mardi 29 décembre 2015

En 2016, arrêtons de propager la peur ! (Vidéo PCF)


Stop 3 CDD - Appel à signer

"Stop 3 CDD", c'est un appel lancé par un collectif de 300 jeunes, soutenu par des organisations syndicales et des associations. Il exige l'abrogation de la mesure des 3 CDD consécutifs introduite par la loi Rebsamen 2015.

Il faut soutenir la Jeunesse et construire l'avenir avec elle !

Appel à signer en ligne ci-dessous :





jeudi 24 décembre 2015

Oui, ils le pouvaient ! Podemos secoue le vieux système espagnol (L'Humanité 22 décembre 2015)

Le bipartisme est à bout de souffle, comme en témoignent les scores obtenus par Podemos et Ciudadanos, qui deviennent respectivement les troisième et quatrième forces nationales. La droite comme les socialistes ne sont pas en mesure de gouverner seuls, ouvrant ainsi le chapitre d’intenses négociations.
Madrid (Espagne), envoyée spéciale.

«Oui, oui, c’est possible ! » Vers minuit, dimanche, une foule de plusieurs milliers de personnes a scandé l’un des célèbres slogans du mouvement citoyen des Indignés de 2011 et de résistance à l’austérité, et acclamé les dirigeants de Podemos réunis sur le parvis du musée Reina Sofia, à Madrid. La jeune formation de Pablo Iglesias a connu une ascension fulgurante, moins de deux ans après sa fondation, au point de venir bousculer le paysage politique espagnol.

Podemos est l’un des phénomènes des élections générales qui se déroulaient 
dimanche, à l’image du score obtenu 
par Ciudadanos (C’s –droite conservatrice), désormais quatrième force politique alors que cette formation régionale n’existait qu’en Catalogne il y a encore quatre ans. « Nous sommes la première force en Catalogne, au Pays basque. Nous sommes la seconde force à Madrid, en Galice, aux Canaries, aux Baléares (…). Nous sommes parvenus à mettre un terme à la politique d’alternance, à ouvrir une nouvelle ère (…). Nous avons dit que nous ne faisions pas une campagne électorale mais que nous construisions 
une patrie pour gagner la prochaine décennie (…). Ce soir, l’Espagne est autre, et elle le sera demain. C’est un acquis. Il y a un futur pour notre patrie, populaire, plurinationale », s’est exclamé depuis la tribune Iñigo Errejon, le numéro deux de Podemos.

La mutation politique bat son plein. Au terme des élections générales de dimanche, les 73 % d’électeurs ont profondément transformé le Parlement espagnol. Les résultats démontrent, après les scrutins municipaux et régionaux de mai dernier, que le bipartisme est à bout de souffle. Si le Parti populaire (PP-droite) au pouvoir reste la première force du pays avec 28,72 % des suffrages et 123 députés, il essuie un vote sanction des plus sévères puisqu’il perd la majorité absolue, établie à 176 sièges, et près de 3,5 millions de voix. Il avait en effet totalisé 44,62 % des suffrages, soit 186 députés, en 2011. Ses politiques d’austérité, de « recortes » (coupes budgétaires) dans les dépenses publiques – singulièrement dans les secteurs de la santé et de l’éducation – ou encore les scandales de corruption qui éclaboussent les dirigeants de cette formation sont autant de facteurs qui expliquent sa nette dégringolade. Hier encore, cette punition électorale aurait bénéficié au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), selon la règle de l’alternance, quasi institutionnalisée depuis la fin du franquisme en raison d’une législation électorale injuste. Mais là encore, l’échiquier a été modifié. La formation emmenée par Pedro Sanchez est certes arrivée en deuxième position, avec 22 % de voix. Mais les socialistes perdent 1,4 million d’électeurs et vingt parlementaires (90 contre 110 en 2011). De ce fait, les deux grands partis qui ont structuré la vie parlementaire se retrouvent en minorité, à la merci des autres formations, sur lesquelles il faudra désormais compter. Podemos, qui s’est présenté pour la première fois à des élections lors des européennes de juin 2014, fait une entrée fracassante aux Cortes, le Congrès des députés. Il a totalisé pas moins de 5,18 millions de voix et 69 députés. Ce score vient confirmer la capacité de ce parti à capter le mécontentement d’une société lessivée au terme de quatre ans de crise économique qui a ruiné des millions de familles. On reconnaît à ses dirigeants le flair d’avoir senti le moment de basculement historique dans lequel se trouve l’Espagne. Leur discours en faveur du « changement » a trouvé un écho dans l’électorat de gauche mais également du centre et auprès d’une classe moyenne frustrée, qui ne l’a jamais vraiment été en raison même de la crise. Ce résultat est également à mettre au compte des listes de confluence, dont Podemos ne peut seul revendiquer la paternité puisqu’il englobe les scores enregistrés avec les nationalistes de Compromis dans la région de Valence (9 députés), avec En Marea en Galice, qui comprend des nationalistes, la variante galicienne d’Izquierda Unida (IU-gauche unie), et des indépendants (six parlementaires). En Catalogne, la coalition, qui a raflé 12 sièges, compte, outre Podemos, les partis écologistes Equo et ICV, l’IU catalane, ainsi qu’une majorité de représentants de la plate forme unitaire d’Ada Colau, la maire de Barcelone. Durant la campagne, ces trois listes régionales ont plaidé pour la création de groupes parlementaires propres. Quoi qu’il advienne, Podemos détient l’une des clés de la future majorité gouvernementale. Tout comme Ciudadanos, une nouvelle formation néoconservatrice et ultralibérale. Son leader, Albert Rivera, a annoncé que ses 40 parlementaires ne s’opposeraient pas à l’investiture du premier ministre sortant, Mariano Rajoy, sans toutefois voter en sa faveur de crainte d’entamer son influence grandissante en s’adossant à un parti critiqué et en perte de vitesse. Pablo Iglesias a lui été beaucoup plus clair, en déclarant que « Podemos ne permettra pas (la formation) d’un gouvernement du Parti populaire, ni avec des votes en faveur ni avec l’abstention ». Il a également mis en garde le chef de file des socialistes : « Il semblerait que ces messieurs n’ont pas compris que l’Espagne est un pays divers et pluriel », a-t-il rappelé. Dès dimanche, le secrétaire général de Podemos a réfuté toute idée de pacte, et conditionné son vote à un changement de Constitution afin de blinder les droits sociaux des citoyens mais également d’ouvrir la voie à des référendums d’autodétermination comme en Catalogne, aujourd’hui interdits par la loi fondamentale. Un point sur lequel le PSOE a peu de chances de donner son feu vert. 

Tous les scénarios sont possibles pour une possible coalition

Comme jamais donc, tous les scénarios sont possibles même si l’idée d’une grande coalition PP-PSOE n’est envisagée par personne, du moins à l’heure où ces lignes sont écrites. D’aucuns aimeraient se passer de l’influence des deux nouveaux partis mais cela est impossible au vu du reste de la composition du Parlement. Les forces nationalistes du Pays basque et de la Catalogne, qui ont respectivement obtenu un total de 8 et 17 députés, ne sont bien évidemment pas insensibles à la posture référendaire de Podemos. Quant à Izquierda Unida, avec ses deux députés – si l’on excepte les trois autres obtenus en Catalogne et en Galice –, elle n’est pas en mesure de constituer un groupe parlementaire autonome à même de faire entendre son discours de « défense sociale », selon l’expression de son candidat Alberto Garzon, qui a, une nouvelle fois, regretté l’impossible unité avec Podemos et critiqué la loi électorale à géométrie territoriale variable qui l’a contraint à rassembler 461 000 voix pour élire un parlementaire, contre 58 600 pour le Parti populaire. Une page de la vie politique s’est bel et bien tournée. Et le nouveau chapitre qui s’ouvre promet d’être intense au point de ne pouvoir écarter l’idée d’élections anticipées faute d’un accord au sein des Cortes.


Un parlement un peu plus féminisé. Pour la première fois dans l’histoire politique espagnole, 140 femmes siégeront au Parlement à l’issue 
des élections législatives de dimanche dernier 
(contre 125 dans le Congrès sortant et 126 dans 
le précédent). Cependant, la parité pleine et entière est encore loin d’être atteinte avec 210 élus masculins au total. Toutes listes confondues, 2 263 candidats titulaires de sexe masculin (52 %) et 2 090 femmes (48 %) ont présenté leur candidature. Dans la nouvelle législature, 46 % des 90 sièges obtenus par le PSOE seront occupés par des femmes contre seulement 36,5 % 
des 123 fauteuils du Parti populaire.

mercredi 23 décembre 2015

La lettre de la Commission Travail-Emploi (PCF) - Décembre 2015




 

La lettre des Relations Internationales (PCF) - Novembre 2015




Pétition adressée à l'ONU : Levée immédiate du blocus imposé au peuple cubain (PCF)




Lors de la 70e session de l'Assemblée générale des Nations Unies qui s'ouvre ce 15 septembre, le gouvernement de Cuba présentera, pour la 24e fois, une résolution qui condamne le blocus décrété par les États-Unis depuis plus d'un demi-siècle et demande sa levée immédiate.

En 2014, comme depuis des nombreux années, elle a été votée par une majorité écrasante des pays membres de cette assemblée mais l'embargo n'est toujours pas levé.

Ce blocus injuste et inhumain que les États-Unis imposent interdit à Cuba d'avoir des relations commerciales et économiques normales avec le monde, il lui ferme l'accès à des financements extérieurs et sanctionne lourdement les États, les entreprises et tous ceux qui veulent faire du commerce, investir ou étudier à Cuba.

Ce blocus reste un obstacle majeur pour le développement de Cuba, viole les Droits de l'homme et ignore le Droit international.

Solidaire du peuple de Cuba, je signe pour :

que la France soutienne la résolution exigeant la fin du blocus commercial et financier de Cuba et que cet embargo soit immédiatement levé,
demander au président français François Hollande d'agir avec détermination et fermeté en faveur du respect du Droit international et contre les mesures extraterritoriales décidées par Washington
et
pour que l'Union européenne annule sa « position commune », vieille de presque 20 ans, qui nie la possibilité d'une relation respectueuse de coopération entre partenaires égaux.

FNARS : " De plus en plus de femmes vivant à la rue "

La FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) publie aujourd’hui les résultats du baromètre 115 du mois de novembre 2015 sur 45 départements.

Ils montrent une évolution inquiétante des demandes des femmes seules avec ou sans enfant, avec une hausse de 5% de leurs appels au 115 pour obtenir un hébergement pour la nuit entre novembre 2014 et novembre 2015. 2 400 femmes isolées et 1 500 femmes seules avec enfants ont formulé une demande d’hébergement au 115 en novembre dernier. Les femmes seules sont plus jeunes que les autres appelants au 115, 27% d’entre elles ont entre 18 et 24 ans.

Alors que leurs demandes au 115 sont en augmentation, les femmes isolées ont moins de solution d’hébergement que le reste de la population alors qu’elles sont les plus fragiles. Deux raisons à cela : la baisse des orientations vers l’hôtel (-30% pour les mères isolées avec enfants et -19% pour les femmes seules) ainsi que l’insuffisance criante de places d’hébergement avec un accompagnement dédié à ces personnes particulièrement vulnérables.

Les autres chiffres du baromètre montrent que le nombre de places hivernales est en hausse par rapport à l’an dernier. Mais, bémol important : celles-ci ne sont pas encore ouvertes dans tous les départements à cause de la douceur des températures.

Le mois dernier, encore plus de 11 000 personnes devaient passer la nuit dehors malgré leurs appels au 115. Les autres n’étaient hébergées que pour quelques nuits et devaient appeler le 115 plusieurs fois par semaine quand ce n’est pas tous les jours.

Face à cette situation critique, la FNARS appelle à un renforcement immédiat du parc d’hébergement dédié aux femmes et l’ouverture de l’ensemble des places hivernales, indépendamment des températures, sans rupture de l’accompagnement. La fédération demande également à l’Etat et aux collectivités locales de préparer dès maintenant la sortie de l’hiver en s’engageant à ce qu’aucune personne ne soit remise à la rue au printemps.
 

Contre la déchéance de nationalité, au nom de l’unité de la République (André Chassaigne)

Par André Chassaigne, Président du groupe Front de gauche à l'Assemblée nationale — 17 décembre 2015 (Libération)

Alors que l'exécutif hésite à maintenir la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français dans son projet de réforme de la constitution post-13 novembre, le malaise est perceptible jusque dans les rangs de la majorité. Une telle mesure a déjà été soutenue par une extrême droite motivée à l’idée de hiérarchiser les Français.

Après les terribles attentats du 13 novembre, l’exécutif a dû agir vite. Certaines initiatives ont néanmoins été prises dans la précipitation, sans le recul nécessaire pour apprécier leur sens profond et leur portée réelle. Ainsi en est-il, plus particulièrement, de l’annonce présidentielle faite devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles d’insérer dans la Constitution la possibilité de déchoir de la nationalité française les citoyens «nés Français» - mais disposant d’une autre nationalité - convaincus d’actes terroristes. Une telle mesure a déjà été soutenue par une extrême droite motivée à l’idée de différencier et de hiérarchiser les Français. A l’inverse, les forces du Front de gauche ont toujours été opposées à cette idée aussi grave que dangereuse. Aujourd’hui, le malaise est perceptible jusque dans les rangs de la majorité. Il est vrai que la proposition fait peser un air de suspicion sur nos binationaux, un air malsain, qui charrie l’amalgame entre terrorisme et binationalité.

Sur le plan symbolique, la mesure préconisée instaurerait de fait des catégories de Français, une stratification de la communauté nationale que la Constitution, notre norme juridique suprême, porteuse de notre contrat social et de nos valeurs, est appelée à consacrer. Constitutionnaliser la déchéance de nationalité pour les binationaux ne serait rien de moins qu’une victoire idéologique pour les terroristes djihadistes comme pour l’extrême droite. En effet, tous deux s’attaquent aux caractères «une et indivisible» de la République, de la communauté nationale, en suscitant la guerre entre communautés fictives de nature confessionnelle et/ou ethnique. Le Front national comme les islamistes se rejoignent ici : ils ne croient pas dans notre capacité à vivre ensemble, dans notre unité par-delà une diversité de cultures, croyances ou origines.

Outre sa dimension néfaste sur le plan symbolique, la proposition n’a aucun intérêt en droit comme en pratique. Non seulement la menace de déchéance de la nationalité ne saurait dissuader un djihadiste fanatique de passer à l’acte, mais une telle mesure n’apporterait rien à notre Etat de droit. L’article 23-7 du code civil prévoit déjà que tout Français binational - né Français ou naturalisé - peut être déchu de sa nationalité française, s’il «se comporte en fait comme le national d’un pays étranger».

La sauvegarde de la sécurité de nos concitoyens s’impose à tout responsable, elle relève de ses missions impérieuses. Il convient néanmoins de ne pas succomber à une forme de populisme qui amène notamment à stigmatiser nos binationaux. C’est un prix injustifié et inique que l’exécutif souhaite faire payer à des binationaux, comme si la politique sécuritaire était le pendant d’une dérive identitaire. Dans les circonstances actuelles, l’essentiel est de nous rassembler autour des valeurs fondamentales de la République. En cela, l’initiative de l’exécutif est irresponsable et dangereuse pour la République, car elle tend à la diviser et donc à l’affaiblir.
 
Source : http://www.liberation.fr/debats/2015/12/17/contre-la-decheance-de-nationalite-au-nom-de-l-unite-de-la-republique_1421504

Initiatives n°97, le journal des sénateurs communistes


 

Progressiste n°10 : Santé, un pôle public du médicament (Dossier)

Le dossier porte sur la Santé et le pôle public du médicament, avec des contributions de médecins et d'autres professionnels de la santé engagés sur le terrain. Après le gâchis industriel de l'entreprise Sanofi, il est urgent de sortir les médicaments du marché et développer une filière industrielle. Ce dossier aborde aussi la nécessaire maîtrise publique du stockage de données (big data) dans ce secteur.

Et bien sûr retrouvez toutes les pages traitant d'écologie, du monde du travail et des avancées scientifiques et techniques, avec entre autres un texte de Marie-José Kotlicki, secrétaire de l'UGICT-CGT, sur les liens entre révolution numérique et nouvelles industrialisations, ainsi qu'un texte de Francis Sorin sur la problématique du stockage des déchets nucléaires.








Ukraine. L'interdiction du Parti communiste est un coup porté à la liberté d'expression dans le pays

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2015/12/ukraine-communist-party-ban-decisive-blow-for-freedom-of-speech-in-the-country/

17 décembre 2015,

La décision prise mercredi 16 décembre d'interdire le Parti communiste en Ukraine est une violation flagrante du droit à la liberté d'expression et d'association et doit être annulée sans délai, a déclaré Amnesty International.

Le tribunal administratif du district de Kiev a donné droit à la requête du ministre ukrainien de la Justice concernant l'interdiction du Parti communiste, qui ne pourra plus fonctionner officiellement ni participer à des élections locales.

« L'interdiction du Parti communiste en Ukraine établit un dangereux précédent. Cette mesure fait revenir l'Ukraine en arrière, au lieu de la propulser sur le chemin de la réforme et d'un meilleur respect des droits humains », a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.

Au titre de quatre nouvelles lois adoptées en mai 2015, collectivement appelées les lois de « décommunisation », le fait d'afficher des symboles communistes ou nazis peut valoir des poursuites pénales et jusqu'à 10 ans d'emprisonnement. Cette législation interdit explicitement l'usage du terme « communiste ». Cependant, le Parti communiste d'Ukraine a refusé de modifier son nom, son logo et sa charte.

Les autorités ukrainiennes avaient déjà tenté de l'interdire en 2014. Peu après la fin du mouvement de protestation Euromaïdan début 2014, le Parti communiste était accusé de financer les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine. Les services de sécurité ukrainiens ont affirmé avoir fourni la preuve de ce financement au ministère de la Justice, qui a ensuite déposé une motion visant à interdire le Parti en juillet 2014.

La procédure n'a jamais abouti car le juge nommé s'est retiré de l'affaire en 2015, invoquant les pressions des autorités qui avaient perquisitionné son bureau et saisi des dossiers en lien avec l'affaire.

Les mesures prises par les autorités ukrainiennes en vue d'interdire le Parti communiste en raison de son nom et de l'utilisation des symboles de l'ère soviétique bafouent les droits à la liberté d'expression et d'association et établissent un dangereux précédent dans la vie politique ukrainienne. En 2015, on a constaté une recrudescence des homicides à caractère politique qui demeurent non résolus, tandis que les journalistes et les médias qui critiquent le gouvernement en place sont harcelés.

Jeudi 16 septembre, les autorités ukrainiennes ont publié la liste des personnes interdites d'entrée sur le territoire, dont des dizaines de journalistes, majoritairement Russes.

« La décision rendue ce jour est assurément perçue par ses partisans comme une réponse aux vestiges nuisibles du passé soviétique. Pourtant, elle produit l'effet inverse, en adoptant le style de mesures draconiennes utilisées pour museler la dissidence,» a déclaré John Dalhuisen.

« Exprimer son opinion sans craindre de poursuites, particulièrement si cette opinion est contraire à celle des détenteurs du pouvoir, était l'un des principes prônés lors des manifestations de l'EuroMaïdan. Éliminer le Parti communiste va à l'encontre de ces idéaux. »
 

mardi 22 décembre 2015

La lettre du Rapse N° 130 du 21 décembre 2015

La nouvelle Lettre du RAPSE (Réseau d’Action Promouvoir Sécuriser l’Emploi) vient de sortir. Au sommaire :

1) dans la hotte de la lettre du Rapse
2) La gauche et le monde ont besoin d’idées communistes novatrices
3) Droit du travail : gagner de nouveaux droits en s’opposant à la flexibilité. Qu’en est-il dans la fonction publique ?

"Globule Rouge" - Décembre 2015

"Le numéro de décembre de Globule Rouge, le bulletin de la commission nationale du PCF santé et protection sociale, revient sur les dernières lois votées :

la loi de modernisation du système de santé,
la loi de l’adaptation au vieillissement,
la loi de financement de la sécurité sociale pour 2016.

Vous y trouverez aussi un article sur la médecine du travail et comme toujours des échos des actions et luttes."

Communiqué de la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan


vendredi 18 décembre 2015

Journal "CommunisteS" n°618 du 16 décembre 2015

Solidarité avec les migrants - Mobilisation le 19 décembre - Répondre a l'urgence/s'attaquer aux causes

http://www.europe1.fr
Migrants - Répondre a l'urgence/s'attaquer aux causes
Construire un monde de justice et de paix

En cette journée de solidarité avec les migrants, le Parti communiste français réaffirme son engagement pour que la France et l'Union européenne accueillent dignement des femmes et des hommes fuyant au péril de leur vie la guerre, la misère et auxquels nous devons hospitalité.

Face aux drames vécus ces derniers mois par des centaines de milliers de migrants venant chercher protection et sécurité en Europe, l'Union européenne a décidé de conduire une politique de refoulement et de dissuasion de tout espoir d'être accueillis sur notre continent.

MANIFESTATION
Samedi 19 décembre
RDV PARIS à 15h00 PARIS métro Barbès-Rochechouart


Après avoir modestement ouvert ses portes pour accueillir quelques dizaines de milliers de réfugiés pour les deux ans à venir, l'Union européenne et les Etats membres ont décidé de mettre en place une série de dispositifs visant à maintenir les familles en détresse, le plus loin possible des frontières européennes et de renvoyer dans leur pays d'origine ceux déjà arrivés sur le territoire. Cette politique risque de bloquer des dizaines de milliers de familles aux portes de l'Europe, dans des conditions inhumaines, aux approches de l'hiver. A ce jour, seules quelques centaines de familles ont pu trouver un accueil dans le cadre des mesures de « relocalisation » de l'Union européenne. Comme Donald Tusk président du Conseil européen, le déclarait il y a quelques jours « notre première obligation est de protéger les communautés européennes ».

2ème tour des élections régionales : Déclaration de Pierre Laurent

Les résultats du second tour des élections régionales sont marqués par le sursaut de mobilisation des électrices et des électeurs, avec près de 9 % de participation supplémentaire. Manifestement, les votants ont ressenti comme un grave danger pour la démocratie, l'élection du Front national à la présidence de régions. Ils ont empêché cette menace de se concrétiser. Le Parti communiste, qui avait appelé à battre le FN dès dimanche soir, pousse un ouf de soulagement. Ce sera un atout dans la bataille à venir pour faire reculer les idées du Front national dans le pays. Car le danger persiste et rien ne doit faire oublier la gravité de ce qui vient de se passer : les scores atteints par le FN sont dramatiques et alarmants, un très grand nombre de conseillers régionaux du Front national sont élus, et dans deux grandes régions, PACA et Nord-Pas de Calais-Picardie, il n'y a plus de conseillers régionaux de gauche pour les combattre et soutenir les politiques publiques en faveur des besoins des gens.

La droite remporterait ce soir sept des treize grandes régions, soit un peu moins que ne le laissaient craindre les résultats du premier tour, mais toutes sont des conquêtes puisque la gauche gérait toutes ces régions à l'exception de l'Alsace dans le Grand Est. Dans ces régions s'annoncent des reculs pour les services publics, les politiques sociales, d'éducation et de culture, la vie des associations. Le Medef et la finance ont ce soir de nouveaux alliés dans ces régions, alors que c'est là qu'il faudrait mobiliser les richesses et les moyens publics pour lutter contre le chômage et la précarité. De nombreux combats s'annoncent dans lesquels les communistes entendent se mettre au service des populations et d'une République solidaire et fraternelle.

La gauche remporterait cinq régions.

Compte tenu des résultats du premier tour et du retrait des listes socialistes de deux régions, les communistes et le Front de gauche n'obtiennent ce soir des élus que dans cinq régions, : Ile de France, Normandie, Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, Corse et Auvergne-Rhône-Alpes. Pour le Front de Gauche, pour le PCF il s'agit d'un revers électoral important.

Les nationalistes remportent pour leur part la région Corse.

Ces deux tours d'élections régionales vont devoir être analysés en profondeur. Mais il est clair que la situation nouvelle n'est pas favorable au monde du travail. La responsabilité des politiques menées par François Hollande et Manuel Valls et leurs gouvernements est très lourde dans ce désastre. L'impasse économique, sociale, politique et démocratique dans laquelle ils ont enfoncé le pays se paie très cher. Poursuivre dans cette voie serait aller vers de nouveaux désastres et marquerait un grave mépris pour le message adressé par les électeurs. Il est urgent de sortir de l'austérité et dogmes du libéralisme.

Ces résultats ouvrent une nouvelle période politique. Les communistes entendent mener de front le combat contre la droite et l'extrême-droite et la construction d'un nouveau projet progressiste nourrit d'actions prioritaires et de mesures urgentes, pour sortir la gauche et le pays du piège du tripartisme dans lequel ils nous enferment.

En remerciant les communistes de leur engagement, je les appelle à se réunir pour tirer les leçons de cette bataille très difficile, à aller à la rencontre de nos concitoyens dans les quartiers, les entreprises... Nous n'oublions pas nos résultats insuffisants au premier tour. Nous allons devoir mettre beaucoup de choses à plat pour relancer notre combat. La direction nationale du PCF prendra toutes les initiatives pour favoriser ce débat. Se tiendront plusieurs réunions importantes dès la semaine prochaine. En janvier, le PCF lancera la préparation de notre Congrès. Trop de pauvreté, trop d'inégalités, trop de concurrence …. aux femmes et aux hommes qui convaincus que la société doit évoluer autrement, je les appelle à rejoindre notre parti pour agir ensemble. Sans attendre prenons et préparons ensemble toutes les initiatives de débats, d'actions, de rencontres avec toutes les forces citoyennes, sociales et politiques disponibles pour réinventer la gauche et un nouveau pacte d'espoir pour le pays.

Mépris gouvernemental pour les smicards : ça « ne peut plus continuer comme cela » (Olivier Dartigolles)

Le soir du second tour des élections régionales, le 1er secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a réclamé une inflexion de la politique gouvernementale, notamment en faveur des précaires, car, selon lui, ça "ne peut plus continuer comme cela". Peu de jour avant, la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC demandaient au gouvernement "un coup de pouce" à la hausse du SMIC permettant de dépasser l'augmentation automatique. Deux demandes faisant échos à l'appel du PCF et du Front de gauche pour une sortie des politiques d'austérité salariale et sociale et pour des dépenses nouvelles.

Le chef du gouvernement a choisi d'ignorer ces appels. Dans son allocution au soir du second tour, M. Valls a confirmé qu'il accélérerait le train des réformes libérales que son gouvernement a engagé. Il confirme ainsi qu'il n'augmentera pas le SMIC au-delà du minimum légal.

En réalité, c'est le mépris gouvernemental pour les smicards qui « ne peut plus continuer comme cela". Cette décision va à l'encontre des attentes populaires et de l'électorat de gauche autant que des besoins du pays. L'électorat de gauche s'est effectivement largement abstenu au premier tour de ces élections régionales en protestation de la politique menée par le gouvernement. Une sanction en forme de désaveu qui refuse d'entériner une politique économique et sociale inefficace, incapable de permettre à la France de reprendre le train de la croissance malgré un activisme forcené en faveur des entreprises sans la moindre contre partie pour l'emploi et les salaires.

Pourtant, chacun sait les raisons du marasme. Bien plus que d'un coût du travail élevé, l'économie française souffre d'un manque de débouchés et de financements émancipés des marchés financiers. Remplir les carnets de commandes des entreprises ne peut donc faire l'économie d'une relance de l'emploi et des salaires. Après les résultats désastreux sur le terrain de l'emploi (+ 42 000 demandeurs d'emploi de catégorie A en octobre), un coup de pouce au SMIC aurait été un signe fort.
 

COP 21 : « Tout est inscrit, mais tout reste à faire » (Pierre Laurent)

L'accord de Paris sur le climat a finalement été adopté par les 195 délégations réunies au Bourget hier malgré quelques doutes qui se sont exprimés. Toutefois sa dimension universelle marque une étape importante cinq ans après l'échec de Copenhague auquel je participai également.

Sur les principes tout est inscrit : limiter à 2°C voire 1,5°C, si possible, la hausse de la température planètaire comme l'exigeaient les pays les plus vulnérables ; les 100 milliards de dollars, par an, d'ici 2020, dédiés aux mesures d'adaptation des pays en développement ; la clause de revoyure afin de rehausser régulièrement le niveau d'engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre comme financiers…

Pourtant tout reste à réaliser. On le sait les engagements actuels des pays sont plus proches des 3°C ce qui rendrait notre monde invivable ; la concrétisation des 100 milliards de dollars reste à être confirmé, la structuration du Fonds vert reste flou (dons, prêts subventions…) comme les modalités de sa répartition entre pays. Enfin si la nature de cet accord favorise l'engagement politique de chaque nation, il est très loin d'être juridiquement contraignant comme le revendiquait les peuples en décrétant l'état d'urgence climatique.

Bien des étapes restent donc à franchir. La première d'entre elle sera la ratification de l'accord par chaque pays après l'avoir traduit dans leur droit national.

La vigilance s'impose donc et c'est pour cette raison que j'ai participé hier après midi avec la société civile au rassemblement du Champs de Mars pour dire « Nous aurons le dernier mot ! ».

L'essentiel maintenant est d'engager la transition écologique et sociale vers une société sobre en carbone afin d'atteindre les objectifs de la COP 21 et de réduire les inégalités de développement dans le monde. Cette ambition commande que l'on sorte des politiques d'austérité en France et en Europe et un autre partage des richesses à l'échelle du monde.

Les propositions que nous avons formulées depuis des mois restent d'actualité. Nous voulons donner de la force au développement humain durable mondial qui, selon moi, ne peut voir le jour dans le cadre de l'économie libérale mondialisée. Nous continuerons donc à les faire vivre dans le débat politique en lien avec toutes les forces progressistes disponibles. Nous continuerons également d'agir en constante recherche de convergence avec les citoyennes et les citoyens ici, en Europe et dans le monde. Nous serons présents au côté des acteurs de la Coalition Climat 21, tout au long de l'année 2016, dans la perspective de la COP 22 à Marrakech au Maroc et du Forum Social Mondial à Quebec.
 

En direct de la COP21 à Paris – Analyse de l’« Accord de Paris » et mobilisations - Rémy Vilain pour CADTM

Au Trocadéro, le samedi 12 décembre à Paris
C’est donc après deux semaines de négociations plus ou moins dures entre les 195 pays-parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) que ces derniers sont parvenus à un « accord historique » selon les dires de certains grands médias. Pourtant il n’en est rien puisque l’Accord de Paris est dépourvu de toutes contraintes, qu’elles soient d’ordres économiques, politiques, écologiques ou énergétiques. Vide aussi car exempt de tous les concepts revendiqués par les mouvements sociaux, écologistes, citoyens qui agissent pour construire un modèle économique et sociale basé sur la justice et la satisfaction des besoins humains fondamentaux pour tous. Ces mouvements s’opposent aux solutions technologiques qui ne font qu’ajouter désordres et destructions. Accord dépassé enfin pour sa capacité à diviser en deux entités bien distinctes les pays dits développés des pays dits en voie de développement et/ou émergents pour faire face aux changements climatiques. 

Lire l'"Accord de Paris en français en cliquant ICI

L’Accord de Paris : mais où sont passés les objectifs chiffrés ?

« Insistant avec une vive préoccupation sur l’urgence […] de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C […]. |1| » Voilà donc les deux seules mentions à des objectifs chiffrés dans ce fameux « accord historique » de Paris d’une quarantaine de page. Exit donc les moyens sur lesquels il faut agir pour y parvenir, exit l’établissement de limitations sur les gaz à effets de serre (GES), sur la décarbonisation de l’économie, sur les extractions, etc.

jeudi 10 décembre 2015

COP 21 : Les interventions du gouvernement français (source UNRIC)

Progressistes : COP 21 Les (vrais) défis 

Le Revue du projet : Climat, le temps des choix politiques 

Discours du Président de la République M. Francois Hollande - Ouverture du « Leaders’ event » COP21 Paris-Le Bourget, 30 novembre 2015,

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, Mesdames et Messieurs les chefs d’état et de gouvernement, Madame la secrétaire exécutive de la CCNUCC, Mesdames et Messieurs les ministres, 
Aujourd’hui, la France accueille le monde entier. 150 chefs d’État et de gouvernement. Et des milliers de délégués venus de tous les continents. Jamais une conférence n’avait accueilli autant d’autorités, venues d’autant de pays. Jamais l’enjeu d’une réunion internationale n’avait été aussi élevé puisqu’il s’agit de l’avenir de la planète, l’avenir de la vie. Et pourtant, il y a deux semaines, c’est la mort que semait un groupe de fanatiques dans les rues de Paris. Je veux vous exprimer la reconnaissance du peuple français pour toutes les marques de soutien qui ont afflué depuis le 13 novembre. Les évènements tragiques nous affligent mais plus encore nous obligent. Ils nous forcent à nous concentrer sur l’essentiel. Votre présence soulève un immense espoir que nous n’avons pas le droit de décevoir. Car ce sont des peuples et des milliards d’êtres humains qui comptent sur nous.

Je n’oppose pas la lutte contre le terrorisme et la lutte contre le réchauffement climatique. Ce sont deux grands défis mondiaux que nous devons relever. Parce que nous devons laisser à nos enfants plus qu’un monde libéré de la terreur. Nous leur devons, une planète préservée des catastrophes. 2015 a été l’année de tous les records : record de température, record de concentration de CO2 dans l’atmosphère, record du nombre d’évènements climatiques extrêmes, sécheresse, inondations, cyclones, fonte des glaces, hausse du niveau de la mer, acidification des océans. Les victimes de ces phénomènes se comptent par millions, et les dommages matériels par milliards. Aucun pays, aucune région n’est à l’abri des effets du dérèglement climatique causé par les activités humaines mais comment accepter que ce soit les pays les plus pauvres, ceux qui émettent le moins de gaz à effet de serre qui soient les plus vulnérables. C’est donc au nom de la justice climatique, que nous devons agir. Prenons conscience de la gravité de la menace sur les équilibres du monde. Le réchauffement annonce des conflits comme la nuée porte l’orage. Il provoque des migrations qui jettent sur les routes plus de réfugiés que n’en génèrent les guerres. Des Etats risquent de ne pas pouvoir satisfaire les besoins vitaux de leurs populations avec des risques de famine, d’exode rural massif et d’affrontement pour accéder à l’eau.

Bref ce qui est en cause une fois encore, c’est la paix. Et pourtant une espérance s’est levée à travers la préparation de la COP 21. La communauté internationale s’est dotée en septembre dernier d’un agenda complet, à travers les objectifs du développement durable adoptés en septembre dernier à l’ONU. 190 États ont formulé de plans d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux dérèglements climatiques dans leur région respective. Les collectivités locales, les entreprises, les investisseurs, les citoyens, toutes les grandes religions, se sont engagés pour le climat. A cette prise de conscience, à cette mobilisation s’ajoutent les progrès fulgurants réalisés dans les énergies propres et renouvelables qui ouvrent la perspective d’une économie moins carbonée, avec des villes vertes et des espaces naturels mieux protégés. Nous sommes désormais capables de définir une stratégie d’adaptation aux impacts des dérèglements climatiques. La France a jeté toutes ses forces dans ce combat, et mobilisé l’ensemble de son gouvernement, à commencer par le Ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, dont je veux ici saluer la ténacité. J’ai moi-même visité les régions les plus affectées par le changement climatique. J’en suis revenu avec une même conviction : celle d’assurer un développement durable et équitable sans pour autant compromettre l’environnement global et les ressources limitées de notre planète. C’est cette équation fondamentale que nous avons à résoudre. Et si j’ai voulu que les chefs d’État et de gouvernement du monde entier soient rassemblés dès le début de cette COP21 c’est pour donner à cette conférence un souffle et une ambition à la hauteur de l’enjeu car le 12 décembre un Accord de Paris, universel, contraignant et différencié doit être conclu. A quelles conditions pourra-t-on estimer que nous aurons collectivement, rempli notre mission ? J’en vois trois. La première, c’est que nous dessinions une trajectoire crédible permettant de contenir le réchauffement global en dessous des 2° Celsius, ou 1,5°C si possible. Il faudra pour y parvenir nous fixer un horizon de long-terme, prévoir une évaluation régulière de nos progrès au regard des dernières conclusions de la science, et mettre en place un mécanisme de révision à la hausse de nos engagements, avec des rendez –vous tous les 5 ans. La deuxième condition, c’est que nous apportions au défi climatique une réponse solidaire. Aucun État ne peut se soustraire à ses engagements mais avec un principe de différenciation qui tienne compte des niveaux de développement et des situations. Aucun territoire ne doit être laissé seul face au dérèglement et notamment les plus vulnérables. Je pense à ces îles qui peuvent à brève échéance purement et simplement disparaître.

1er tour des Elections régionales : Déclaration de Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF le 06 déc 2015 - 20h

Les premières estimations connues à cette heure des résultats du premier tour des élections régionales confirment le grave état d'alerte social et démocratique du pays.

Dans notre pays, la France, où des millions et des millions de personnes souffrent durement du chômage, de la précarité, du pouvoir de la finance sur nos vies et sur notre travail, où l'angoisse du lendemain ronge la vie de tant de nos concitoyens, où les attentats du 13 novembre ont ajouté la peur à toute cette insécurité sociale, la menace est réelle de voir la droite et l'extrême-droite diriger dimanche prochain la très grande majorité, et peut-être la totalité, des 13 nouvelles régions. Ce serait une catastrophe que la très grande majorité de notre peuple paierait cher.

C'est une situation d'extrême danger pour notre pays car le Front national renforce, après les élections européennes, sa place de premier parti politique. Le racisme déclaré de son programme libéral-populiste constitue une mise en cause explicite des valeurs d'égalité, de liberté et de fraternité de notre République.

Dans ce contexte, plus de 50 % des électrices et des électeurs ont une nouvelle fois choisi de s'abstenir, marquant leur défiance massive et désormais structurelle à l'égard du fonctionnement de plus en plus défaillant de notre démocratie. La colère contre tous les manquements à la parole donnée, aux engagements pris aussitôt abandonnés dans les actes, continue de grandir.

Les résultats portent évidemment la marque de la situation exceptionnelle dans laquelle se sont déroulés ces élections. Les enjeux des élections régionales ont été sciemment marginalisés. Depuis les attentats du 13 novembre, la peur qu'ils ont suscitée et l'inquiétude provoquée par l'état d'urgence ont été largement instrumentalisés et ont compliqué encore le scrutin.

Pourquoi en sommes nous là ? Parce que depuis des années les attaques des pouvoirs de l'argent contre le monde du travail, les déréglementations de la mondialisations capitaliste, les politiques ultralibérales européennes ont démantelé les solidarités. Parce que la pensée unique dominante a matraqué toutes les tentatives d'ouvrir un nouveau chemin de transformation sociale.

La responsabilité des gouvernements successifs qui ont maintenu depuis dix ans, contre l'avis d'une majorité du pays, le cap de politiques d'austérité de plus en plus dures, appliquées avec des méthodes de plus en plus autoritaires, est immense. L'impasse politique, économique, sociale dans laquelle ils se sont acharnés à enfoncer le pays a nourri un rejet que plus rien ne peut arrêter.

La montée du Front national s'est d'autant plus nourri de ce rejet que la droite des Républicains et de l'UDI et les dirigeants socialistes se sont dépensé sans compter pour installer le Front national et et, en faire leur principal « concurrent », un repoussoir pour sauvegarder leur hégémonie. Ils ont eux même banalisé ses idées, espérant ainsi étouffer tout espoir de transformation sociale et favoriser leurs projets de recomposition politique. Le résultat est le désastre politique auquel nous assistons. Jamais les communistes ne s'y résigneront. Et nombreux avec eux sont les démocrates, les électeurs de toutes les familles de gauche à ne pas accepter ce scénario mortifère. Leur rassemblement dans l'action sera plus que jamais nécessaire.

Les listes sur lesquelles les communistes étaient engagés avec le Front de gauche et des forces citoyennes et écologistes ont travaillé à ouvrir un autre chemin, contre l'austérité, pour la solidarité et le progrès humain partagé. Ce soir, le score obtenu par les listes est un point d'appui pour les batailles à venir et pour battre la droite et le Front national au second tour. Ces scores sont certes encore très insuffisants. Nos ambitions demeurent pour l'avenir. Mais ce soir, sans le respect de ces listes et de leurs électeurs, rien n'est possible à gauche.

Ce soir, une chose est certaine. Le grand défi de la nouvelle période politique qui s'ouvre sera celui de la construction d'un nouveau projet de gauche solidaire et fraternel pour notre pays et pour notre République. Ce projet doit être un projet de solidarité, de prospérité partagée et de paix et non un projet de guerre, de concurrence et d'égoïsmes réciproques. Dans les semaines et les mois à venir, les communistes prendront à gauche, avec toutes les forces citoyennes, sociales et politiques disponibles, toutes les initiatives nécessaires à la construction politique de ce nouveau pacte d'avenir pour la France, pour la conduite duquel les dirigeants actuels du pays sont totalement défaillants.

Pour le second tour, le PCF veut faire respecter la volonté des électeurs qui ont accordé leur confiance aux listes citoyennes et du Front de gauche au premier tour. Pour que ces électeurs soient représentés par des élus auxquels ils font confiance, pour que les régions aux compétences élargies et utiles au quotidien, comptent des élus à gauche déterminés à poursuivre les combats contre l'austérité et par la promotion de politiques publiques de solidarité, pour battre la droite et écarter le danger extrême du Front national, le PCF appelle à construire des listes de second tour qui rassemblent les différentes listes de gauche du premier tour. Dans ces listes, personne ne se rallie à personne. L'addition de ces listes est la seule manière d'empêcher la victoire totale de la droite et de l'extrême droite. Dans les assemblées régionales, les élus communistes agiront librement sur la base de leurs engagements devant les électeurs au premier tour pour faire avancer tout ce qui aidera notre peuple à mieux vivre.

La France ne pourra en rester là… Notre peuple est en demande de changement, de rassemblement et de sens pour se sortir de l'impasse actuelle. Il est urgent de mettre l'humain au cœur de toutes les questions sociales et non la finance.

dimanche 6 décembre – 20 heures - Pierre Laurent

1er tour des Elections régionales : Résultats en PACA, Alpes de Haute Provence et Manosque

PACA

 

Alpes de Haute Provence






Manosque


Laïcité : outil d'émancipation - La Revue du Projet n°52


Attentats du 13 novembre : déclaration du PCF

Attentats du 13 novembre : Protéger la population, la République et les libertés fondamentales Faire prévaloir une logique de paix, de solidarité et de progrès 

 

 

Les attentats qui ont frappé la France vendredi soir sont les plus graves actions terroristes à ce jour sur notre territoire faisant 129 morts et 352 blessés. Nous en ressentons tous une profonde douleur et une infinie tristesse. Nous nous inclinons devant la mémoire des disparus et nous voulons affirmer notre soutien à toutes celles et tous ceux qui ont vécu cette effroyable nuit, à toutes celles et tous ceux qui ont perdu un proche, un ami, ou qui accompagnent l'un des leurs dans le combat contre la mort. Nous saluons l'action exemplaire des personnels des services publics de secours, santé, sécurité civile, police et agents de l’État et des collectivités territoriales. 

C'est chacun d'entre nous, c'est toute l'humanité que les assassins ont frappée à Paris et Saint-Denis le 13 novembre. 

À Beyrouth la veille, 12 novembre, à Ankara, le 10 octobre dernier, mais aussi à Sousse en mars, les assassins commandités et commandés par Daesh ont frappé dans des quartiers populaires, très fréquentés, des lieux d'échange, de détente, de loisirs, de sport et de culture, en cherchant à faire le plus de victimes possible ; partout la jeunesse a été prise pour première cible. 

Ils veulent instaurer un climat permanent de terreur, de haine, de division et de violence – et ceux qui adoptent un langage de guerre pour leur répondre les confortent. 

Protéger la population et protéger la République et la démocratie 

La sûreté de toutes et de tous doit être une priorité et doit être assurée, et ce indissociablement avec la protection des libertés et des droits fondamentaux qui fondent notre République. Sacrifier une part de liberté serait de fait une victoire pour les terroristes de Daesh. En effet, pour Daesh, les actions terroristes sur notre territoire visent à mettre la société française en contradiction avec ses valeurs démocratiques et à créer au sein de celle-ci une situation de chaos. C’est ce qu’on appelle la « stratégie de la tension » propre au terrorisme. L’objectif des actions terroristes de Daesh n’est pas la recherche d’une victoire militaire en France, mais celui de la déstabilisation politique d’une société par la terreur et l’effroi. 

Soutien aux 5 syndicalistes d'Air France - Intervention de Pierre LAURENT




Pierre Laurent demande la relaxe, la défense des libertés individuelles et collectives. Il demande également au Président de la République de ne pas toucher à la Constitution française

Air France Main dans la main face aux menottes - L'Humanité Jeudi 03 décembre 2015

 

Plus de 2 000 personnes se sont rassemblées devant le tribunal 
de Bobigny où comparaissaient les cinq syndicalistes d’Air France interpellés suite à l’affaire des chemises. 

« J’étais ce midi, avec de nombreux élu-e-s du Front de gauche (1), au rassemblement de soutien aux salarié-e-s d’Air France, ils se battent pour leurs emplois et pour leur entreprise. Ils doivent être relaxés. Que fait le gouvernement actionnaire pour empêcher les milliers de licenciements annoncés par la direction d’Air France, alors que l’entreprise connaît des bénéfices record ? », questionnait hier Marie-George Buffet sur Facebook. La députée de Seine-Saint-Denis était parmi les 2 000 personnes venues devant le tribunal de Bobigny, toutes étiquettes dehors (PCF, PG, NPA, Lutte ouvrière, CGT, FO, SUD-Solidaires…), apporter leur soutien aux cinq cégétistes d’Air France raflés dans l’affaire des « chemises déchirées » le 5 octobre dernier. Renvoi de l’audience au 27 mai.

« Salariés licenciés, militants réprimés, ça ne peut plus durer, ça va péter », entendait-on scander à la barbe des forces policières fermes, tendues, groupées. « Ils agitent les menottes, on est main dans la main ». Cette remarque d’un militant CGT s’adresse « surtout au gouvernement Valls ». L’arrestation de cinq militants syndicaux reste bien perçue comme une injustice qui ne doit rien au hasard. Les drapeaux de Renault Cléon, des territoriaux du Havre ou de Saint-Étienne-du-Rouvray, de Lisieux, de Dunkerque, de toute l’Île-de-France flottent sur un air de défiance manifeste. « Nous n’avons eu qu’hier soir l’autorisation de manifester et le récépissé officiel que ce matin », souligne Miguel Fortea, secrétaire général CGT Air France. « La direction a confirmé sa volonté de les licencier à travers deux courriers et engagé des ténors du barreau. » L’issue sera question de rapport de forces. Hélas, les salariés d’Air France sont peu nombreux à ce rassemblement qui fait chaud au cœur. « La crainte de nouvelles arrestations au hasard, comme il a pu y en avoir la semaine dernière place de la République, à Paris, qui pourrait leur faire perdre le badge d’accès aux zones aéroportuaires, pèse », le syndicaliste le comprend. Yvon Scornet, qui mène encore la lutte pour voir un jour redémarrer la raffinerie Pétroplus de Petit-Couronne se souvient : « J’ai été amené à rencontrer trois fois l’américain Gary Klesch qui voulait reprendre le site. Ses gardes du corps ouvraient ostensiblement leur veste sur des pistolets mitrailleurs israéliens, les fameux UZI. Mais ces bandits-là, le gouvernement socialiste ne les pourchasse pas. Pourtant ils ont encaissé des millions d’euros tout en liquidant le groupe Arkema. » Et la raffinerie, aujourd’hui ? « Elle est aux mains de Valco, un saboteur ! Il est question d’en faire un centre de formation à la destruction de sites industriels, avec l’aide de la région ! » fulmine, le syndicaliste, interdit de séjour sur le site et qui espère toujours gagner la réouverture en cassation, même si le repreneur est iranien ou nigérian. Pourquoi l’État français freine cette possibilité ? L’argent aurait une odeur tout à coup ?

Air France est l’emblème 
qui casse le délégué syndical

mardi 24 novembre 2015

Réflexion : Roger Martelli, "Pour en finir avec le totalitarisme" - Éd. La Ville Brûle, 2012, 160 p.

Article de Léo Lepinçon pour Cahiers d'Histoire

 

 Roger Martelli, Pour en finir avec le totalitarisme - Éd. La Ville Brûle, 2012, 160 p.

Ancien membre du comité directeur du PCF, membre fondateur de la fondation Copernic et actuellement codirecteur de la revue Regards, Roger Martelli a publié de nombreux ouvrages sur le concept de nation et sur l’histoire du communisme français (1.)

 Ce livre, publié aux éditions « La Ville Brûle (2) », porte toujours sur le communisme mais s’intéresse à une dimension particulièrement délicate : son assimilation aux idéologies totalitaires et, via le stalinisme, au fascisme italien et au nazisme allemand. Cet ouvrage s’adresse à un public déjà intéressé par les questions soulevées et c’est autant un essai sur les totalitarismes qu’une analyse militante de la question.

Partant du constat que, depuis 1995, les programmes scolaires français présentent le totalitarisme en assimilant sans distinguer nazisme, fascisme et stalinisme et que, depuis 2011, on y a ajouté l’expérience soviétique entière (de 1917 à 1991), l’auteur entend déconstruire le concept de « totalitarisme », lui préférant le qualificatif « totalitaire ». Il reconnaît que comparer les trois grands systèmes apporte éclaircissements et précisions sur les mécanismes mis en œuvre lors des processus de totalisation, mais leurs différences, particulièrement idéologique, les rend incompatibles. Sans nier le totalitaire, le « totalitarisme » désigne des régimes, certes liés par un projet commun (création d’une société nouvelle dans le pays ou dans son aire d’influence), mais dans lesquels le totalitaire ne s’est réalisé ni selon les mêmes modalités, ni au même degré, ni pour les mêmes raisons. C’est un mot-concept dont « l’insuffisante rigueur de son abstraction brouille l’analyse davantage qu’elle ne contribue à l’éclairer » (3). Le concept, car il confond les trois systèmes (4), est un raccourci intellectuel et politique. Il en dénonce la « fétichisation libérale » (5) par les adeptes du libéralisme à des fins politiques : le xxe siècle aurait été dominé par l’opposition structurante du libéralisme politico-économique des démocraties occidentales face aux totalitarismes. Cependant, le premier n’a, selon l’auteur, jamais été « autre chose qu’un mythe » (6). Le concept totalitariste « veut dédouaner le parti pris libéral des errements de l’histoire contemporaine » (7). Pour son étude, il privilégie une « histoire globale où les idées, les intentions, les organisations, les pratiques, les trajectoires individuelles et les destins partagés s’entremêlent sans se confondre » (8), sur un « tableau statistique » (9) trop « idéologique » (10).

Le premier chapitre retrace l’origine du concept de totalitarisme, et Roger Martelli montre que son utilisation a été tributaire du contexte géopolitique du « court xxe siècle » (E. Hobsbawm). L’auteur dresse une historiographie du sujet, permettant de montrer la variété des analyses produites (11) et la diversité des écoles de pensée depuis 1945, sur la question du totalitarisme et du communisme.

Ensuite, il entend appliquer la définition à l’analyse des régimes. S’il annonce que des ressemblances entre les systèmes peuvent apparaître, elles ne suffisent pas à faire leur identité. La genèse des trois régimes est liée au traumatisme de 1914-1918 et remettent radicalement en cause la société existante, mais l’auteur place leurs origines en opposition. Les fascismes sont nés en réaction à l’idéal des Lumières, alors que « le stalinisme, surgeon monstrueux du marxisme, s’inscrit dans la continuité des Lumières pour en compléter l’incomplétude et non le pari égalitaire originel » (12). Fascisme et nazisme appartiennent à la même galaxie : projets et idéologies d’inspirations similaires (la race allemande et la nation italienne) où le chef occupe la place centrale ; la violence et l’étatisme sont plus ou moins assumés. Pour le stalinisme, le culte de la personnalité est une imposition, étrangère au marxisme. Si le communisme implique la fondation d’une société sans classe, dans la pensée marxiste, la dictature du prolétariat n’est pensée que transitoirement, pour, à terme, amener l’abolition de l’État. Le stalinisme a fait le contraire : il a renforcé le pouvoir étatique. Si tous font usage de la violence et de la terreur, ce n’est pas dans la même logique. Violence intrinsèque et assumée d’un côté, elle est censée être transitoire en URSS. La NEP de Lénine se voulait un relâchement de l’emprise issue du communisme de guerre. Mais l’accession de Staline au pouvoir marque l’arrêt de cette expérience que Staline ne voit que comme un « expédient provisoire » (13). La terreur et la violence des années 1920-1930 relèveraient plus de l’emballement d’une machine répressive issue des premières années difficiles de l’URSS, que d’une volonté exterminatrice. C’est une entreprise destructrice qui « se développe en processus chaotique et largement incontrôlé » (14). D’un côté, « le totalitaire du fascisme et du nazisme conserve […] le fil d’une cohérence de culture et de projet, [de l’autre] le totalitaire des années staliniennes d’avant-guerre » (15) est la négation du projet initial, doublée d’une fuite en avant incontrôlable. Le nazisme et le fascisme sont vaincus de l’extérieur, alors que l’URSS s’est effondrée d’elle-même. Après 1954, le stalinisme s’atténue, l’URSS est « poststalinien[ne] mais pas démocratique » (16). Martelli y voit donc un système voué à l’échec qui se reproduit pragmatiquement, mais de moins en moins efficacement et qui est « donc de moins en moins totalitaire » (17).

Prolongation de l'Etat d'urgence : les explications de vote

André Chassaigne « Le caractère extrêmement grave de la situation »

entretien réalisé par 
Adrien Rouchaleou - Lundi, 23 Novembre 2015 - L'Humanité


Photo : Joël Saget/AFP  
 

Pour André Chassaigne, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, l’état d’urgence ne doit pas dissimuler « d’autres urgences ».


Quelles ont été les motivations de votre vote en faveur du projet de loi ?

André Chassaigne : D’abord, nous avons pris en compte le caractère extrêmement grave de la situation avec toujours en tête que ce type d’attentats extrêmement meurtriers pouvait se reproduire. Nous avons pensé que des mesures exceptionnelles étaient justifiées parce qu’il s’agissait de mettre tout en œuvre pour arrêter les meurtriers, mais aussi démanteler les réseaux. Nous avons abordé ce débat avec la volonté chevillée au corps d’offrir la meilleure des sécurités à nos concitoyens, sans mettre en péril les libertés auxquelles ils sont, et nous sommes, tant attachés. C’est l’attente forte des populations que nous représentons. Dans les contacts que les députés ont, notamment dans leur circonscription, ils font part d’une exigence très forte de tout mettre en œuvre pour que les citoyens puissent voir leur sécurité garantie.

Enfin, notre décision s’est appuyée sur le texte lui-même. Même si les choses ont été faites dans l’urgence, nous nous sommes livrés à une étude approfondie du projet de loi, qui se place dans l’État de droit. Nous avons considéré que les mesures qui étaient proposées donnaient une garantie face à la question primordiale des libertés individuelles.

Bien sûr, nous avons tout à fait conscience que, même dans un cadre légal, l’état d’urgence restreint inévitablement certaines libertés. Mais, en l’occurrence, nous avons considéré que les garde-fous étaient présents dans ce projet de loi, notamment par sa limitation dans le temps (trois mois au maximum) et des garanties juridictionnelles, avec des voies de recours devant le juge administratif.

Dans le texte que nous avons voté, les voies de recours sont supérieures à celles qui figuraient dans la loi de 1955. Le juge des référés administratifs peut se prononcer rapidement et annuler des mesures prises.

Nous avons pris connaissance bien évidemment des appréciations des associations. Elles sont dans leur rôle et font fort justement part de leurs inquiétudes, notamment sur les libertés fondamentales. Mais ces prises de position portaient davantage sur la révision constitutionnelle que sur la prorogation de l’état d’urgence. Et nous l’avons dit et redit, ce que nous avons voté sur l’état d’urgence n’anticipe en aucun cas un vote similaire sur la révision constitutionnelle.

Le texte présenté mercredi par le gouvernement a évolué en séance par le biais d’amendements, certains provenant de la droite. Cela a-t-il modifié votre état d’esprit sur le texte ?

mardi 17 novembre 2015

Un jour, un jour




Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime


Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu
Emplissant tout à coup l'univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue

Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l'avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages

Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché

Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l'enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles

Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d'idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou

Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

Poème de Louis Aragon

Face aux attentats, rassemblons-nous pour la liberté, l'égalité, la fraternité, et la paix (Pierre Laurent)



Notre pays vient de vivre l'un des pires événements de son histoire. Les attaques terroristes simultanées de la nuit dernière à Paris et à Saint-Denis, revendiquées par Daesh, faisant à cette heure 127 morts et 200 blessés, sont effroyables. La France est en deuil.
Au lendemain de ce carnage, nos premières pensées se tournent vers les victimes, leurs familles, leurs proches, les témoins et tous ceux dont la vie a été menacée. Pour tous, la douleur est immense. Chacun en France s'en sent profondément meurtri.
Nous saluons l'action des forces de l'ordre, des secours, des urgentistes et personnels de santé et des agents territoriaux dont la mobilisation a été exemplaire ainsi que la solidarité des habitants qui s'est immédiatement manifestée.
Moins d'un an après les attentats de janvier dernier, la République est frappée en son cœur.
Alors que l’État d'urgence vient d'être décrété par le gouvernement, le renforcement des moyens de police et de justice est un impératif. L’État doit trouver durablement les moyens adaptés pour garantir la sécurité de toutes et de tous.
J'appelle notre peuple à ne pas céder à la peur, à se rassembler pour la liberté, l'égalité et la fraternité, et pour la paix. Nous devons refuser les amalgames et les stigmatisations. Ensemble, nous devons rejeter fermement la haine et les racismes.
La France est touchée par la guerre et la déstabilisation qui minent le Proche et le Moyen-Orient. La lutte contre le terrorisme appelle une mobilisation redoublée et des solutions internationales.
Elle ne pourra triompher que dans la mobilisation pour un projet de société solidaire qui place au cœur de tous ses choix l'émancipation humaine, les valeurs de la République et la paix.
Le PCF, ses représentants et ses élus, seront de toutes les initiatives qui, dans les prochains jours, permettront à nos concitoyens de se rassembler pour faire face à cette épreuve et ouvrir un chemin d'espoir pour notre peuple.
Dans ce moment tragique, le PCF a interrompu toute activité de campagne électorale.
 
                Pierre Laurent le 14/11/2015 
Réaction de Pierre LAURENT suite à la rencontre avec François HOLLANDE, Président de la République

jeudi 12 novembre 2015

Prenez le pouvoir ! A celles et ceux qui veulent que ça change



Vous en avez assez des politiques d'austérité subies depuis plus de 20 ans. Nous sommes une majorité en France à être dans le même cas.

La droite, et maintenant le PS, ont appliqué les mêmes recettes produisant les mêmes effets : toujours plus de chômage et de difficultés pour le plus grand nombre, toujours plus de cadeaux aux plus riches, toujours plus de taxes pour la plupart d'entre nous, toujours moins de pouvoir d'achat, de pouvoir de vivre, toujours moins de salaire, de protection sociale et de services publics, toujours l'âge de la retraite qui recule …
Tout cela est voulu et soutenu par un MEDEF qui n'en a jamais assez. Pourtant, nous sommes une majorité à avoir soif de vivre, soif de justice, de liberté, d'égalité et de fraternité. Nous sommes une majorité à être révoltés, à juste titre, contre cette politique qui marche à l'envers mais...

Certains sont écœurés
Nous aussi. Mais renoncer n'a jamais amélioré la vie au quotidien. Quand on s'abstient, on ne change pas le cours des choses, on donne, au contraire, raison à ceux qui nous dominent. Imaginez la force qu'auraient tous les « dégoûtés » en reprenant espoir et en imposant, ensemble, le choix de l'Humain d'abord et pas de l'argent.

Certains veulent mettre un coup de pied dans la fourmilière
Nous aussi. Mais, s'il y a des choses avec lesquelles il faut rompre, il y en a surtout d'autres à construire. Or, que veut le FN par exemple ? Diviser les pauvres et les gens modestes, désigner des boucs-émissaires pour éviter de s'attaquer aux détenteurs de richesses qui continuent à s'enrichir sur notre dos. Il veut le recul de l'âge de départ en retraite et l'allongement de la semaine de travail. Ce n'est pas cela bousculer l'ordre établi, bien au contraire.

Certains ne veulent pas du retour de la droite
Nous aussi. Mais il faut bien reconnaître que, si le peuple français a chassé Nicolas Sarkozy et élu François Hollande,  nos conditions de vies ne se sont pas améliorées. A force de renoncements, certains ne reconnaissent plus la gauche et ses valeurs et constatent que ce gouvernement va droit dans le mur. Ce n'est jamais en faisant profil bas, mais en étant ambitieuse, que la gauche a imposé ses grandes réformes sociales.

Dans notre Région, le Front de gauche
Nous ne sommes pas la gauche de la gauche. La gauche c'est nous ! Celle du courage, celle qui veut construire et inventer  l'Humain d'abord et ne fera jamais le jeu de la droite. Celle qui propose et agit pour protéger nos vies, pour la justice sociale, pour développer et moderniser les services publics, pour l'égalité des territoires. Ses élu-es seront, à vos côtés, de tous vos combats. Vous pouvez  compter sur le Parti communiste et le Front de gauche comme ils comptent sur vous.

LE 6 DÉCEMBRE DANS VOTRE RÉGION VOTEZ FRONT DE GAUCHE


Se loger : un droit pour tous !



► La France connaît une très grave crise du logement : près de 4 millions de mal-logés et plus de 100.000 personnes sont à la rue. On compte plus d'1,8 million de demandeurs de logement social. Même ceux qui souhaitaient accéder à la propriété ne le peuvent plus compte tenu de la spéculation immobilière et des prix du foncier.
► Se loger est devenu un luxe, la principale charge dans le budget des ménages. Pour certains d'entre eux, le logement représente plus de 50 % des dépenses dans un contexte de stagnation des salaires.
► La politique menée par le gouvernement aggrave encore cette situation : par exemple avec la quasi disparition des aides publiques à la construction de logements sociaux. Par ailleurs le basculement de nombreuses villes à droite en 2014 a mis un coup d'arrêt terrible à la construction de logements publics.
► L'accès à un logement de qualité est un droit. Les régions sont des acteurs importants qui peuvent le faire progresser. En aidant les Maires bâtisseurs, en oeuvrant pour l'interdiction des expulsions locatives sans relogement ou encore par l'encadrement des loyers en zone tendue, et en cessant toute aide aux communes qui ne respectent pas la Loi SRU.
 Le logement est une source de spéculation et d'enrichissement considérable pour quelques uns, mais un problème au quotidien pour des millions de personnes mal-logées, et une charge très lourde dans le budget d'une majorité de familles. C'est aussi une source de relégation des plus modestes loin des centres urbains. Cette situation est le produit des politiques menées en France, ces trente dernières années. Elle ont principalement consisté en une multiplication de niches fiscales au détriment des aides à la construction de logements sociaux, de logements pour tous.

La santé : une priorité pour répondre aux besoins de la population


► Le gouvernement applique aussi sa politique d'austérité à la santé. Beaucoup d'hôpitaux sont en danger, des Urgences ou des maternités menacées. Un grand nombre de nos concitoyen-ne-s renoncent ou reculent le moment de se soigner
► Pourtant, les solutions existent, régionalement et nationalement, pour un système de protection sociale, universelle et solidaire. Et l’argent est disponible !
► Le vote du 6 décembre pour la liste du Front de gauche sera l'occasion de porter des exigences dans ce domaine aussi



Les choix gouvernementaux de restructuration dans la santé ont des conséquences au quotidien pour les femmes et les hommes dans la région. Ce sont les fermetures d’activité, des budgets réduits, des délais d’attente qui s’allongent aux urgences comme dans les consultations hospitalières et en ville. Des luttes sont en cours dans tous les départements pour défendre ici une maternité, là les urgences, ailleurs l’établissement sanitaire, partout, c’est la réponse publique de proximité sanitaire et médico-sociale qui est en jeu.

L’Austérité dans la santé, c’est :
► Des restrictions budgétaires dans tous les secteurs qui s’amplifieront en 2016, comme l’exige la prochaine Loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) en application du plan Valls.
► C’est aussi l’augmentation des restes à charge pour les patients !   
► La promotion des partenariats publics-privés qui dilapident l’argent public pour le plus grand profit des Vinci et Bouygues est renforcée par la politique gouvernementale et doit être combattue par le conseil régional.
► Les franchises instaurées par la droite qui persistent, les dépassements d’honoraires qui se multiplient, le coût des complémentaires qui augmente, la fermeture de centres de sécurité sociale sont autant de facettes de l’austérité dans la santé… !

"La légende noire du soldat O" - Le 14/11/2015 à 16h à MANOSQUE



"Eysses, une épopée résistante" - Film de Stéphane Bihan (Sur France 3 le 16/11/2015)


 Diffusé sur France 3 national le 16 Novembre 2015 à 23h30


L’abbaye bénédictine d’Eysses fut transformée en maison centrale de détention en 1803. Convertie en 1895 en colonie correctionnelle pour mineurs délinquants, elle redevint une maison centrale pour hommes en 1940. Le 26 octobre 1943, une circulaire signée René Bousquet (secrétaire général de la police), décidait d’affecter à Eysses tous les condamnés par les sections spéciales de zone sud et par le tribunal d’État de Lyon, pour menées communistes terroristes anarchistes ou subversives. Dès décembre 1943, plusieurs convois supplémentaires arrivèrent de Paris et du nord, parmi lesquels cent prisonniers transférés de la Santé le 12 février 1944.

Avec 1400 condamnés politiques passés dans ses murs, la centrale d’Eysses concentrait au 22 mai 1944 70% du total des condamnés politiques détenus dans les prisons françaises. Unis au sein d’un même collectif, ces hommes mirent au point une organisation résistante perfectionnée à l’intérieur de la prison. Fait unique dans l’histoire pénitentiaire, ils formèrent un bataillon F.F.I clandestin, un bloc, une union arrachant à l’administration pénitentiaire des améliorations des conditions de vie : droit d’enseigner (c’est ainsi que le détenu Georges Charpak dispensa des leçons de physique), droit de circuler librement dans les cours etc…On y rédigea même des journaux « le Patriote enchaîné », « L’unité ». Toutes ces activités étaient tendues vers un but : la préparation d’une évasion collective qui aurait permis de lancer dans le combat 1200 hommes supplémentaires.

En décembre 1943, une centaine de ces internés d'Eysses sont transférés à la Citadelle de Sisteron (Basses-Alpes). Evadés, devenus maquisards.

Soulèvement en février 1944 et déportation des 1200 mutins à Dachau.

Cette résistance en milieu carcéral hors du commun avait notamment pour responsable un bas-alpin: Henri AUZIAS (né à Villevieille/Val de Chalvagne, près d'Annot). Il est au centre de la photo ci-dessus. Fusillé à Eysses.