Au XXe siècle,
en raison des politiques poursuivies par les puissances coloniales et de la création
de l’Etat d’Israël en 1948, les Palestiniens ont été dépossédés de leur terre, condamnés
à l’exil et vivent, aujourd’hui encore, sous occupation. Au XXIe siècle, ils
luttent pour en finir avec l’occupation militaire de leur terre qui a débuté en
1967, et construire un Etat indépendant, souverain et viable. L’Organisation
pour la Libération
de la Palestine,
OLP, qui fut fondée en 1964, mène cette lutte pour la liberté et la fondation
d’un Etat. L’OLP croit en la vertu de négociations directes et y voit l’unique
moyen de construire une paix juste, durable et complète entre les peuples
palestinien et israélien.
Entre 1947 et 1949, plus de 80%
de la population palestinienne devint réfugiée et 78% de la Palestine historique
tomba sous le contrôle de l’Etat nouvellement créé d’Israël. Dans le même temps
furent détruits plus de 400 villes et villages palestiniens situés sur le territoire
de ce qui allait devenir Israël.
En juin 1967, à peine deux
décennies après la Nakba
(la «Catastrophe»), plus de 200 000 Palestiniens furent contraints de quitter
leurs maisons en Cisjordanie et dans la bande de Gaza quand Israël occupa ces
deux zones. Peu de temps après, Israël commença à coloniser les territoires
occupés palestiniens, en violation du droit international. Pendant les 41 ans
de son occupation des territoires palestiniens, Israël a continuellement
confisqué des terres palestiniennes pour y construire des colonies illégales,
dans le but d’empêcher la restitution future de ces terres. La construction de
colonies a été accompagnée par plusieurs mesures visant à pérenniser le
contrôle israélien, incluant l’exploitation illégale des ressources naturelles
palestiniennes et les entraves au développement de l’économie palestinienne.
Une des caractéristiques marquante et continue de l’occupation israélienne a
été la violation systématique des droits de l’Homme exercée par Israël pour
maintenir son contrôle sur la population palestinienne et son territoire.
En dépit des mesures
israéliennes, le peuple palestinien a maintenu son identité nationale et un
fort attachement à sa patrie. Les Palestiniens ont résisté aux tentatives d’Israël
d’effacer leur histoire et de détruire les liens politiques, sociaux et culturels
qui font d’eux une nation. Ils ont constamment oeuvré pour réaliser leur droit
à l’autodétermination, et ont fourni des efforts concertés pour construire une paix
durable avec Israël.
En 1988, l’OLP fit un compromis
historique: elle abandonna sa revendication sur l’ensemble de la Palestine historique et accepta
d’établir un Etat indépendant palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale,
sur seulement 22% de ce qu’était la Palestine avant 1948. Elle reconnut les
résolutions 242 et 338 de l’ONU, admettant par là même le droit à l’existence
d’Israël sur le restant (78%) de la Palestine historique. En 1993, l’OLP franchit un
nouveau pas en décidant de s’engager dans des négociations bilatérales directes
avec Israël et en abandonnant la lutte armée.
En poursuivant la voie des
négociations, l’OLP cherche à réaliser les droits nationaux palestiniens à l’autodétermination
et à la fondation d’un Etat. L’objectif central est de mettre fin à
l’occupation militaire israélienne, de fournir aux Palestiniens l’opportunité
de reconstruire leur pays et leur économie sans interférence israélienne, et d’arriver
à une résolution juste au problème des réfugiés. L’OLP envisage une paix plus
générale au Moyen-Orient, qui mettrait fin aux conflits entre Israël et ses
voisins arabes. Pour cette raison, l’OLP soutient l’Initiative de Paix Arabe
(IPA), proposée par l’Arabie Saoudite, approuvée à Beyrouth en 2002, et
réaffirmée en 2007 par la Ligue
arabe. L’OLP continue de croire qu’une solution à deux Etats est toujours
viable, mais souligne l’urgence d’une action qui mette fin à l’occupation et
aux politiques israéliennes de construction de barrages, de murs et de
colonies, avant que la situation n’atteigne un point de non-retour.
Pendant les années de
négociations bilatérales menées depuis 1993, les parties sont arrivées à un
consensus sur la forme générale que les négociations devaient adopter afin de
définir le Statut Permanent. Les problèmes à négocier – Jérusalem, les
réfugiés, les colonies, l’eau, la sécurité, les frontières, l’indemnisation de
l’occupation israélienne et les relations entre Etats – peuvent être résolus si
la bonne foi et un désir réel de mettre fin au conflit sont présents. Des
solutions créatives abondent, et l’OLP s’engage à explorer une variété de
propositions, pourvu que celles-ci répondent aux droits nationaux et aux
intérêts des Palestiniens, et aussi longtemps que ces propositions sont
conformes au droit international, qui demeure le pilier des propositions et
positions palestiniennes.
Néanmoins, l’OLP craint que les
activités unilatérales israéliennes en cours, par exemple les activités coloniales
et la construction du mur, n’empêchent bientôt la possibilité d’une solution à
deux Etats viable. Israël doit choisir entre la terre et la paix. Elle ne peut
raisonnablement obtenir les deux. La conclusion d’un accord juste est une
nécessité israélienne aussi bien que palestinienne. La stabilité ne pourra
prévaloir dans la région que lorsque les Palestiniens seront libres et pourront
vivre avec dignité et honneur aux côtés de leurs voisins.
Bien que l’OLP ait accueilli
positivement le retrait effectif des troupes et des colons israéliens de la bande
de Gaza en 2005, elle a identifié le plan de «désengagement» d’Israël comme
révélateur d’un unilatéralisme croissant de la partie israélienne – il fait
partie d’un ensemble d’actions qui sont décidées par Israël sans consultation
ni accord avec les Palestiniens, et visant à imposer par le fait accompli leur
vision du Statut Permanent. La poursuite du contrôle d’Israël sur la bande de
Gaza en particulier, couplé à celui exercé sur l’économie palestinienne,
illustre les pièges de cet unilatéralisme qui inquiète l’OLP. L’OLP est
convaincue que les actions unilatérales ne produiront pas les résultats
escomptés – comme on a pu l’observer à Gaza, elles peuvent facilement contribuer
à rendre les choses encore plus difficiles.
Aujourd’hui, Palestiniens et
Israéliens sont arrivés à un tournant critique de leur histoire. Les choix
faits aujourd’hui auront un impact sur la région pour les décennies à venir. La
persistance de l’occupation israélienne entraîne la poursuite de la violence, l’insécurité
et l’inexorable multiplication des victimes de ce conflit. En réalité, une paix
négociée est le seul moyen de sortir de l’impasse actuelle, pour s’engager vers
un avenir meilleur où les deux pays pourront concentrer leurs énergies sur la
construction et l’amélioration des vies de leurs citoyens. Une solution viable
à deux Etats peut encore être réalisée. Mais il est grand temps d’agir.
Source : Mémento des Négociations - O.L.P
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