Après
la suppression des élections des conseillers prud’hommes et alors que
se multiplient les attaques contre les droits
d’expression des salariés, la CGT dénonce la décision
unilatérale du CSA et de France Télévision de réduire le temps de parole
accordé aux organisations syndicales et professionnelles dans le
cadre des émissions « Expression directe ».
Sans
aucune concertation, ni information préalable des organisations
syndicales et professionnelles représentatives à l’échelle
nationale, décision a en effet été prise, le 12 novembre
dernier, de modifier les modalités de programmation du temps d’émission
attribuée à ces organisations pour l’année 2015.
Cette décision, publiée au Journal officiel du 27 novembre, supprime la seule émission de télévision de 5 minutes accordée, deux
fois par an, aux organisations représentatives des salariés, pour la remplacer par une émission de 4 minutes.
De
fait, et alors que les organisations représentants les salariés sont
extrêmement rarement invitées sur les plateaux de
télévision, ce sont au total 2 précieuses minutes de droit
d’expression sur les chaînes de télévision publique qui seront
supprimées, chaque année, sans qu’effort soit fait pour modifier les
horaires de diffusion des émissions d’ « Expression directe »,
et encore moins pour examiner la possibilité de compenser cette
suppression de droit d’expression par une émission
télévisée de 2 minutes.
Malgré
les demandes répétées des organisations syndicales, la mise en place
d’un mécanisme permettant de mesurer la répartition du
temps de parole des organisations syndicales sur les chaînes de
télévision et les radios n’est pas davantage à l’ordre du jour, alors
que c’est depuis longtemps le cas s’agissant du temps de
parole accordé aux organisations politiques.
Il
serait alors aisé de constater que, la plupart du temps, ce sont les
journalistes spécialisés, les personnalités politiques et
les experts en expertises qui sont invités à commenter la place,
le rôle, l’action et la parole des syndicats… très rarement les
intéressés eux-mêmes.
Il en va pourtant du respect du pluralisme et de la démocratie sociale dans notre pays.
La place donnée à la parole des organisations représentatives des salariés est aujourd’hui profondément déséquilibrée dans les
medias publics face à celle accordée aux organisations patronales et particulièrement au Medef.
Est-il
en effet nécessaire de rappeler que France Télévision aura fait un pont
d’or au Medef, quasiment toute l’année 2014, en
tendant le micro sans compter à Pierre Gattaz et à ses
lieutenants, et en diffusant 115 programmes courts, sur France 2 et
France 3, chaque soir, à des heures de très grande écoute, depuis
mai et jusqu’au 26 décembre ?
De
la suppression des élections des conseillers prud’hommes aux attaques
incessantes du Medef contre les droits de représentation
des salariés dans les entreprises, en passant par la
multiplication des annonces de fermeture de bourses du travail et autres
lieux d’information, d’organisation et de défense des salariés,
chaque jour marque un recul des droits d’expression des salariés
en France.
Le
dernier épisode en date, créant un groupe de neuf chefs d’entreprise et
experts chargés de donner leur avis sur les projets de
loi avant leur présentation au Parlement, illustrent
parfaitement la conception dogmatique à l’œuvre : l’entreprise dicte
désormais la loi !... Et pour qu’elle le fasse d’autant
plus tranquillement, les salariés, premières victimes des choix
politiques et économiques, et leurs représentants, devraient se taire !
C’est évidemment l’inverse qu’il faut
faire.
La
CGT, qui vient de signer, aux côtés de plusieurs autres organisations
syndicales, une lettre au Président du CSA pour l’inviter
à réviser la décision du 27 novembre, appelle tous les salariés,
les retraités et les privés d’emploi à se faire entendre.
La CGT
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pour publier votre commentaire :
1/ Écrivez votre texte dans le formulaire de saisie (blanc) ci-dessous
2/ Identifiez-vous dans la liste déroulante : Soit Noms/URL si vous souhaitez laisser votre nom soit Anonyme
3/ Cliquez sur Publier