samedi 19 juillet 2014

De la seconde Intifada à aujourd’hui



Le 28 septembre 2000, Ariel Sharon, alors chef de l’opposition israélienne, fit une visite provocante sur le troisième lieu saint de l’Islam, al-Haram al-Sharif, dans la vielle ville de Jérusalem. Sa visite, accompagnée par la présence d’imposantes forces de sécurité israéliennes à l’intérieur et autour de la vielle ville, raviva les frustrations palestiniennes qui s’étaient développées au cours de sept années de négociations infructueuses.


Ces sentiments furent exacerbés par la réponse brutale d’Israël qui fit suite aux manifestations non-violentes des Palestiniens : au cours des sept jours allant du 29 septembre au 5 octobre 2000, les forces militaires israéliennes tuèrent plus de 50 civils palestiniens et blessèrent plus de 2 500 personnes. Parallèlement, un civil israélien fut tué par un tir palestinien. Fin octobre 2000, on comptait 141 morts palestiniens, et plus de 5 900 blessés. En réalité, la Seconde Intifada ou «soulèvement» contre l’occupation était la conséquence directe de l’échec du processus de négociations visant à établir la paix et à mettre fin à l’occupation israélienne.

En janvier 2001, une délégation palestinienne participa aux négociations de Taba, en Égypte. Malgré certains rapprochements constructifs entre les négociateurs israéliens et palestiniens à Taba, Israël ne consentit toujours pas à une offre reflétant de façon raisonnable les besoins et les droits palestiniens. Il semblait néanmoins évident qu’un accord entre les deux parties était à portée de mains. Cependant, l’élection d’Ariel Sharon au poste de Premier ministre israélien en février 2001 signifia la fin des négociations bilatérales israélo-palestiniennes pour les années à venir.

Durant les années 2001-2005, Israël fit preuve d’un usage excessif de la force pour tenter de contrer la résistance palestinienne. Les Palestiniens ripostèrent par des attaques contre des cibles israéliennes. Israël continua à ignorer les demandes de l’OLP de retourner à la table des
négociations, et les efforts internationaux et régionaux visant à mettre fin à l’escalade de la violence échouèrent, en raison de l’intransigeance israélienne.

En automne 2001, le sénateur américain George Mitchell mena la Mission d’Enquête de Sharm El-Sheikh (Sharm El-Sheikh Fact-Finding Mission) dans la région afin d’évaluer la situation et de recommander les démarches nécessaires à la reprise du processus politique. L’OLP coopéra entièrement avec l’équipe Mitchell et accepta le rapport rédigé et publié par celle-ci en avril 2001. De même, l’OLP coopéra activement avec toutes les initiatives prises par la communauté internationale et par l’administration américaine pour mettre fin à l’escalade de la violence et pour reprendre le processus de négociations. En 2001, l’OLP travailla également en collaboration avec l’équipe menée par le directeur de l’Agence Centrale d’Intelligence américaine (CIA), George Tenet, ainsi qu’avec d’autres émissaires américains, dont le général Anthony Zinni.

Dans le contexte d’une situation politique en voie de détérioration, la Ligue arabe exerça des efforts remarquables pour encourager le processus politique israélo-palestinien. À son sommet de Beyrouth en mars 2002, la Ligue arabe adopta une initiative de paix sans précédent offrant à Israël une paix globale et définitive et des relations normalisées avec le monde arabe en échange d’un désengagement complet des territoires arabes occupés. Cette offre de paix globale est connue sous le nom de l’Initiative de Paix Arabe (IPA). En mars 2007, au sommet de Riyad la Ligue arabe réitéra son soutien à l’initiative, en des termes inchangés.

La Feuille de Route lancée par le Quartet (Etats-Unis, ONU, UE, Russie) le 30 avril 2003 doit également être mentionnée. L’OLP accepta entièrement les termes de la Feuille de Route, ainsi que proposée, tandis qu’Israël n’accepta d’y souscrire qu’après avoir rédigé 14 réserves qui changèrent radicalement la nature du document.

L’OLP mit tout en œuvre dans le cadre de ces diverses initiatives internationales pour retourner à la table des négociations. De son côté, l’armée israélienne continua de faire usage de la violence contre les civils palestiniens, notamment par l’intermédiaire d’exécutions sommaires. Elle lança également des attaques répétées sur des propriétés palestiniennes, privées et publiques. De décembre 2001 jusqu’à sa mort en novembre 2004, le président palestinien Yasser Arafat fut confiné dans son Quartier Général à Ramallah, assiégé pendant de longs mois par l’armée israélienne. Durant ces événements, l’armée israélienne n’hésita pas à user d’armes militaires sophistiquées, dont des avions de guerre F16, et ce dans des zones civiles densément peuplés.

En outre, le gouvernement israélien poursuivit durant cette période ses activités d’occupation, en violation du droit international : la construction et l’élargissement de colonies, la construction de routes de contournement à l’usage des colons, la confiscation de terres, la démolition de maisons et les arrestations politiques. Les restrictions à la liberté de mouvement des Palestiniens imposées par Israël au moyen de son régime de bouclage ont dévasté l’économie palestinienne et ont, à maintes occasions, mené à l’enfermement de civils palestiniens dans leurs propres villages et leurs propres maisons.

L’invasion par l’armée israélienne des principales villes de Cisjordanie au printemps 2002 fut particulièrement violente et destructrice, causant un nombre de victimes civiles palestiniennes très élevé, conduisant à la rafle de milliers de Palestiniens et à la dévastation de pans entiers de l’infrastructure palestinienne. La destruction par les multiples attaques israéliennes des ministères de l’Autorité Palestinienne, des institutions palestiniennes, en particulier les établissements de sécurité, ont réduit à néant la capacité d’action de la sécurité palestinienne. Paradoxalement, Israël détruisait alors les mêmes forces de sécurité auxquelles il avait demandé d’assurer la sécurité de ses citoyens.

Malgré les événements tragiques endurés pendant ces sept années, l’OLP reste fidèle au principe de la recherche d’une solution négociée. Elle est intimement persuadée que le seul moyen d’atteindre son objectif d’une fin permanente au conflit ne peut se réaliser que par l’intermédiaire d’une solution politique qui satisferait ses droits nationaux ainsi que les intérêts légitimes des deux parties.

Cependant, l’OLP craint que la poursuite et l’accentuation de l’unilatéralisme israélien n’ait créé un paradigme insoutenable. Le «désengagement» unilatéral d’Israël de la bande de Gaza en 2005 souligne clairement les pièges de l’action unilatérale dictée par les intérêts d’une seule des parties en conflit.

En contraste avec l’insistance d’Israël à agir unilatéralement, l’OLP a apporté son soutien à l’IPA dont l’adoption par Israël offrirait des bénéfices tangibles, immédiats et durables à toutes les parties en conflit. Alors que les Palestiniens ont commémoré le 60e anniversaire de la Nakba («Catastrophe») en mai 2008, et le 41e anniversaire de l’occupation militaire israélienne en juin, l’OLP estime que la communauté internationale devrait faire davantage d’efforts pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, en ordonnant le respect par Israël du droit international et sa mise en oeuvre des résolutions de l’ONU relatives au conflit. La vision d’une solution à deux Etats est toujours d’actualité, mais les actions israéliennes sur le terrain, si elles continuent, rendront bientôt cette option obsolète. Les Palestiniens ont le droit à la liberté et à une vie digne, et sont certainement qualifiés pour se gouverner eux-mêmes et construire leur futur Etat. Le choix de la paix est un choix stratégique pour l’OLP, et requiert un engagement sincère d’Israël afin de mettre fin au conflit une fois pour toutes.

Accords conclus et autres dates-clés

9 septembre 1993 : Déclaration de principes sur les arrangements intérimaires pour l’autodétermination et Échanges de lettres de reconnaissances entre l’OLP et le Gouvernement d’Israël
29 avril 1994 : Protocole de Paris sur les relations économiques, Annexe 4 de l’accord de Gaza Jéricho
4 mai 1994 : Accord sur la Bande de Gaza et la zone de Jéricho et Echange de lettres entre l’OLP et le Gouvernement d’Israël
28 septembre 1995 : Accord Israélo-palestinien intérimaire sur la Cisjordanie et la Bande de Gaza
17 janvier 1997 : Protocole concernant le redéploiement à Hébron
23 octobre 1998 : Mémorandum de Wye River
4 septembre 1999 : Mémorandum de Sharm Sheikh
Juillet 2000 : Négociations de Camp David
28 septembre 2000 : Ariel Sharon visite le Haram Sharif, provoquant des protestations palestiniennes immenses, marquant le début de la seconde intifada contre l’occupation israélienne
Décembre 2000 : Paramètres de Clinton publiés
Janvier 2001 : Négociations de Taba
30 april 2001 : Rapport du Comité Mitchell
13 juin 2001 : Plan Tenet: Cessez-le-feu et plan sécuritaire israélo-palestinien proposé par le Directeur de la CIA, George Tenet
28 mars 2002 : La Ligue Arabe adopte l’Initiative de Paix Arabe (originellement l’initiative saoudienne) lors de la déclaration de Beirut
30 avril 2003 : Feuille de route pour la paix développée par le Quartette composé de l’Organisation des Nations unies, de l’Union européenne, des États-Unis d’Amérique et de la
Fédération de Russie
15 novembre 2005 : Accord sur l’accès et le mouvement conclu après le ‘désengagement’ israélien de la Bande de Gaza
29 mars 2007 : La Ligue Arabe réitère son soutien à l’Initiative de Paix Arabe dans sa déclaration de Riyad
27 novembre 2007 : Les représentants de plus de 56 états participent à la conférence d’Annapolis pour relancer les négociations de status permanents entre palestiniens et israéliens

Source Mémento des Négociations – O.L.P

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