Editorial de Michel
Guilloux
Le
représentant
du Saint-Siège à l’ONU n’avait pas assez de mots, ce week-end, à
l’égard de ceux qui « fournissent des armes et de l’argent aux
fondamentalistes » et des « pays qui les appuient tacitement
».
Les
errements d’un homme sont de peu face à l’apocalypse en marche. Le
premier ministre irakien
a dû enfin passer la main hier après une dérisoire manœuvre pour
rester au pouvoir et ultime preuve qu’il n’était pas l’homme de la
situation. Le changement de tête n’est pas anecdotique. Il
révèle à quel point l’Irak peut et doit trouver des ressources pour
s’opposer à la barbarie qui déferle en uniforme noir. Une condition en
est le respect de la mosaïque qui compose le pays, déjà
bien mise à mal par dix ans de guerre contre « l’axe du mal » cher
aux Bush père et fils. Comment qualifier, alors, ce qui s’abat, de la
Syrie au Kurdistan irakien, en passant par nombre de
villages chrétiens ?
Et
comment passer sous silence l’ouverture de la boîte de Pandore avec
le soutien ouvert au
pire en Syrie ? À considérer que les ennemis de leurs ennemis
seraient leurs amis, les soutiens des phalanges islamistes les plus
extrêmes qui soient ont conduit au désastre en cours. Leurs noms
sont connus, de l’Arabie saoudite au Qatar et au Koweït. Le
représentant du Saint-Siège à l’ONU n’avait pas assez de mots, ce
week-end, à l’égard de ceux qui « fournissent des armes et de
l’argent aux fondamentalistes » et des « pays qui les appuient
tacitement ». La question était déjà posée face à l’étau de sang dans
lequel était pris le peuple syrien. Elle a pris une envergure
régionale avec l’avancée des hordes de l’État islamique en Irak.
Il n’y
aura pas de solution sans tous les acteurs
régionaux, Iran
compris. Les
États-Unis paraissent s’être résolus au réalisme politique sur ce
dernier point. On aimerait qu’agissent de même tous ceux qui, hors de la
région, peuvent peser sur un
cours des choses qui mette définitivement hors d’état de nuire les
assassins souillant la religion même qu’ils prétendent incarner. Plutôt
que d’être un caniche de l’atlantisme le plus
rétrograde, comme l’an passé à la même époque, la France
s’honorerait, dans ce dossier comme dans tous ceux qui concernent la
région.
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