vendredi 31 octobre 2014

Déclaration de l’ANECR La mort du jeune Rémi Fraisse : intolérable et significative d’une dérive antidémocratique - 31/10/2014

La mort du jeune Rémi Fraisse : intolérable et significative d’une dérive antidémocratique

La mort du jeune Rémi Fraisse, tué par l’explosion d’une grenade offensive lancée par les forces de gendarmerie sur le chantier du barrage réservoir de Sivens n’est pas tolérable dans notre République.
Les élus communistes et républicains partagent l’émotion qu’a suscité ce décès d’un jeune de 21 ans, les conditions dans lesquelles il est advenu.
Ils s’associent à toutes les manifestations de sympathie. La mobilisation démesurée et provocatrice des forces de l’ordre, une stratégie de la tension utilisée depuis plusieurs semaines sur le site, des actes « musclés » répétés, sont les premières des causes de l’issue fatale.
Cela est d’autant plus insupportable qu’il apparait maintenant que les raisons pour lesquelles les opposants à ce projet se mobilisaient étaient fondées : le rapport d’expertise rendu public en début de semaine se révèle critique vis-à-vis du barrage, en raison d’une capacité de retenue « surévaluée » au regard de son utilité. En réalité, le projet de retenue a été décidé et voté par l’assemblée départementale avec un souci manifeste : éviter que les enjeux et le débat soient sur la place publique.
Comment en outre ne pas s’interroger sur le fait qu’un moratoire sur la construction de ce type de barrage avait été décrété par Delphine Batho, du temps où elle était ministre de l’environnement, moratoire que les pouvoirs publics ont fait « sauter » après son éviction du gouvernement ?
Des solutions alternatives, de moindre envergure, respectueuses de la diversité biologique, poussant l’idée d’un certain type de gestion coopérative agricole à petite échelle, ont été avancées. Elles n’ont pu être débattues dans un climat serein et citoyen. En lieu et place, la mort d’un jeune étudiant.
Les élus communistes et républicains dénoncent avec force la dérive autoritaire qui tend à imposer « la raison d’un petit cercle », les critères de type technocratique, de rentabilité à courte vue pour les décisions à prendre et cela jusqu’au plan local.
Cela conduit à corseter le débat public, la citoyenneté et n’est certainement pas de nature à réconcilier les citoyens avec les institutions et celles et ceux qui les représentent.
Il est important de s’orienter vers un autre type de développement qui donne toute sa place et sa pertinence à l’action publique et à son contrôle par le peuple, à l’intervention citoyenne, en les considérant pleinement comme moteurs des avancées sociales, économiques et écologiques.
De ce point de vue, nous ne pouvons que réitérer notre opposition profonde à la réforme territoriale en cours, qui à coup d’intercommunalité géantes, de métropoles intégrées et de « super régions » est une machine à casser le lien de proximité entre les citoyens et les assemblées élues, à écarter élus et habitants des lieux véritables de décisions, à démanteler l’action publique pour mieux laisser le champ libre à l’affairisme, à « l’attractivité », à la compétition entre les hommes et entre les territoires.

Montreuil le 30 octobre 2014
Association Nationale des Élus Communistes et Républiquains

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