- Résumé
Durant les 41 années d’une
occupation toujours en cours, Israël a mis en oeuvre des politiques violant le
droit international et causant un tort significatif aux Palestiniens. En tant
que puissance d’occupation, Israël se doit d’indemniser les Palestiniens pour
les actes qu’il a commis en violation des normes reconnues du droit
international. De tels actes illégaux comprennent, entre autres : la colonisation
des territoires occupés; l’exploitation illégale de l’eau et d’autres
ressources naturelles; la pollution de l’environnement; la confiscation de
propriétés culturelles; la perception de taxes qui n’ont pas été réinvesties
dans les territoires occupés; et l’usage excessif de la force contre la population
civile palestinienne.
Bien que ne figurant pas parmi
les six dossiers du Statut Permanent ainsi que définis par les Accords d’Oslo, l’indemnisation
au titre de l’occupation est un sujet qui touche la plupart des problèmes du
Statut Permanent. Les Palestiniens considèrent ce sujet comme essentiel non
seulement afin d’assurer l’équité d’un quelconque accord sur le statut final,
mais aussi en tant que pierre angulaire qui mettrait définitivement fin à
l’ensemble des réclamations en suspens.
- Droit international
En tant que force d’occupation,
Israël est soumise aux normes internationales relatives à l’occupation et aux
autres normes du droit international applicables.
Conformément au droit
international, les Etats doivent réparer les dommages qu’ils ont causés en
violation des normes et obligations qui leurs sont applicables. Ainsi, Israël
est responsable de toutes les pertes et dommages résultant directement d’actes
commis en violation du droit international dans le cadre de l’occupation
israélienne de la Cisjordanie,
y compris Jérusalem-Est, et de la bande de Gaza.
Le Projet d’articles sur la
responsabilité des Etats de la
Commission du droit international (ILC) précise qu’un Etat
responsable d’un acte illicite est dans l’obligation d’y mettre fin et de
réparer les dommages provoqués,
par le biais de la restitution en nature et/ou d’indemnisation.
L’avis consultatif de 2004 de la Cour Internationale
de Justice (CIJ) sur les conséquences légales du mur construit dans les
territoires occupés palestiniens confirme la position palestinienne en matière
de réparation. Dans son dispositif concernant les activités menées par Israël
depuis 1967, la CIJ
juge que «la construction du mur et le régime qui lui est associé sont
contraires au droit international» et que du fait de ses actions illicites, il
s’ensuit que la responsabilité d’Israël est engagée en vertu du droit
international .La Cour
ordonne ainsi qu’en raison de ses violations, Israël doit «cesser immédiatement
les travaux d’édification du mur qu’il est en train de construire dans le
territoire palestinien occupé, y compris à l’intérieur et sur le pourtour de
Jérusalem-Est», retourner la terre à ses propriétaires légaux et «réparer tous
les dommages causés à toutes les personnes physiques ou morales affectées par
la construction du mur».
- La position de l’OLP
Dans le cadre des négociations
sur le Statut Permanent, l’OLP cherchera à obtenir l’indemnisation du peuple
palestinien pour une variété de préjudices, comprenant :
* les dommages
causés à la propriété en raison de la colonisation, y compris le mur et la
construction de routes de contournement;
* les dommages
résultant de l’usage illégal et de l’épuisement par Israël des ressources d’eau
palestiniennes;
* les dommages
causés à l’environnement par les politiques d’Israël et sa négligence à mettre
en application les mesures de protections adéquates;
* les dommages
résultant de l’usage par Israël des ressources financières palestiniennes, y
compris les taxes et droits de douane, qui auraient dû profiter à la population
locale;
* les dommages
résultant de la confiscation, de la perte, ou de l’endommagement des biens
culturels palestiniens.
L’OLP est de l’avis qu’un
éventuel refus israélien de traiter la question de l’indemnisation minerait
sérieusement les efforts visant à mettre fin au conflit et à toutes les réclamations
qui y sont liées.
Il serait également dans
l’intérêt d’Israël de résoudre collectivement, dans le cadre des négociations,
l’ensemble des réclamations relevant des dommages subis et des droits à réparation,
plutôt que d’envisager leur résolution disparate devant les tribunaux
israéliens ou d’autres systèmes judiciaires qui seraient mis en place. En
outre, au lieu de résoudre les réclamations les unes après les autres, en
utilisant des principes de résolution et d’évaluation contradictoires, l’adoption
de la proposition palestinienne offrirait un système de résolution et
d’évaluation complet qui couvrirait toutes les zones de contentieux.
Les deux parties pourraient
notamment négocier la mise en place d’un mécanisme d’évaluation et pourraient s’entendre
afin de nommer une équipe d’experts commune qui puisse mener à bien les travaux
techniques nécessaires, au nom des deux parties.Au-delà d’un accord sur la
méthode de résolution, une reconnaissance officielle indiquant que la
restauration de la justice est en cours sera nécessaire. Ceci est en définitive
le seul moyen d’accomplir une réconciliation réelle et durable entre
Palestiniens et Israéliens.
Source : Mémento des Négociations - O.L.P
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