu à l’ensemble du monde du travail !

Dans les faits, comme il y a une majorité de femmes dans des professions de commerce, soins à la personne, entretien, elles vont avoir des séquences de travail inconciliables avec leur vie personnelle et familiale. Une caissière par exemple va avoir des heures qui vont l’obliger à partir du commerce mais sans même avoir le temps de revenir chez elle, pour ensuite revenir sur son lieu de travail.

Depuis l’arrivée de Hollande au pouvoir, les lois auraient au moins dû porter un coup d’arrêt à ces politiques mises en place notamment par Nicolas Sarkozy. Or, il n’en est rien, ces lois sont allées dans le même sens ou ont même amplifié les inégalités, je pense notamment à la loi Macron. Il y a une volonté politique de ce gouvernement de rendre les femmes le plus flexible possible par rapport à l’emploi, ce qui est révoltant!

On s’était battu-e-s pour qu’il y ait une garantie de temps partiel minimum de 24h par semaine, et on a vu fleurir les dérogations. Mais avec cette loi travail, on sera dans la situation contraire, à savoir que les femmes vont voir leurs horaires réduits en miettes et que les 24 h deviendront la dérogation ! C’est un coup terrible au niveau de leur travail et de leur vie personnelle et familiale.


La loi travail a-t-elle été examinée par la délégation aux Droits des femmes du Sénat ?

Même si la loi ne demande pas forcément notre assentiment, nous avons demandé à ce qu’elle soit examinée par la délégation aux droits des femmes du Sénat, ce qui n’était pas prévu par la présidente Chantal Jouanno. Les auditions vont bientôt avoir lieu. Il y a eu un grand travail de la délégation des droits des femmes au niveau de l’Assemblée Nationale, du CESE, du HCE, et il serait incompréhensible que nous ne nous saisissions pas de cette problématique dans notre délégation. La balle est donc dans le camp de la présidente, alors qu’en ce moment les travaux portent autour de femmes et voitures (permis de conduire, les comportements des femmes au volant, les femmes en précarité qui n’ont pas de permis, …), ce qui pour moi n’est pas un sujet que je trouve primordial en ce moment !
 
http://www.50-50magazine.fr/2016/06/16/laurence-cohen-il-y-a-une-volonte-politique-de-ce-gouvernement-de-ne-pas-sattaquer-voire-daggraver-la-flexibilite-et-la-precarite-qui-sevissent-dans-le-monde-du-t/

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