mardi 22 mars 2016

L'atout de la filière industrielle du nucléaire doit être conforté


L'atout de la filière industrielle du nucléaire doit être conforté

Le PCF alerte sur les menaces grandissantes qui pèsent sur la maîtrise nationale de nos choix énergétiques. La première de ces inquiétudes concerne la politique industrielle nucléaire et l'avenir d'EDF, qui connaissent une situation très paradoxale.

La Ministre de l’Énergie vient d'annoncer son intention de prolonger la durée d’exploitation du parc nucléaire de 40 à 50 ans. Cette décision est conforme à l'objectif de maintenir le niveau de production d'électricité nucléaire à 63,2 GW. Elle répond également aux engagements de la France en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Nous prenons acte de cette décision malgré l'opposition injustifiée, exprimée par la Suisse et l'Allemagne, deux pays qui ont décidé de sortir du nucléaire sans aucune concertation avec les autres pays européens et contribuent, aujourd'hui, à une très forte augmentation des émissions de gaz à effet de serre néfastes au climat.

L'Agence de Sûreté Nucléaire (ASN) – dont les effectifs doivent être renforcés - a d'ailleurs confirmé qu’il n’y a aucune raison, du point de vue de la sûreté, de fermer Fessenheim. Cette centrale a bénéficié récemment d’importants investissements de plusieurs centaines de millions d’euros pour améliorer sa sûreté conformément aux exigences de l'ASN. Cette fermeture n'est pas justifiée.

En revanche, des menaces fortes existent sur les investissements d'avenir. Pour le PCF, les filières énergétiques françaises doivent faire l'objet d'un plan de développement industriel ambitieux. C'est vrai pour les Enr dont le mode de financement doit être complètement repensé afin de ne plus alourdir la facture des consommateurs via la CSPE ainsi que la cohérence de leur développement.

Le secteur du nucléaire civil - troisième filière industrielle du pays - doit quant à lui disposer des moyens financiers et humains à la hauteur des enjeux, tant au plan national qu'international.

Ce secteur, qui constitue un atout doit être conforté pour relever les défis d'une énergie dé-carbonée et accessible à tous, EDF doit procéder à d'importants investissements. A l'instar d'autres pays européens, le grand carénage doit permettre la rénovation, le remplacement de matériels, l'intégration de mesures post-Fukushima afin d'assurer le prolongement de la durée de vie des centrales en toute sécurité.

Or les ressources d'EDF sont pénalisées par la déstabilisation du marché électrique mondial. Le prix de marché de gros de l’électricité en Europe - déconnecté des coûts de production - est tombé très bas du fait de la baisse du prix du baril de pétrole et du charbon. De ce fait, le recours accru aux énergies fossiles est amplifié au moment où il faut les réduire massivement. Aujourd'hui encore, 70 % de l’électricité mondiale est produite à partir du charbon.

De plus, les conditions de reprise d'AREVA-NP imposées à EDF, suite au démantèlement de l'entreprise, sont très lourdes.

Enfin, malgré toutes les alertes, EDF envisage de s'engager dans l'aventure hasardeuse de la construction des centrales EPR d'Hinckey-Point en Grande Bretagne, avec des risques financiers considérables.

L'addition de ces problèmes peut déstabiliser EDF et la filière dans son ensemble. Le PCF demande un débat national pour construire un pôle public national de l’énergie, alliant la maîtrise publique au service du droit à l’énergie pour tous, l’exigence de sécurité et de sûreté et un prix de l’énergie abordable pour tous. Nous continuerons de porter ces choix d'avenir !
 

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