Si pour l’État, réformer c’est casser le service public, alors le combat des salariés de la compagnie maritime pour sauver le droit du travail français et la continuité territoriale est exemplaire.
Aller au tribunal, puisque
l’actionnaire en a ainsi décidé. Mais pas sans garanties, puisqu’il
existe encore des règles et des procédures à respecter. Notamment,
le respect par l’État, les actionnaires et la direction, de la
médiation dont la réunion du 18 novembre est la prolongation. Par
ailleurs, le caractère « technique » de l’utilité d’un dépôt de
bilan permettant d’échapper aux amendes européennes reste
contestable. Une intervention de l’État au nom du bien public serait
plus sûrement salvatrice.
Déposer le bilan au tribunal du commerce, les actionnaires et la direction de la SNCM y ont travaillé. Hier c’était fait. Reste au tribunal d’étudier si
la requête est recevable. Ce choix
« ne peut être favorable à la poursuite de l’activité de la compagnie et
du service public de continuité territoriale » assure
Michel Stefani, dans une question orale à l’Assemblée de
Corse au nom des élus communistes et citoyens du Front de gauche,
l’expérience permet en effet de penser que la commission
européenne ne se contentera pas d’une pirouette technique ». Bien
au contraire, l’élu corse reste convaincu que cette option laisse planer
le spectre d’une
liquidation.
Les élus Communistes interpellent le gouvernement
La liquidation judiciaire pourrait
intervenir alors que la compagnie dispose de la garantie de 600 millions
d’euros de compensation sur la DSP et qu’une réduction
de 500 postes a préalablement été acceptée par les syndicats ? La
mise en cession de paiement, anticipée, est artificielle et les
conditions ne sont pas réunies. Ce qu’a démontré le CE lundi où
les syndicats ont déposé une motion de défiance à l’encontre de
leur direction et actionnaires, dont l’État. En effet, les 4 volets qui
ont clairement défini en juillet dernier les objectifs de
la médiation n’ont pas été étudiés.
« L’heure du dialogue a largement
sonné », jauge Jean-Marc Simmarano, pour la CGT sédentaires, devant la
préfecture dans le mouvement commun du secteur des
Transports. « Le 18, nous ferons en sorte que les objectifs soient
tenus, cette fois. » Pour Frédéric Alpozzo, secrétaire général du
syndicat CGT des marins de Marseille : « Le gouvernement
travaille avec les actionnaires à la casse du service public et à
la mise en concurrence des salariés : c’est là tout le projet. Voilà un
an qu’on demande la saisie de la Caisse des dépôts et
consignations, il y a 15 jours, en commission des finances nous
n’avons pas entendu Emmanuelli ni aucun député, sinon Gaby Charroux,
interroger le rôle de la CDC dans notre dossier ».
Dans un communiqué commun, les élus
communistes Charroux, Coppola, Bucchini, Stéfani, Dharréville et
Charrier interpellent le gouvernement pour qu’il agisse
« pour empêcher la vente à la découpe de la SNCM et s’assure du
bon usage des 600 millions d’euros ». Ils invitent à la mobilisation via
un comité de soutien pour que « Vive la SNCM et le
service public ».
Myriam Guillaume
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