Les 41 années d’occupation
israélienne ont eu un impact considérable sur des pans entiers de la vie des
Palestiniens. Durant plusieurs décennies, les Palestiniens ont été soumis à une
dépendance totale envers Israël dans de nombreux secteurs d’activité, ce qui
les a empêchés de développer pleinement leur potentiel économique. Afin de
devenir un Etat autonome et souverain, l’Etat palestinien devra surmonter cette
dépendance.Pour rendre possible la transition à un Etat palestinien viable,
plusieurs questions liées à la manière dont Israël et la Palestine envisagent
leurs futures relations bilatérales doivent être posées.
1. Les dossiers
Les dossiers bilatéraux en
suspens comprennent un large éventail de sujets qui touchent directement la vie
quotidienne du peuple palestinien vivant sous occupation israélienne. Ces
questions comprennent l’administration de la justice, l’économie,
l’environnement, les finances, le transport, ainsi que:
* L’agriculture : les restrictions
israéliennes, surtout celles qui touchent à la liberté de mouvement des Palestiniens,
ont limité leur capacité à faire plein usage de leurs ressources agricoles,
alors que celles-ci demeurent les seules ressources naturelles disponibles en
Palestine. Jusqu’aux années 1990, le secteur agricole représentait plus de 30%
du produit intérieur brut (PIB) palestinien. Bien que cette part soit passée
aujourd’hui à moins de 10%, et malgré une réduction concomitante et
significative de la main d’œuvre palestinienne, l’importance de ce secteur
reste centrale en vue de la construction d’un futur Etat avec des communautés rurales
fortes. Il est donc essentiel que les Palestiniens puisse disposer pleinement
de leurs ressources agricoles.
* L’énergie : le contrôle continu par
Israël des territoires palestiniens a rendu la population palestinienne largement
dépendante d’Israël en ce qui concerne son approvisionnement en carburant et en
électricité. Il en résulte des prix d’électricité et de carburant parmi les plus
élevés au monde, ainsi qu’une incapacité à prévenir de fréquentes pannes
d’approvisionnement et de service.
* La santé : des restrictions
budgétaires et d’autres restrictions imposées par Israël à l’Autorité Nationale
Palestinienne ont contribué à développer une dépendance de la population
palestinienne envers les institutions sanitaires israéliennes pour une gamme de
traitements élargie, comprenant notamment ceux liés au cancer et aux maladies
cardiaques.
* Les télécommunications : les
restrictions imposées à la liberté de mouvement des biens et des personnes ont
rendu les télécommunications vitales aux interactions sociales, familiales et
commerciales. Ce secteur représente aujourd’hui plus de 17% du PIB palestinien.
A ce jour, Israël ne respecte toujours pas les obligations qu’elles a
contractées dans le cadre des Accords d’Oslo, puisqu’elle continue à interdire
l’accès des Palestiniens à l’équipement nécessaire à la mise en place de leur
réseau de télécommunications, et refuse de libérer de nouvelles fréquences qui
permettraient aux Palestiniens de développer ce secteur et de l’ouvrir à la
concurrence. De plus, Israël a facilité la concurrence illégale d’opérateurs
mobiles israéliens dans les secteurs palestiniens, en violation des Accords
d’Oslo et du droit international.
* Le tourisme et l’archéologie : la Terre Sainte est pour
les croyants du monde entier un lieu de pèlerinage religieux et touristique
privilégié. Jusqu’ici, les Palestiniens n’ont pas été en mesure de bénéficier
du potentiel économique lié à ce tourisme en raison des restrictions imposées
par Israël et de l’instabilité politique générée par l’occupation. Les liens et
la continuité entre les sites touristiques situés en Israël et en Palestine
requièrent la mise en place d’un régime commercial et touristique commun, qui
définirait les relations entre la
Palestine et Israël dans ce secteur.
2. Données essentielles
Israël interdit aux Palestiniens
de développer leurs propres sources d’énergie, créant ainsi une dépendance énergétique
des Palestiniens envers Israël pour 93% de leur approvisionnement en
électricité.
Bien que le PIB des territoires
occupés palestiniens ne représente qu’1/34ème du PIB d’Israël, les tarifs d’électricité
payés par les Palestiniens sont parmi les plus élevés au monde.
Depuis 2001, Israël a interdit
l’importation à Gaza de divers vaccins contre des maladies infectieuses, prétendant
que ceux-ci constituaient une menace biologique pour Israël.
Le gouvernement israélien limite
l’importation d’équipement radiologique par l’Autorité Nationale Palestinienne,
prétendant que ce type d’équipement pourrait être utilisé pour produire des
explosifs.
3. Droit international
Les obligations d’Israël sont
précisées par le droit international, notamment la Quatrième Convention
de Genève de 1949 et la
Convention IV de la
Haye de 1907, qui demande à l’occupant «d’assurer, autant
qu’il est possible, l’ordre et la vie publics en respectant, sauf empêchement
absolu, les lois en vigueur dans le pays.» Même la Haute Cour de Justice
israélienne considère qu’une occupation de longue durée, à l’image de celle qui
est en cours, oblige Israël à assurer «l’ordre et la sécurité publique», ce qui
implique de promouvoir la croissance, le développement économique et la
protection sociale dans les territoires occupés. En outre, les obligations d’Israël
sont détaillées par les normes et pratiques d’une série d’organismes
internationaux, dont l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Organisation
mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations Unies pour la
l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Union internationale des
télécommunications (UIT).
4. La position de l’OLP
Les positions de l’OLP sont
dictées par le droit international et sont en accord avec les pratiques
acceptées par les organismes internationaux tels que l’OMC, l’OMS, la FAO et l’UIT.
L’OLP désire établir un Etat
palestinien viable et souverain qui inclurait les éléments suivants afin de
garantir des relations interétatiques solides :
* La
souveraineté sur ses ressources, y compris la sphère électromagnétique;
* l’accès à
des sources d’électricité variées, concurrentielles, fiables et rentables ;
* une mise à
disposition sans entrave de services sanitaires normaux et d’équipements et de
médicaments de base, conformément aux directives de l’OMS;
* la
protection et le contrôle des sites archéologiques et culturels, conformément à
la Convention
de l’ONU de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial et la Convention de la Haye de 1907;
* la mise en
place de politiques monétaires favorisant l’intérêt national palestinien
Source : Mémento des Négociations - O.L.P
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