dimanche 20 juillet 2014

Que la paix résonne enfin - La Marseillaise 20/07/2014


A l’appel du Réseau Palestine, des milliers de personnes ont défilé samedi 19 juillet  depuis le Vieux-Port de Marseille jusqu’à la préfecture des Bouches-du-Rhône. Objectif : dénoncer les bombardements sur Gaza.

Sous l’ombrière du Vieux-Port, des centaines de personnes s’agglutinent. Têtes braquées vers le miroir qui les surplombe. Un mime se joue dans le reflet. « C’est pour représenter les bombardements sur Gaza », glisse une jeune fille, keffieh autour du cou. Les applaudissements fusent. Puis des cris : « Israël assassin. » Soudain la foule grossit. Plusieurs milliers de manifestants grondent. Des drapeaux palestiniens parsèment les rangs. Un écriteau annonce : « Gaza, on souffre et on se battra avec toi. »

Comme ailleurs en France, et notamment à Manosque, il s’agit de réclamer l’arrêt des attaques israéliennes sur le territoire palestinien. Et ceci, dans le calme. Seules trois personnes prennent la parole avant le départ du cortège. Une Israélienne, opposée à la colonisation, lit un texte. « Combien de morts ? De vies détruites ? Le meurtre est toujours là. Ce sont les méthodes qui changent, lance-t-elle. Depuis 2000, tous les 3,7 jours un enfant palestinien est tué. » à son tour, Hichem, un Gazaoui expatrié, saisit le micro. « Le peuple de France n’est pas le gouvernement français. Je vous remercie d’être là, commence-t-il. François Hollande ne représente pas les valeurs de la France... » Des huées résonnent dans l’assistance. Régine Fiorani, membre du Collectif 13, n’oublie pas non plus le contexte tendu dans lequel a lieu cette manifestation. « S’il y a de la provocation, ne répondez pas, insiste-t-elle. Ne leur permettons pas de dévoyer notre soutien pour le peuple palestinien. »

Un combat citoyen

Après quelques instants d’hésitation, la marche démarre. Direction : la Canebière, puis la préfecture. Des étendards s’agitent. Front de gauche, PCF, Mouvement de la paix, Action anti-fasciste... Les horizons sont divers. Certains slogans sont lancés en arabe. « Il ne faut pas tomber dans le panneau, s’emporte Nadjet Bouchikhi, qui tient dans les mains un large drapeau français, acheté lors de la coupe du monde de 1998. Il faut parler dans une langue que tout le monde comprend. Moi, je suis là en tant qu’être humain d’abord, et en tant que Française, attachée aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. »

Le cortège avance. Des passants s’arrêtent. « ça sert à rien », râle l’un d’eux. D’autres se montrent moins négatifs, comme cette femme qui porte un sac-à-dos. Une touriste, visiblement. Elle prend une photo du défilé, puis tourne les talons. Nul doute, l’événement ne devrait pas passer inaperçu. « Il y a plus de monde que la semaine dernière, estime un homme dans le cortège. Peut-être que c’est dû aux interdictions à Paris, mais je crois que c’est aussi parce qu’Israël a intensifié les frappes. »



 Incidents à paris

Plusieurs milliers de manifestants ont afflué hier à Barbès à Paris, pour exprimer leur soutien aux Palestiniens, malgré l’interdiction de cette manifestation par les autorités. « Nous sommes tous des Palestiniens » ou « Palestine vivra, Palestine vaincra », ont-ils scandé, sous l’oeil attentif de très nombreux CRS positionnés aux alentours. Des dizaines de cars de police étaient stationnés de chaque côté du métro aérien. Plusieurs avenues ont été coupées à la circulation. Peu auparavant, le président de la République a lancé une mise en garde depuis le Tchad, avertissant que « ceux qui veulent à tout prix manifester en prendront la responsabilité ». La préfecture de police de Paris a interdit vendredi cette manifestation, évoquant des « risques graves de trouble à l’ordre public ». Dans une partie du cortège, des manifestants ont jeté des projectiles, des pierres et des bouteilles sur les forces de l'ordre à la fin de la manifestation. Les policiers ont répliqué avec des gaz lacrymogènes, provoquant des mouvements de foule disparates dans les petites rues autour du carrefour Barbès, dans le nord de la capitale. Au près d'une quarantaine de personnes ont été interpellées.

 Marjolaine Dihl - La Marseillaise

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