dimanche 9 novembre 2014

SNCM : garantir l’intérêt général - La Marseillaise 05/11/2014


Si pour l’État, réformer c’est casser le service public, alors le combat des salariés de la compagnie maritime pour sauver le droit du travail français et la continuité territoriale est exemplaire.

Aller au tribunal, puisque l’actionnaire en a ainsi décidé. Mais pas sans garanties, puisqu’il existe encore des règles et des procédures à respecter. Notamment, le respect par l’État, les actionnaires et la direction, de la médiation dont la réunion du 18 novembre est la prolongation. Par ailleurs, le caractère « technique » de l’utilité d’un dépôt de bilan permettant d’échapper aux amendes européennes reste contestable. Une intervention de l’État au nom du bien public serait plus sûrement salvatrice.
Déposer le bilan au tribunal du commerce, les actionnaires et la direction de la SNCM y ont travaillé. Hier c’était fait. Reste au tribunal d’étudier si la requête est recevable. Ce choix « ne peut être favorable à la poursuite de l’activité de la compagnie et du service public de continuité territoriale » assure Michel Stefani, dans une question orale à l’Assemblée de Corse au nom des élus communistes et citoyens du Front de gauche, l’expérience permet en effet de penser que la commission européenne ne se contentera pas d’une pirouette technique ». Bien au contraire, l’élu corse reste convaincu que cette option laisse planer le spectre d’une liquidation.
 
Les élus Communistes interpellent le gouvernement
La liquidation judiciaire pourrait intervenir alors que la compagnie dispose de la garantie de 600 millions d’euros de compensation sur la DSP et qu’une réduction de 500 postes a préalablement été acceptée par les syndicats ? La mise en cession de paiement, anticipée, est artificielle et les conditions ne sont pas réunies. Ce qu’a démontré le CE lundi où les syndicats ont déposé une motion de défiance à l’encontre de leur direction et actionnaires, dont l’État. En effet, les 4 volets qui ont clairement défini en juillet dernier les objectifs de la médiation n’ont pas été étudiés.
« L’heure du dialogue a largement sonné », jauge Jean-Marc Simmarano, pour la CGT sédentaires, devant la préfecture dans le mouvement commun du secteur des Transports. « Le 18, nous ferons en sorte que les objectifs soient tenus, cette fois. » Pour Frédéric Alpozzo, secrétaire général du syndicat CGT des marins de Marseille : « Le gouvernement travaille avec les actionnaires à la casse du service public et à la mise en concurrence des salariés : c’est là tout le projet. Voilà un an qu’on demande la saisie de la Caisse des dépôts et consignations, il y a 15 jours, en commission des finances nous n’avons pas entendu Emmanuelli ni aucun député, sinon Gaby Charroux, interroger le rôle de la CDC dans notre dossier ».
Dans un communiqué commun, les élus communistes Charroux, Coppola, Bucchini, Stéfani, Dharréville et Charrier interpellent le gouvernement pour qu’il agisse « pour empêcher la vente à la découpe de la SNCM et s’assure du bon usage des 600 millions d’euros ». Ils invitent à la mobilisation via un comité de soutien pour que « Vive la SNCM et le service public ».
Myriam Guillaume

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