Négociations israélo-palestiniennes, d’Oslo à Camp David : rétrospective
Entre 1993 et 1999, l’OLP et
Israël ont signé plusieurs accords généralement connus sous le nom d’«Accords d’Oslo», qui ont ouvert une période transitoire durant laquelle les questions
relatives au Statut Permanent devaient être négociées et résolues. Les Accords
d’Oslo étaient basés sur l’idée que les parties développeraient progressivement
une relation de confiance qui leur permettrait de résoudre les questions
centrales, et plus difficiles, du Statut Permanent – parmi lesquelles,
Jérusalem, les réfugiés, les colonies, les frontières, l’eau, et la sécurité.
L’OLP s’engagea dans ce processus
de négociations en se basant sur le droit international, les résolutions 242 et
338 du Conseil de Sécurité de l’ONU, ainsi que la formule « la terre pour la
paix », qui exige d’Israël qu’il se retire des territoires occupés depuis 1967,
en échange d’une paix durable. Pour l’OLP, ce processus de négociations bilatérales
offrait l’opportunité de réaliser son objectif principal : l’auto-détermination
du peuple palestinien et la satisfaction de ses droits historiques.
Les Accords d’Oslo aboutirent à
une entente sur certains principes fondamentaux : (I) la période intérimaire serait
d’une courte durée ; (II) rien ne serait entrepris qui pourrait porter
préjudice aux négociations sur le Statut Permanent ; (III) le règlement final
«mènerait à la mise en œuvre des résolutions 242 et 338 du Conseil de
Sécurité», réaffirmant le principe de l’interdiction de l’acquisition de tout
territoire par la force.
En dépit de certaines avancées
positives, les négociations bilatérales menées par les Israéliens et les
Palestiniens durant les années 1990 n’ont pas abouti à la paix. Pendant cette
période, Israël viola l’esprit et la lettre des accords, et continua de violer
les droits des palestiniens tels que reconnus par le droit international;
Israël retarda à plusieurs reprises la marche de ce processus de négociations,
et poursuivit en même temps sa politique du «fait accompli» sur le terrain, en
consolidant son contrôle sur les territoires occupés palestiniens en
Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et sur la bande de Gaza. Quelques
exemples :
* Les Accords d’Oslo appelaient au retrait échelonné des troupes
israéliennes des territoires occupés. Néanmoins, Israël manqua à plusieurs
reprises les échéances convenues pour son retrait, de sorte que l’immense majorité
des territoires palestiniens reste encore totalement sous son contrôle.
* Chaque
premier ministre israélien qui arriva au pouvoir «réévalua » les engagements de
ses prédécesseurs, engendrant encore plus de retards.
* Ces accords
furent ainsi «renégociés» à plusieurs reprises. La Déclaration de
Principes prévoyait que la période intérimaire de négociations ne devait pas dépasser
cinq ans (Article 1), à compter du 4 mai 1994. Après avoir manqué l’échéance de
mai 1999, Israël renégocia une nouvelle date limite avec l’OLP, le 13 septembre
2000. Cette date, comme la précédente, ne fut pas respectée.
* Israël
accrut et continue à ce jour d’étendre son entreprise coloniale dans les
territoires palestiniens, construisant de nouvelles colonies illégales, ainsi
que des infrastructures liées à ces nouvelles implantations. En particulier,
Israël a construit un réseau de routes de contournement à l’usage exclusif des
colons, segmentant ainsi la
Cisjordanie et la bande de Gaza en cantons isolés; Israël
maintient son contrôle sur le mouvement des personnes et des marchandises entre
ces deux régions par un réseau de postes de contrôle établis en Cisjordanie et
dans la bande de Gaza, et entre ces secteurs et Israël. Les Palestiniens sont,
de fait, contraints de vivre dans des Bantoustans, encerclés et contrôlés par
Israël.
Malgré ces agissements, l’OLP est
toujours convaincue du bien-fondé de la poursuite des négociations en vue d’arriver
à une paix durable. Elle a fourni de gros efforts pour satisfaire les
obligations auxquelles elle s’était engagée dans le cadre des Accords d’Oslo,
et poursuit simultanément l‘énorme projet de construction de l’Etat palestinien.
Avec le soutien généreux de la communauté internationale, l’Autorité Nationale
Palestinienne (ANP) nouvellement créée a assumé un éventail de responsabilités en
matière civile et sécuritaire. Des ministères et une administration ont été
établis pour subvenir aux besoins de la population palestinienne. Des milliers
d’hommes et de femmes palestiniens ont été recrutés, formés et sont depuis
employés par les ministères de l’ANP et par les forces de sécurité. En quelques
années seulement, l’ANP est devenue le plus grand employeur dans les
territoires palestiniens. Simultanément, les élections du Conseil Législatif
Palestinien (CLP) ont été organisées en janvier 1996. Le CLP commença à établir
le cadre juridique qui gouvernerait les secteurs desquels les forces israéliennes
se retireraient.
En terme de sécurité, malgré des
reculs occasionnels, les forces de sécurité palestiniennes ont rencontré un
succès indéniable, et ceci s’est matérialisé par l’amélioration de la sécurité
des citoyens palestiniens et israéliens : pendant 3 ans, du 5 septembre 1997 au
1er novembre 2000, pas un seul citoyen israélien n’est mort en
raison d’attaques palestiniennes en Israël. Ce résultat est remarquable, au regard
de la jeunesse du dispositif de sécurité palestinien nouvellement créé ainsi
que des obstacles israéliens, toujours présents.
Malgré les efforts palestiniens
menés durant cette période, ceux-ci ne furent pas en mesure d’endiguer les
effets de la poursuite de l’occupation israélienne. A l’été de l’an 2000, les Palestiniens
étaient devenus, de fait, de plus en plus frustrés : aucun signe perceptible ne
pouvait faire espérer une fin du contrôle israélien sur les vies des
Palestiniens et sur leur territoire. Malgré la multiplication des tractations sur
la question des prisonniers politiques palestiniens, environ 1650 d’entre eux
restaient détenus dans les prisons israéliennes. En juillet 2000, au sommet de
Camp David, Israël n’a pas répondu ne serait-ce qu’au minimum des attentes
palestiniennes. Les espoirs d’un avenir meilleur qui avaient été créés par le
lancement du processus de négociations se délitèrent progressivement, laissant
place côté palestinien à la déception et à l’amertume.
L’Accord intérimaire sur la Cisjordanie et la Bande de Gaza a divisé la Cisjordanie en trois
zones majeures
:
Zone A – la vaste majorité de la population palestinienne habite dans
la zone A, où l’autorité palestinienne a un contrôle civil et sécuritaire. La zone
A, comprenant 17.2% de la
Cisjordanie, est divisée en zones séparées et non contiguës.
Les barrages israéliens entourent chacune de ces zones.
Zone B – La majorité du reste de la population palestinienne habites
les zones dites ‘B’, où l’autorité palestinienne a un contrôle civil mais
Israël a le contrôle sécuritaire. La zone B représente 23.8% de la Cisjordanie.
Zone C – Consistant de 59% (la majorité de la Cisjordanie), Israël y
a un contrôle sécuritaire et civil complet. Cette zone est la seule zone
contiguë en Cisjordanie occupée et elle entoure et divise les zones A et B.
Source : Mémento des négociations - O.L.P
Source : Mémento des négociations - O.L.P
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