Le 28 septembre 2000, Ariel
Sharon, alors chef de l’opposition israélienne, fit une visite provocante sur
le troisième lieu saint de l’Islam, al-Haram al-Sharif, dans la vielle ville de
Jérusalem. Sa visite, accompagnée par la présence d’imposantes forces de
sécurité israéliennes à l’intérieur et autour de la vielle ville, raviva les
frustrations palestiniennes qui s’étaient développées au cours de sept années
de négociations infructueuses.
Ces sentiments furent exacerbés
par la réponse brutale d’Israël qui fit suite aux manifestations non-violentes
des Palestiniens : au cours des sept jours allant du 29 septembre au 5 octobre
2000, les forces militaires israéliennes tuèrent plus de 50 civils palestiniens
et blessèrent plus de 2 500 personnes. Parallèlement, un civil israélien fut
tué par un tir palestinien. Fin octobre 2000, on comptait 141 morts
palestiniens, et plus de 5 900 blessés. En réalité, la Seconde Intifada
ou «soulèvement» contre l’occupation était la conséquence directe de l’échec du
processus de négociations visant à établir la paix et à mettre fin à l’occupation
israélienne.
En janvier 2001, une délégation
palestinienne participa aux négociations de Taba, en Égypte. Malgré certains rapprochements
constructifs entre les négociateurs israéliens et palestiniens à Taba, Israël
ne consentit toujours pas à une offre reflétant de façon raisonnable les besoins
et les droits palestiniens. Il semblait néanmoins évident qu’un accord entre
les deux parties était à portée de mains. Cependant, l’élection d’Ariel Sharon
au poste de Premier ministre israélien en février 2001 signifia la fin des négociations
bilatérales israélo-palestiniennes pour les années à venir.
Durant les années 2001-2005,
Israël fit preuve d’un usage excessif de la force pour tenter de contrer la
résistance palestinienne. Les Palestiniens ripostèrent par des attaques contre
des cibles israéliennes. Israël continua à ignorer les demandes de l’OLP de
retourner à la table des
négociations, et les efforts
internationaux et régionaux visant à mettre fin à l’escalade de la violence
échouèrent, en raison de l’intransigeance israélienne.
En automne 2001, le sénateur
américain George Mitchell mena la
Mission d’Enquête de Sharm El-Sheikh (Sharm El-Sheikh
Fact-Finding Mission) dans la région afin d’évaluer la situation et de
recommander les démarches nécessaires à la reprise du processus politique.
L’OLP coopéra entièrement avec l’équipe Mitchell et accepta le rapport rédigé
et publié par celle-ci en avril 2001. De même, l’OLP coopéra activement avec
toutes les initiatives prises par la communauté internationale et par
l’administration américaine pour mettre fin à l’escalade de la violence et pour
reprendre le processus de négociations. En 2001, l’OLP travailla également en
collaboration avec l’équipe menée par le directeur de l’Agence Centrale
d’Intelligence américaine (CIA), George Tenet, ainsi qu’avec d’autres émissaires
américains, dont le général Anthony Zinni.
Dans le contexte d’une situation
politique en voie de détérioration, la
Ligue arabe exerça des efforts remarquables pour encourager
le processus politique israélo-palestinien. À son sommet de Beyrouth en mars 2002,
la Ligue arabe
adopta une initiative de paix sans précédent offrant à Israël une paix globale
et définitive et des relations normalisées avec le monde arabe en échange d’un
désengagement complet des territoires arabes occupés. Cette offre de paix
globale est connue sous le nom de l’Initiative de Paix Arabe (IPA). En mars
2007, au sommet de Riyad la
Ligue arabe réitéra son soutien à l’initiative, en des termes
inchangés.
La Feuille de Route lancée
par le Quartet (Etats-Unis, ONU, UE, Russie) le 30 avril 2003 doit également
être mentionnée. L’OLP accepta entièrement les termes de la Feuille de Route, ainsi
que proposée, tandis qu’Israël n’accepta d’y souscrire qu’après avoir rédigé 14
réserves qui changèrent radicalement la nature du document.
L’OLP mit tout en œuvre dans le
cadre de ces diverses initiatives internationales pour retourner à la table des
négociations. De son côté, l’armée israélienne continua de faire usage de la
violence contre les civils palestiniens, notamment par l’intermédiaire
d’exécutions sommaires. Elle lança également des attaques répétées sur des
propriétés palestiniennes, privées et publiques. De décembre 2001 jusqu’à sa
mort en novembre 2004, le président palestinien Yasser Arafat fut confiné dans
son Quartier Général à Ramallah, assiégé pendant de longs mois par l’armée
israélienne. Durant ces événements, l’armée israélienne n’hésita pas à user
d’armes militaires sophistiquées, dont des avions de guerre F16, et ce dans des
zones civiles densément peuplés.
En outre, le gouvernement
israélien poursuivit durant cette période ses activités d’occupation, en
violation du droit international : la construction et l’élargissement de colonies,
la construction de routes de contournement à l’usage des colons, la
confiscation de terres, la démolition de maisons et les arrestations
politiques. Les restrictions à la liberté de mouvement des Palestiniens
imposées par Israël au moyen de son régime de bouclage ont dévasté l’économie
palestinienne et ont, à maintes occasions, mené à l’enfermement de civils
palestiniens dans leurs propres villages et leurs propres maisons.
L’invasion par l’armée
israélienne des principales villes de Cisjordanie au printemps 2002 fut
particulièrement violente et destructrice, causant un nombre de victimes civiles
palestiniennes très élevé, conduisant à la rafle de milliers de Palestiniens et
à la dévastation de pans entiers de l’infrastructure palestinienne. La
destruction par les multiples attaques israéliennes des ministères de l’Autorité
Palestinienne, des institutions palestiniennes, en particulier les
établissements de sécurité, ont réduit à néant la capacité d’action de la
sécurité palestinienne. Paradoxalement, Israël détruisait alors les mêmes
forces de sécurité auxquelles il avait demandé d’assurer la sécurité de ses
citoyens.
Malgré les événements tragiques
endurés pendant ces sept années, l’OLP reste fidèle au principe de la recherche
d’une solution négociée. Elle est intimement persuadée que le seul moyen
d’atteindre son objectif d’une fin permanente au conflit ne peut se réaliser
que par l’intermédiaire d’une solution politique qui satisferait ses droits
nationaux ainsi que les intérêts légitimes des deux parties.
Cependant, l’OLP craint que la
poursuite et l’accentuation de l’unilatéralisme israélien n’ait créé un
paradigme insoutenable. Le «désengagement» unilatéral d’Israël de la bande de
Gaza en 2005 souligne clairement les pièges de l’action unilatérale dictée par
les intérêts d’une seule des parties en conflit.
En contraste avec l’insistance
d’Israël à agir unilatéralement, l’OLP a apporté son soutien à l’IPA dont
l’adoption par Israël offrirait des bénéfices tangibles, immédiats et durables
à toutes les parties en conflit. Alors que les Palestiniens ont commémoré le
60e anniversaire de la Nakba
(«Catastrophe») en mai 2008, et le 41e anniversaire de l’occupation militaire
israélienne en juin, l’OLP estime que la communauté internationale devrait
faire davantage d’efforts pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, en ordonnant
le respect par Israël du droit international et sa mise en oeuvre des
résolutions de l’ONU relatives au conflit. La vision d’une solution à deux
Etats est toujours d’actualité, mais les actions israéliennes sur le terrain, si
elles continuent, rendront bientôt cette option obsolète. Les Palestiniens ont
le droit à la liberté et à une vie digne, et sont certainement qualifiés pour
se gouverner eux-mêmes et construire leur futur Etat. Le choix de la paix est
un choix stratégique pour l’OLP, et requiert un engagement sincère d’Israël
afin de mettre fin au conflit une fois pour toutes.
Accords conclus et autres dates-clés
9 septembre 1993 : Déclaration de principes sur les
arrangements intérimaires pour l’autodétermination et Échanges de lettres de reconnaissances
entre l’OLP et le Gouvernement d’Israël
29 avril 1994 : Protocole de Paris sur les relations
économiques, Annexe 4 de l’accord de Gaza Jéricho
4 mai 1994 : Accord sur la Bande de Gaza et la zone de Jéricho et Echange de
lettres entre l’OLP et le Gouvernement d’Israël
28 septembre 1995 : Accord Israélo-palestinien intérimaire
sur la Cisjordanie
et la Bande de Gaza
17 janvier 1997 : Protocole concernant le redéploiement à
Hébron
23 octobre 1998 : Mémorandum de Wye River
4 septembre 1999 : Mémorandum de Sharm Sheikh
Juillet 2000 : Négociations de Camp David
28 septembre 2000 : Ariel Sharon visite le Haram Sharif,
provoquant des protestations palestiniennes immenses, marquant le début de la seconde
intifada contre l’occupation israélienne
Décembre 2000 : Paramètres de Clinton publiés
Janvier 2001 : Négociations de Taba
30 april 2001 : Rapport du Comité Mitchell
13 juin 2001 : Plan Tenet: Cessez-le-feu et plan sécuritaire
israélo-palestinien proposé par le Directeur de la CIA, George Tenet
28 mars 2002 : La Ligue Arabe adopte l’Initiative de Paix Arabe (originellement
l’initiative saoudienne) lors de la déclaration de Beirut
30 avril 2003 : Feuille de route pour la paix développée par
le Quartette composé de l’Organisation des Nations unies, de l’Union européenne,
des États-Unis d’Amérique et de la
Fédération de Russie
15 novembre 2005 : Accord sur l’accès et le mouvement conclu
après le ‘désengagement’ israélien de la Bande de Gaza
29 mars 2007 : La Ligue Arabe réitère son soutien à l’Initiative de
Paix Arabe dans sa déclaration de Riyad
27 novembre 2007 : Les représentants de plus de 56
états participent à la conférence d’Annapolis pour relancer les négociations de
status permanents entre palestiniens et israéliens
Source Mémento des Négociations –
O.L.P
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