Ce sont plusieurs dizaines de personnes qui se sont rassemblées
samedi 12 juillet en fin de matinée devant la mairie de Manosque pour
protester contre l’escalade de la violence en Palestine et les
bombardement dans la zone de Gaza. Le Mouvement de la paix, le Front de
gauche, le NPA ont répondu à l’appel, ainsi que des élus municipaux de
la cité de Giono tels que Claude Testanière, Émilie Lauvergeon et
Martine Carriol pour le Front de gauche et Michel d’Angelo et Franck
Parra pour le PS, ont répondu à l’appel.
Au-delà de la légitime exigence de cessation des hostilités, il
s’agissait aussi et surtout de pointer les responsabilités en la
matière, notamment en ce qui concerne le non-respect du droit
international de la part du gouvernement réactionnaire de l’État
d’Israël et la réaction des dirigeants français et européens, qu’il
serait un euphémisme de qualifier d’ambiguë.
Le dialogue s’instaure
Samedi matin, c’est naturellement jour de marché et de grande
affluence dans le centre ancien de Manosque. Au-delà du succès mitigé
d’une mobilisation de dernière minute, de nombreuses personnes ont eu
leur curiosité piquée par ce rassemblement aussi inespéré qu’impromptu.
On pouvait y voir notamment de nombreux jeunes issus des quartiers
populaires de la ville dont le regard a été immédiatement attiré par la
banderole du Mouvement de la paix. Une jeune garçon se méprend et
s’emporte : « On tue des enfants et puis ils réclament la paix !
», s’exclame-t-il avec colère en pensant qu’il s’agit d’une
manifestation pro-israélienne. La jeune fille qui l’accompagne le
corrige : « Mais non, ils défendent la cause palestinienne, regarde le badge de cette dame avec le drapeau de la Palestine », lui rétorque-t-elle.
Le dialogue se poursuit donc tant bien que mal, contribuant à dénouer
les tensions et les incertitudes d’une jeunesse à juste titre révoltée
par les injustices et l’exclusion dont elle est l’objet. Beaucoup
parlent de leur aspiration à davantage de justice, à davantage
d’égalité. Avec leurs propres mots, ils s’inquiètent des dérives
communautaristes, qui ne viennent pas forcément de là où on les attend :
« J’en ai marre qu’on mette les gens dans des cases, argumente la même jeune fille, les
juifs là, les musulmans, là, les noirs, là, les chrétiens là, on est
tous pareils, on est tous égaux, des êtres humains et puis c’est tout ». Et tous de dénoncer la violence faite aux pauvres pour défendre les intérêts des riches : « C’est
pour cela qu’il faut que les vieilles grand-mères,/ De leurs pauvres
doigts gris que fait trembler le temps,/ Cousent dans le linceul des
enfants de sept ans ».
Ces vers de Victor Hugo, qui dénonçait la violence du régime policier
de Napoléon le Petit, qui s’en prenait même aux enfants, n’ont pas pris
une ride : les bourreaux sont les mêmes.
MORGAN TERMEULEN
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