vendredi 15 janvier 2016

Goodyear : "La condamnation des 8 syndicalistes est scandaleuse !" - Michelle Demessine Sénatrice PCF du Nord

Question d’actualité du 14 janvier au Sénat de Michelle Demessine, sénatrice du Nord, à Monsieur Manuel Valls, Premier Ministre, sur la condamnation pénale des salariés de Gooyear et le plan social chez Pentair :

Monsieur le Premier Ministre,

L’actualité sociale en ce début d’année nous sidère.

Car nous assistons de pair à une nouvelle vague de licenciements dans l’industrie et à la condamnation à 9 mois de prison ferme pour ceux qui résistent devant la brutalité de ces décisions.

L’urgence est-elle vraiment à la criminalisation de la résistance ouvrière face aux multinationales qui entrent et sortent de notre pays sans avoir à rendre de comptes, nous laissant les dégâts sociaux et industriels ?

La condamnation sur demande du ministère public, des 8 syndicalistes de Goodyear à 9 mois de prison ferme, une première, est scandaleuse ! Ils doivent être relaxés.

J’invite tous ceux qui soutiennent cette condamnation à regarder le bilan humain de la fermeture de cette usine : 12 suicides, des centaines de familles, brisées, séparés et vous verrez de quel côté est la violence !

Le 15 décembre dernier, le tocsin a encore sonné sur la nouvelle grande région Nord-Pas-De- Calais Picardie qui vient de naitre avec un beau cadeau de naissance !

La direction du groupe Pentair annonce la fermeture de l’usine d’Ham avec 132 salariés + 49 licenciements à Saint Ouen l’Aumone et 25 sur le site d’Armentières. Le groupe se désengage de la France alors même qu’il s’était rendu acquéreur de ces sites, il y a seulement deux ans.

Incompréhensible, cette décision serait prise pour motifs économiques alors même que :

tous les objectifs de productivité ont été atteints voire dépassés
le taux de marge brut est de 18 à 20 %
le carnet de commande est plein

Monsieur le Premier Ministre qu’en est-il de la politique de réindustrialisation de notre pays ?

Les principaux clients de Penter sont AREVA EDF DCNS dont l’Etat français est actionnaire.

J’ai entendu avec intérêt la réponse de Monsieur Macron à l’Assemblée Nationale sur des pistes en cours.

Une course de vitesse est désormais engagée car les nouvelles dispositions de la loi Macron que nous avons combattu vont s’appliquer pour la première fois et diminuer largement le temps nécessaire pour s’opposer à ces mauvais coups.

De quels moyens va se doter le gouvernement pour y faire face ?

N’oublions pas que c’est l’impuissance devant cette brutalité sociale qui mène à l’exaspération, aux tensions et non pas le contraire !


Réponse de M. Valls :

Le groupe propriétaire de Pentair a engagé une réorganisation, provoquant des fermetures de sites qui font l’effet d’un choc, et ne sont pas compréhensibles sur le plan économique. Les équipes du ministère de l’économie et le commissaire à l’investissement productif sont mobilisés pour étudier différents scénarios. Si le désengagement était confirmé, l’obligation de trouver un repreneur s’appliquerait, conformément à la loi Florange.

Je ne commenterai pas les décisions de justice ; mais rappellerai toutefois que la justice, dans notre pays, est indépendante - le parquet n’est pas le représentant du Gouvernement. Certes, la décision de première instance est lourde. Je mesure le choc qu’elle a été pour les syndicalistes, dont le combat est infiniment respectable. Mais tout n’est pas permis dans ce cadre. Il faut toujours maintenir le dialogue, même dans les situations tendues, et se retenir de basculer dans la violence. Le Gouvernement n’accepte pas davantage les propos haineux de certains patrons ; en l’occurrence les dirigeants américains de ce groupe n’ont pas à donner de leçons ni à mettre de l’huile sur le feu. Mais faisons confiance à la justice pour trouver un équilibre. Le Gouvernement continue à croire au dialogue social.

Emmanuel Macron et Pascale Boistard concentrent leurs efforts sur la situation des 1 055 salariés licenciés sur le territoire d’Amiens. Ils travaillent à la réindustrialisation Voilà le sens de notre action.

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