Il est urgent de sortir l’énergie de la loi du marché et
de la concurrence. Enjeux auxquels la loi en débat ne répond absolument pas.
Bien au contraire. Elle participe à privatiser purement et simplement par
exemple notre parc
hydroélectrique (barrages). Or celui-ci contribue aux multi-usages de l'eau,
comme la gestion des crues, la sécurité des biens et des personnes mais
également elle permet de répondre aux exigences des périodes de pointe de
consommation. Elle est notre première énergie renouvelable, sa braderie est
inadmissible !
L’objectif
de diminuer par deux nos consommations d’énergie à l’horizon 2030 est
contestable ! Cette perspective est complètement incohérente d’une part avec
l’évolution démographique de notre pays dont les prévisions s’acheminent vers 70
millions d’habitants en 2050 et d’autre part avec la satisfaction des besoins
sociaux. Les baisses de consommation observées ne sont que les conséquences de
la crise sur l’activité économique et l’augmentation de la précarité
énergétique. Le PCF ne se résigne pas à désindustrialisation de notre pays. Cela
suppose un accroissement de nos capacités de production et donc de consommation
d’énergie.
La
réduction de 30 % de nos émissions de CO2 d’ici à 2030 vient en contradiction
avec l’objectif de vouloir réduire la part de l’électricité nucléaire dans le
mix électrique. Axer la transition énergétique sur notre production
d’électricité peu émettrice de C02 (9%), en raison du mix nucléaire et
hydraulique, est aberrante.
Puisque
qu’en France, les bâtiments et les transports, c’est 70% de notre consommation
d’énergie, c’est dans ces deux secteurs qu’il est urgent d’agir ! Les énergies
fossiles représentent aujourd’hui 69% de l’énergie finale consommée en France,
les transports consomment près de la moitié de cette énergie, ils sont les
premiers responsables de la croissance des émissions de gaz à effet de serre
(42.000 décès prématurés seraient imputés à la pollution atmosphérique). Le
report modal, le fret ferroviaire, les lignes secondaires, l'urbanisme en
particulier l’étalement urbain, la faiblesse de l'appareil productif pour
produire ou recycler (aciérie) qui nous contraint à importer la majorité de ce
qu'on consomme ne sont pas abordés. Le transport reste le grand oublié de la
transition énergétique.
Le
recul du gouvernement sur l’écotaxe est éloquent ! En plus de faire supporter
une taxe supplémentaire sur les particuliers, l’Etat se prive de recettes
directement affectées aux infrastructures routières.
Quant
à l’objectif d’une rénovation thermique de 500 000 logements par an,
malheureusement force est de constater qu’aucun financement ne l’accompagne,
sans parler de la nécessité de développer la filière industrielle (emplois et
formation).
L’accès à l’énergie est un droit fondamental Il doit être reconnu
comme tel ! Nul ne peut en être privé pour cause de pauvreté. Il devrait être
inscrit dans la loi comme droit opposable !
Le
PCF exige la création d’un pôle public de l’énergie comme acteur d’une politique
de coopération industrielle visant le progrès social et répondant aux grands
défis écologiques de la France, en Europe et dans le monde. Il faut que
l’intérêt général prenne le pas sur les intérêts particuliers et
l’enrichissement de quelques uns. En ce sens, il faut en finir avec le système
de soutien direct aux ENR. Il faut, via des politiques publiques efficaces, tant
en matière d’investissements que de recherche, créer des filières industrielles
du renouvelable.
Enfin,
la France doit être un des acteurs dans la relance de l’énergie nucléaire qui
s’opère à l’échelle mondiale en y apportant son expertise et ses exigences en
matière de sûreté.
Valérie Gonçalvès,
dirigeante nationale du PCF en charge de la commission énergie.
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