samedi 29 novembre 2014

L’histoire du FN en frise chronologique

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 Compléments :

1. Le Front National (FN) est créé le 5 octobre 1972 à l’initiative de l’équipe d’Ordre Nouveau, (ON) qui tente de regrouper toutes les tendances de l’extrême droite française. Ordre Nouveau, le journal Militant, François Brigneau, Alain Robert, Pierre Bousquet, François Duprat, Roland Gaucher, Roger Holeindre rejoignent le mouvement ; Jean-Marie Le Pen, plus jeune député de France, qui avait soutenu la campagne de Tixier-Vignancour, et était alors déconnecté politiquement, est choisi pour présider le mouvement, car les cadres d’ON espère pouvoir le manœuvrer facilement.

2. Suite au meeting du 21 juin 1973 à Paris et aux affrontements avec la Ligue communiste, Ordre nouveau est dissout. Alain Robert et François Brigneau quittent le FN, emmenant avec eux les principaux cadres issus d’Ordre nouveau, du GUD et du Front de la Jeunesse. Le FN se réorganise alors autour de Jean-Marie Le Pen, tandis que François Duprat, homme de l’ombre, prend contact avec les néonazis de la FANE pour faire face au départ d’ON. Les anciens d’ON fondent le Parti des Forces Nouvelles (PFN) et soutiennent en sous main la candidature de Valéry Giscard d’Estaing à la présidentielle de 1974 (ils participent à son service d’ordre). Pierre Sidos de l’Œuvre française et Jean-Gilles Malliarakis, quant à eux, échouent à se présenter aux présidentielles.

3. Le PFN et le FN tentent de participer ensemble aux européennes de 1978, mais le PFN, qui bénéficie des subsides du Movimento Social Italiano (MSI) de Giorgio Almirante et de Fuerza Nueva du franquiste Blas Piñar, écarte son rival et se présente seul aux élections sous le sigle Eurodroite : il obtient 1,3% des voix. Aux élections présidentielles de 1981, le PFN appelle à voter Chirac puis Giscard ; le FN, dont le candidat Jean-Marie Le Pen n’a pu se présenter faute des 500 signatures nécessaires, prône l’abstention. Aux élections législatives suivant l’élection de François Mitterrand, le FN atteint son score le plus bas, avec 0,18% des voix.

4. Le 19 juillet 1981, la tuerie d’Auriol, perpétrée par des militants du SAC contre un des leurs provoque la disparition de la structure, entraînant un départ vers le MIL et le FN.

5. À partir de 1977, les solidaristes, menés par Jean-Pierre Stirbois, intègrent le FN : opposés à l’économie libérale et favorables à l’association capital/travail, ils apportent une certaine rigidité politique, et le développement d’un travail d’implantation dans les communes de gauche. Lors d’élections locales en 1982 et 1983, le FN obtient ainsi ses premiers succès électoraux, à Dreux en particulier, où Jean-Pierre Stirbois, nommé secrétaire général du FN, obtient 16,7% aux municipales, fusionnant au second tour avec la liste de droite.

6. Intervention du président François Mitterand auprès des chaînes de télévision publiques afin que Le Pen soit invité plus souvent.

7. Le FN s’élargit. Bernard Antony, chef de file des catholiques intégristes, quitte le CNI pour le FN. François Brigneau et Jack Marchal quittent le PFN pour revenir au FN. Jean-Marie Le Chevallier quitte l’UDF pour rejoindre le FN.

8. En 1986, Bruno Mégret (RPR) et Jean-Yves Le Gallou, membres du Club de l’Horloge, rejoignent Jean-Marie Le Pen. La même année, le FN et ses listes ouvertes (le Rassemblement national) obtiennent 10%. 35 députés sont élus. Deux ans plus tard, suite à un changement de mode de scrutin, le FN perd tous ses députés.

9. Les provocations de Le Pen sur les chambres à gaz, « point de détail de l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale » (sept. 1987), et le jeu de mots « Durafour crématoire » (sept. 1988), provoquent des troubles au sein du FN, entre ceux qui prônent le rassemblement et les tenants d’une certaine orthodoxie.

10. L’implantation locale du FN s’est renforcée dans l’Est de la France et dans le Sud-Est, ce qui se solde aux municipales de 1995 par la conquête des mairies de Toulon, d’Orange et de Marignane, respectivement par Jean-Marie Le Chevallier, Jacques Bompard et Daniel Simonpiéri, sans compter Jacques Peyrat, ex-FN qui devient maire de Nice sous l’étiquette RPR, sans rien renier idéologiquement.

11. Bruno Gollnisch devient secrétaire général du FN, soutenu par la veille garde du FN qui veut contrer l’influence de Bruno Mégret, délégué général. En décembre 1995, la France connaît un mouvement social de grande envergure : le FN condamne ces grèves. De son côté, Bruno Mégret tente de mettre en place des syndicats FN, à la RATP et dans la police…

12. En 1985, le service d’ordre du FN, le Département Protection et Sécurité (DPS) dirigé par un ex-OAS, le Colonel Janbart, recrute chez les anciens policiers, militaires et mercenaires. Au congrès du FN en 1997, équipé comme des CRS, le DPS charge les contre-manifestants et utilise des fausses cartes de police pour contrôler des gens. À la fin des années 1990, il est l’objet d’une commission d’enquête parlementaire. Sous Marine Le Pen, on continue à voir des figures connues de l’extrême droite radicale (comme Axel Loustau) participer au DPS.

13. Les 29 et 30 mars 1997 se tient à Strasbourg le congrès du FN : Mégret arrive en tête des votes pour l’élection au bureau politique. Le 30 avril, Jean-Marie Le Pen agresse une élue socialiste à Mantes-La-Jolie suite à la présence de militants antifascistes : le 2 avril 1998 , il est déclaré inéligible. Mégret aurait dû se retrouver tête de liste aux européennes, mais Le Pen impose sa femme Jany, novice en politique. Le FN implose, avec d’un côté le FN de Le Pen et de l’autre le FN-MN (futur MNR) de Mégret.

14. Laissant le soin aux partis de droite comme de gauche de relayer son discours sur les questions de sécurité et d’immigration, le FN mène campagne contre l’euro, contre le « fiscalisme », contre les « affaires »… Stratégie payante, Le Pen se retrouvant pour la première fois au second tour de l’élection présidentielle de 2002.

15. Fabrice Robert et Christian Bouchet sont élus au conseil national du MNR en février. En avril ce dernier est écarté de la direction d’Unité Radicale (UR) par Fabrice Robert et Philippe Vardon. Pour la manifestation du 1er mai, Bruno Gollnisch contact UR ainsi que d’autres groupuscules pour les intégrer au service d’ordre. Le 14 juillet Maxime Brunerie, militant du MNR et d’UR tente de tuer Jacques Chirac. Unité radicale est dissoute, pour réapparaître quelques semaines plus tard comme Bloc Identitaire.

16. 20 septembre 2006 : Jean-Marie Le Pen prononce un discours à Valmy, au ton très républicain et social. Le texte aurait été écrit par Alain Soral qui s’est rapproché du FN. Quelques semaines plus tard, Dieudonné, grâce à quelques anciens du GUD, est invité aux BBR.

17.
Juin 2007 : Alain Soral crée Égalité et Réconciliation. Lors de son université d’été les 8 et 9 septembre, on peut croiser des anciens du GUD, Serge Ayoub ou Christian Bouchet.

18. Carl Lang quitte le FN suite à la décision de Marine Le Pen de ne pas le nommer tête de liste pour le Nord Pas-de-Calais. Alain Soral, déçu de ne pas être nommé tête de liste du FN aux élections européennes de 2009 en Ile-de-France quitte le FN et rejoint Dieudonné pour mettre en place la « Liste antisioniste ».

19. Opposée à Bruno Gollnisch, Marine Le Pen devient présidente du parti. Dans les mois qui suivent, elle et son équipe font la chasse aux soutiens de Gollnisch jugés trop radicaux. Alexandre Gabriac, membre de l’Œuvre française, est exclu du FN suite à la parution de photos le montrant effectuant le salut fasciste. En juillet, Yvan Benedetti, chef de Jeune Nation, membre de l’Œuvre française et soutien de Bruno Gollnisch, est exclu à son tour.

20. Le 8 mai est lancé le Rassemblement Bleu Marine (RBM), coalition politique à vocation électorale, à l’initiative du parti Souveraineté, Indépendance et Libertés (SIEL) de Paul-Marie Coûteaux, dont le but est de rassembler des militants et sympathisants hors du FN pour les législatives de 2012. Florian Philippot est son porte-parole.

21. Lors de la fête organisée pour les 40 ans du FN, des dirigeants du GUD (relancé deux ans plus tôt par Édouard Klein, fils d’anciens militant d’Ordre Nouveau et du GUD, avec l’aval de Frédéric Châtillon) sont pris en photos avec la direction du FNJ et Marion Maréchal-Le Pen.

22. Lors du défilé du 1er mai 2013, la sécurité du clan Le Pen et de la manifestation est assurée par des JNR de Serge Ayoub, employés par Axel Loustau, ancien dirigeant du GUD et associé de Frédéric Châtillon. Un mois plus tard, Le 5 juin, un militant antifasciste, Clément Méric, est tué par Esteban Morillo, proche d’Ayoub.

23. Aux élections municipales, le FN obtient 1544 postes de conseillers municipaux, et plusieurs mairies : Hénin-Beaumont (Steeve Briois) dès le premier tour, Fréjus (David Rachline), le septième secteur de Marseille (Stéphane Ravier), Beaucaire, Villers-Cotterêts, Hayange, Le Pontet, Le Luc, Cogolin, Mantes-la-Ville. Robert Ménard, soutenu par le FN, est élu à Béziers.

24. Congrès du FN les 29 et 30 novembre à Lyon. Mi-octobre, Julien Rochedy, qui avait nettoyé le FNJ pour le compte de Marine Le Pen, est débarqué de son poste à la surprise générale.

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