dimanche 7 décembre 2014

Sauvons la S.N.C.M. - Communiqué de Gaby Charroux,député communiste.

La SNCM vient d’être mise en redressement judiciaire par le tribunal de Commerce de Marseille.

C’est une décision lourde de conséquences pour le service public, pour l’emploi, pour le port de Marseille et la Corse.

Cette situation n’est pas le résultat d’une quelconque mauvaise gestion ou d’attitudes irresponsables des salariés et de leurs représentants.

C’est le fruit du gâchis de la privatisation décidée par le gouvernement U.M.P. de 2006 qui a vu des financiers s’engraisser sur le dos de la bête comme le démontre le rapport de la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur la privatisation de la SNCM à laquelle j’ai participé.

C’est le fruit de la soumission de la France à la politique de la concurrence libre et non faussée qui permet à une compagnie low-cost qui ne respecte ni le droit social, ni la sécurité, ni l’environnement, d’attaquer devant l’Union Européenne des aides publiques destinées à assurer le service public de continuité territoriale.

C’est le fruit, enfin, des renoncements successifs du gouvernement sur le renouvellement de la flotte promis par François Hollande, sur le respect, en fait du plan industriel validé par les syndicats qui préservait l’avenir de la compagnie, du non respect de l’engagement à imposer le droit social du pavillon français de premier registre pour les activités de cabotage. Ce décret, écrit par le gouvernement qui aurait dû être publié depuis des mois est resté au fond d’un tiroir.

Alors, j’entends le gouvernement, VEOLIA qui enregistre des profits records, dire que de toute façon la SNCM est déficitaire chaque année depuis dix ans. Mais bien sur, quand on permet une concurrence déséquilibrée au mépris des salariés et des usagers on ne peut connaître d’autres résultats.

Aujourd’hui tout doit être fait pour sauver ce fleuron de notre façade méditerranéenne. Pas en allant sur les chemins de la liquidation, pas en allant sur les chemins d’un remède qui serait pire que le mal en remettant les clés de la compagnie à un repreneur qui viendrait, une fois de plus, réduire la voilure et s’engraisser.

Je rencontrerais Monsieur le Ministre des Transports et de la Mer ce jeudi 4 décembre 2014. Je lui réaffirmerai tout mon soutien à la compagnie et à ses salariés, l’énorme responsabilité que porte le gouvernement car quoiqu’on veuille bien en dire, l’État est l’actionnaire majoritaire de la SNCM. Par sa participation directe au capital à hauteur de 25 % et par la participation de la Caisse des Dépôts et Consignations au capital de TRANSDEV qui est, elle-même, partie prenante pour 66 % du capital de la SNCM.

Tout doit être mis en œuvre à la fois pour protéger la DSP de continuité territoriale, pour montrer à l’Europe que la France ne se laisse pas marcher sur les pieds et pour assurer la période transitoire du redressement et l’avenir de la compagnie. Je dis bien tout même s’il faut en passer par une nationalisation, éventuellement provisoire, pour reprendre la main et sauver les 4 000 emplois générés par la SNCM. Les députés du Front de gauche sont favorables à la nationalisation des transports et de l’énergie car on voit ce que cela donne quand on les remet dans les mains du privé.

A l’heure où Madame la Ministre de la Décentralisation essaie de justifier, bien maladroitement, une métropole marseillaise centralisatrice par le rayonnement de Marseille en Méditerranée, la situation dans laquelle le gouvernement à mis la SNCM enlève toute crédibilité à ses propos

Martigues, le 29 Novembre 2014 Gaby Charroux Député des Bouches du Rhône

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