mardi 9 février 2016

1966-2016 : Commémorations de la « Grève des Femmes de la Fabrique Nationale à Herstal en Belgique »

photo : http://www.femmesencolere.be/


« A travail égal, salaire égal »
Le 9 février 1966, trois mille ouvrières de la Fabrique Nationale d’armes de guerre à Herstal (Belgique) entament une grève historique qui durera douze longues semaines. Elles revendiquent une augmentation de leur salaire au nom du principe À travail égal, salaire égal, hymne repris ensuite par les mouvements semblables aux 4 coins du globe. Ces ouvrières lancent un mouvement qui donne naissance à une mobilisation plus large en faveur de l’égalité entre hommes et femmes. Ce slogan devient un symbole important du combat pour l’égalité entre hommes et femmes. A travers cette grève historique, les ouvrières de la FN se dressent pour dénoncer les injustices dont elles sont frappées et portent des revendications inédites jusqu’alors. Grâce à leurs combats, des droits nouveaux verront progressivement le jour les années suivantes en Belgique comme ailleurs : les femmes ont, en effet, continué à lutter sur de nombreux terrains dans le but de faire évoluer leurs droits.

La Fabrique Nationale (F.N.) est un fleuron de l’industrie liégeoise depuis 1886. Elle a une production variée : les armes surtout mais aussi les motos et même, pendant un temps, les autos. En 1966, elle emploie 13.000 travailleurs. C’est une entreprise florissante qui peut donc se permettre de payer des salaires élevés. Les femmes sont 3.900 à la F.N., soit 30% de l’ensemble des travailleurs. Il y a 350 employées pour 3.500 ouvrières.

A la F.N., les ouvrières occupent le bas de l’échelle à tous les points de vue :

– elles sont engagées comme manœuvres spécialisées (le grade le plus bas) : elles font le gros œuvre sur les pièces avant de les apporter aux ouvriers qualifiés (des hommes) qui font la finition.
– elles n’ont pas suivi d’études préparatoires et apprennent donc leur métier dans l’usine;
– leur travail se fait dans des conditions dégueulasses que montre très bien le documentaire TV (huile, bruit, manque d’hygiène, absence de vêtements de protection,…);
– elles sont appelées les “femmes-machines” (elles ne sont que le simple prolongement de la machine qui leur dicte le rythme du travail).
– L’encadrement est totalement masculin, du grand patron au régleur des machines en passant par les ingénieurs et les contremaîtres.
– Les femmes n’ont aucun espoir de promotion : la F.N. organise des formations qui sont officiellement ouvertes à tous, hommes et femmes, mais réservées à ceux qui ont ont suivi à l’école des cours techniques de mécanique (ce qu’aucune femme n’a fait !).
– Les inégalités salariales sont criantes : l’ouvrier le moins qualifié qui entre à la F.N. est payé directement en classe 4 et peut régulièrement progresser; par contre, les femmes se répartissent dans les classes 1 à 3 et ne peuvent espérer monter plus haut puisqu’elles ne suivent pas les formations internes à la F.N. !
– enfin, dans la vie syndicale de l’entreprise, les femmes restent sous-représentées : si elles représentent 30% de la main-d’œuvre, il n’y a que 6,5% de déléguées à la FGTB et 9% à la CSC.

Cette grève est devenue historique pour deux grandes raisons :

1. Les grèves de femmes sont rares : celle de la F.N. fut la plus importante, car elle a duré 12 semaines, elle fut massivement suivie du début à la fin, elle s’est concrétisée dans un slogan (“A travail égal, salaire égal !”) pouvant être repris par toutes les femmes travailleuses et elle s’est terminée par une victoire (même si celle-ci ne fut que partielle).

2. Elle a eu lieu à un moment charnière : 5 ans après la grande grève de l’hiver 60-61 contre la Loi unique (1 million de travailleurs au moment le plus fort de la grève) et 2 ans avant Mai ’68 qui a permis la relance d’un nouveau mouvement féministe dans la jeunesse.

Ce mouvement a une réelle portée européenne : des délégations syndicales françaises, italiennes sont venues soutenir le mouvement ; la grève remet en débat la question de l’égalité des rémunérations à la Commission européenne et dans chacun des États membres ; elle marque aussi l’entrée plus massive des femmes dans l’action syndicale et oblige la société à s’interroger sur les problèmes posés aux travailleuses et la condition des femmes en général

A Herstal, comme à Liège, ces "femmes machines" (c’est ainsi qu’on les appelle à l’époque), ainsi que toutes les femmes seront commémorées et mises à l'honneur pendant plusieurs jours. (Colloques, expositions, défilés, discussions, conférences...)
Photo http://www.femmesencolere.be/expo
" Le 16 février 1966, trois mille travailleuses en colère de la Fabrique Nationale de Herstal arrêtent le travail. Leur revendication principale : être payées comme leurs collègues masculins. Le slogan « A travail égal, salaire égal » a marqué l’histoire aussi sûrement que ces douze semaines de grève. Car c’est la première fois qu’un mouvement social porte une revendication liée au genre.

Oui : la grève des femmes de la FN, dont Herstal commémore aujourd’hui le cinquantième anniversaire, a ouvert la porte au mouvement féministe et contribué à transformer en profondeur notre société mais aussi… notre ville ! On a tendance à l’oublier mais la création de notre crèche communale, par exemple, est une conséquence directe du combat mené courageusement pendant des mois par les « femmes-machines » de la FN.

A Herstal, on a toujours été à la pointe du combat social. Et on continue à porter aujourd’hui les valeurs de solidarité, d’entraide et d’égalité qui étaient l’encre de cette page d’histoire écrite en 1966 au coeur de notre ville.

Il était donc important que nous commémorions avec faste et émotion le cinquantième anniversaire de cette grève qui a marqué l’histoire. Dans le folder ci-dessous, vous trouverez le programme des activités organisées du 16 février au 26 mars dans le cadre de cette commémoration. Il est riche, varié, enthousiasmant. Il a été conçu par la Ville, le Centre culturel de Herstal et nos divers partenaires comme un hommage mais aussi comme une leçon. Car le combat n’est pas fini. Celui de l’égalité salariale comme celui de l’égalité des droits ou de la défense des travailleurs. Il faut se souvenir pour mieux construire l’avenir."



Sources :

1 commentaire:

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