Luttes. Journée de mobilisation des agents des industries électriques et gazières en riposte aux effets néfastes de la loi sur la transition énergétique pour une croissance verte.
Grosse journée de mobilisation à l’usine de Sainte-Tulle
(Alpes-de-Haute-Provence) ce mardi pour dénoncer la loi de transition
énergétique actuellement en débat national, et surtout pour faire
entendre la voix des travailleurs.
Jean-Luc Arnaud, délégué CGT a d’entrée situé les enjeux, à savoir « une
loi qui n’est qu’un prétexte à un accord pré électoral entre le Parti
socialiste et les Verts qui n’aborde à aucun moment la réponse aux
besoins des citoyens en matière d’énergie, pas plus que les besoins de
développement du secteur industriel. Des zones sont en situation
déficitaires comme le Languedoc-Roussillon ».
Puis de commenter : « Cette loi est du vol car elle est
construite sur les deniers publics comme les autoroutes qui ensuite sont
passés dans le secteur privé. S’il en est de même pour l’énergie, c’est
pour rembourser la dette. De plus cette loi est destructrice en termes
d’emplois ».
Frédéric Pinatel de FO : « On se bat dans nos entreprises car
nous sommes tous touchés par cette loi de transition énergétique, pas
que pour nous, salariés mais pour tous les citoyens. Tous les élus ont
une part de responsabilité dans une perspective d’ouverture au capital.
Si les choses n’évoluent pas, nous irons beaucoup plus loin. Nous
dénonçons cette loi gouvernementale, et diminuer le nucléaire est
irréaliste. »
Parmi les interventions, l’argument de l’Allemagne qui a diminué sa
part nucléaire au profit des éoliennes, mais qui en contrepartie a
considérablement augmenté les émanations de CO2.
La lutte contre le réchauffement climatique est la priorité.
Une loi non convaincante
Il a été rappelé les objectifs de la loi : la diminution de 40% des
émissions de gaz à effet de serre, de 30% la consommation des ressources
fossiles, l’augmentation du renouvelable à 32% à l’horizon 2030, et
surtout la diminution de la part du nucléaire de 75% à 50% d’ici 2025.
Or, plusieurs sujets ne sont pas abordés par la loi, comme celui de
la tarification. La France applique les tarifs les plus bas de la
Communauté européenne avec un kilowatt à 13 centimes d’euro contre 28 en
Allemagne.
Cet écart s’explique par la mise en place depuis 1946, d'un projet du Conseil national de la Résistance d’un prix « mix énergétique » spécifique incluant toutes les sources d’énergie, et géré par des entreprises publiques.
Les doutes quant à l’efficacité de la CSPE
Une autre question absente de la loi porte sur les conséquences
sociales pour les usagers. Aujourd’hui sur notre territoire 11 millions
de personnes vivent en précarité énergétique. Au regard des dispositions
contenues dans le texte apparaît l’augmentation progressive de la
Contribution au service public de l’électricité (CSPE). Les tarifs ne
pourront qu’augmenter et donc entraîner encore plus de citoyens dans la
précarité énergétique.
La CSPE est censée répondre à trois objectifs : la péréquation
tarifaire dans les départements d’outre mer, le soutien aux énergies
renouvelables et la cogénération.
Cette participation était en 2012 d’environ 11,57 euros par foyer,
mais l’augmentation de la précarité énergétique, le soutien au
développement des énergies renouvelables devraient faire exploser cette
taxe.
Peu de citoyens ont compris ce que venait faire cette taxe sur leur
facture, et encore moins sont conscients de leur explosion future.
Enfin, si la CSPE rapporte aujourd’hui 146 millions d’euros, le
« chèque énergie » censé remplacer les tarifs sociaux représente un
milliard d’euros. On peut se demander qui va combler l’écart.
De lourdes conséquences sociales
Cette loi n’aborde pas non plus les conséquences sociales pour les travailleurs de l’énergie. Pour la CGT, « le
but unique serait de faire de l’écologie sur le dos du système
électrique français et de ses salariés en procédant à la fermeture des
tranches de production thermiques, d’ouvrir le capital à des concessions
hydrauliques afin de faire baisser la part publique à 34% et de
plafonner la production nucléaire à 50% contre 75% aujourd’hui. »
Le secteur nucléaire représente à lui seul 2500 entreprises et 220000
salariés, 100000 embauches sont prévues dans le secteur à l’horizon
2020.
Cette loi promulguée en l’état créerait une explosion des entreprises
de distribution de gaz et d’électricité ERDF et GRDF via la
régionalisation et la territorialisation. Cela provoquerait une brèche
pour les territoires qui prévoient dans le cadre de la réforme
territoriale de prendre à leur charge la production et la distribution
de l’électricité et du gaz au travers de Sociétés publiques locales
(SPL), de Sociétés d’économie mixte (SEM) ou de Régies.
Une action régionale suivie
Dès l’aube, il y eut une baisse de 30 méga watts à partir du site de
Sainte Tulle sur la chaîne de la Durance, 10.000 MW au plan national.
De plus, la Centrale de Martigues n’a pas démarré ce matin.
Plusieurs rassemblements ont eu lieu en région, à Toulon, Avignon,
Nice et Marseille, une manifestation à Paris devant le Ministère de
l’énergie.
Un courrier a été adressé à tous les maires et parlementaires du territoire.
A Sainte-Tulle, 75% du personnel était en grève le 4 novembre
JEAN BANNER
Télécharger le communiqué Bilan de la journée du 04/11/2014 (CGT) en cliquant ici : https://www.dropbox.com/s/9v8eoh722f602uj/Communique%20Bilan%204%20novembre-1.pdf?dl=0
Télécharger la déclaration de Thierry Lepaon 04/11/2014 (CGT) en cliquant ici : https://www.dropbox.com/s/670g1c69owu6xhd/Declaration%20Th%20Lepaon%204%20nov.pdf?dl=0
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