Les restructurations à La Poste n’en finissent pas. Depuis sa privatisation, les réorganisations, fermetures de sites, délocalisations, et suppression d’emplois se succèdent à un rythme effréné.
Après avoir rodé pendant des années en zone rurale sa stratégie de suppression de bureaux, le groupe accélère ses
coupes dans les effectifs et entame désormais une restructuration radicale de sa présence en zone urbaine.
Parallèlement, alors qu’il détient 70 % du capital de La Poste, l’État fait lui fait mener une véritable politique de Shadoks, doublée d’une hypocrisie terrible à l’égard des agents comme des usagers.
Pensez-donc : après lui avoir versé sans contreparties 297 millions d’euros de crédit d’impôt au titre
du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), argent provenant du contribuable, l’État a reçu de La Poste 171 millions d’euros de dividendes
sur les 627
millions d’euros de bénéfices nets réalisés par l’entreprise en
2013. Systématiquement présenté par le Gouvernement comme un levier pour
l’emploi, le CICE est dans les faits une simple machine à
dividendes.
Ainsi, en 2013, La Poste aura diminué de 1,8 % ses effectifs, soit 4500 suppressions d’emplois, alors que le gouvernement prétend — devant les micros — vouloir combattre le chômage et se lamente sur son augmentation continue !
Ajoutons
que, parallèlement aux suppressions d'emploi, la précarisation de
l’emploi se poursuit au sein du groupe avec
la multiplication des CDD, dont la direction de La Poste s’est fait
une véritable spécialité depuis longtemps, avec parfois plusieurs
centaines de contrats successifs pour un même salarié
!
Et que dire également de l’absence de prise en compte par l’actionnaire principal du mal-être et de la
souffrance au travail des agents et salariés du groupe. Car
l’ensemble des représentants syndicaux de l’entreprise font état de la
dégradation sans précédent des conditions de travail et
de la pression managériale.
Pour la CGT, la Poste n’est pas une entreprise comme les autres.
Les missions de service public qui lui sont officiellement confiées sont aujourd’hui directement menacées par des
stratégies financières tout à fait contradictoires qu'on lui fait décider.
Qu’il s’agisse:
- > du service universel de la distribution du courrier,
- > de l’accessibilité bancaire,
- > ou du maillage de la présence postale sur l’ensemble du territoire,
...Ces missions sont fondamentales dans un contexte d’explosion de la pauvreté et des difficultés des personnes, et de besoins de proximité et de qualité de service pour tous les acteurs sociaux et économiques.
Comment comprendre par exemple que l’on éloigne toujours plus les personnes les plus en difficultés d’un service aussi
indispensable qu’un bureau de poste de plein exercice ?
Les luttes à répétition que mènent de ses salariés — fortement attachés à la qualité du service et amoureureux du "bien
travailler" — sont complètement légitimes.
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