vendredi 28 novembre 2014

La Marseillaise au cœur de la Résistance

Événement. Une exposition se tient du 18 au 29 novembre à la Maison de la Région à Marseille sur la fondation de notre journal. Un rendez-vous qui prend toute son importance au vu de la situation du titre.

La Maison de la Région Paca, située au 61, La Canebière à Marseille, accueille du 18 au 29 novembre une grande exposition sur les 70 ans de la Marseillaise, dont le premier numéro officiel est sorti le 24 août 1944, après douze numéros clandestins publiés dès décembre 1943.
L'exposition « Une naissance clandestine » a été réalisée par le Groupe Marat, une association créée par des résistants FTP-MOI et dont l'esprit est aujourd'hui perpétué par des historiens et passionnés du devoir de mémoire.
Le visiteur pourra ainsi aller « à la rencontre de ceux qui ont donné naissance à la Marseillaise » résume l'historien Grégoire Georges-Picot, commissaire de cette exposition dont la scénographie est, elle, assurée par Caroline Fellowes.
La Marseillaise, « c'est le fruit d'une histoire très individuelle en fait, comme quand Pierre Brandon va voir en tête à tête l'imprimeur pour la première fois. C'était crucial dans la clandestinité de se mettre à sortir alors que d'autres journaux comme Combat ou Franc-Tireur commençaient eux à tirer à 30.000 exemplaires ». Mais jamais notre journal n'aurait pu voir le jour sans l'engagement d'hommes, de femmes, auteurs de gestes au quotidien. « Ce journal, c'est un petit groupe de gens bénéficiant d'un grand nombre de complicités : un curé, un commissaire de police, un voisin… »
Ce sera également l'occasion de retrouver images, sons et écrits de personnalités attachantes faisant partie du patrimoine de notre journal, tels les Brandon, Remacle, Fantini, De Bernardy, Obré, Roux, Rougeot, Georges, Hadjaj… Plusieurs membres de leur famille devraient d’ailleurs faire le déplacement.
Le fil de l'exposition court du 1er décembre 1943, date de la sortie du premier numéro clandestin, au 24 août 1944 quand la Marseillaise sortira de l'ombre. Justement, les Unes clandestines serviront à rythmer le parcours et seront illustrées par des faits historiques. « Il s'agit d'évoquer l'histoire de la Libération en Provence à travers la Marseillaise » annonce Grégoire Georges-Picot.

Quand nous titrons « Patriotes ou terroristes ? » à propos des Résistants, le 1er décembre 1943, « c'est l'occasion de revenir sur le sens des mots et s'interroger sur notre présent et notre avenir ».
Le mouvement social sera également à l’affiche avec un regard sur les grèves choc dans le bassin minier du Pays de Gardanne. Tout comme la question de l'unité de la Résistance via l'évasion de la prison Chave réalisée par des mouvements communistes et gaullistes. Le rôle des maquis ainsi que les journées de la Libération seront bien évidemment évoqués avec notamment quelques pépites de la photographe membre des FTP-MOI Julia Pirotte. On n'en dira pas plus. A voir donc.
La Marseillaise, le 17 novembre 2014

Héritage


Le journal la Marseillaise peut être fier de son histoire et de celles et ceux qui l’ont écrite depuis sa création sous l’Occupation en décembre 1943. Quelques semaines dans la clandestinité ont abouti à sortir de l'ombre. Si notre journal a toujours tenu à ne pas oublier son histoire, il ne s’est jamais inscrit dans une démarche passéiste. La marche vers l’avenir a toujours été son leitmotiv. Peut-être, en cette période complexe, aujourd'hui plus que jamais. Alors que la Marseillaise connaît des difficultés économiques majeures, les interrogations légitimes de chacun -et notamment des salariés- ne doivent pas laisser place à la résignation. Les nombreux messages de soutien que nous avons reçus depuis plusieurs jours sont là pour nous en persuader. « Ne laissez pas 70 ans d’histoire se terminer de cette manière » nous ont ainsi interpellé plusieurs lecteurs et amis. On ne peut être qu’encouragé à s’engager activement pour la survie de notre titre face à de telles exigences.
Tout comme on ne peut qu’être déterminé à poursuivre quand on regarde les risques pris par celles et ceux qui ont fondé notre journal. Au risque de leur vie carrément pour certains comme Mala Kriegel, Jean de Bernardy et Léon Paranque en 1944, tombés les armes à la main. La mobilisation de toutes et tous aujourd’hui pour construire un lendemain commun et durable doit aussi se mener avec ces repères historiques à l'esprit. Notre engagement et notre volonté d'aboutir n'en seront que décuplés.
Sébastien Madau (La Marseillaise, le 17 novembre 2014)

« Nos libérateurs », l'exposition complémentaire

Durant la même période, la Maison de la Région accueillera l'exposition « Nos libérateurs » également réalisée par l'association Marat. « C'est une exposition complémentaire à celle sur la Marseillaise » confie Grégoire Georges-Picot dont l'association a tenu à assurer une scénographie réfléchie. « Nous insisterons sur la place des soldats de l'Empire durant la Seconde guerre mondiale et pour la Libération ». Un phénomène qui parle à Marseille dans la mesure où de nombreux soldats d'Afrique du Nord sont entrés dans Marseille après avoir débarqué sur les plages du Var. « Ces deux chronologies, celle de la Marseillaise clandestine et celle des soldats, vont se retrouver et converger en Août 44 ».
Pratique
Où et quand ? Les expositions se déroulent du 18 au 29 novembre à la Maison de la Région sur la Canebière. Elles seront visibles du lundi au samedi de 9h à 19h. Accès : tramway (ligne 2, station Belsunce-Alcazar), Metro (ligne 2, station Noailles). Contact: 04 91 57 57 50.

Une naissance clandestine. L'exposition sur la Marseillaise revient sur cette intense période entre la clandestinité et sa sortie au grand jour le 24 août 1944 à travers l'évocation de celles et ceux qui ont participé à sa création.

Nos libérateurs. Également réalisée par l'association Marat, l'exposition « Nos libérateurs » soulignera le rôle et l'engagement des soldats originaires des colonies et ayant participé à la Libération de la France et Marseille plus particulièrement.

Projection. Les expositions seront visibles à partir de demain à la Maison de la Région. A cette occasion, à 19h sera projeté dans le grand auditorium le film de Grégoire Georges-Picot sur la Libération de Marseille, avec un débat avec le public ensuite.

Inauguration. L'inauguration officielle des expositions aura quant à elle lieu ce jeudi 20 novembre à partir de 16h en présence notamment de Michel Vauzelle, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, de membres de l'association Marat et de la Marseillaise.

Les esprits fondateurs

Mémoire. Notre journal n'aurait jamais pu voir le jour sans l'engagement de femmes et d'hommes auxquels un hommage leur sera rendu lors de cette exposition.
La Marseillaise, c'est évidemment ce journal qui, le 24 août 1944, annonce que Marseille se libère. Mais c'est également l'engagement d'hommes et de femmes qui, au péril de leur vie, se sont engagés pour que naisse et vive ce journal. Pierre Brandon avait pour mission de fonder un journal du nom de l'hymne national. Il sera rejoint par des résistants marseillais, ouvriers du livre, intellectuels, enseignants, journalistes… qui, tous à leur manière auront contribué à faire sortir de l'ombre le titre. Des petites mains aux grands esprits. Nous publions leurs photos, avec l'aimable autorisation de leurs familles et l'intermédiaire du Groupe Marat.
La Marseillaise, le 17 novembre 2014
Histoire. La Marseillaise s’expose
Depuis hier et jusqu’au 30 novembre, la Maison de la Région, sur La Canebière, accueille une très riche exposition sur l’histoire de notre quotidien qui célèbre cette année son 70e anniversaire. Réalisée par le Groupe Marat, elle retrace les grands événements couverts par la Marseillaise au cours des sept dernières décennies au travers de témoignages, de documents d’archives, de sons, de photos ou de films. Elle fait revivre l’épopée de la création et de l’évolution du journal. La Marseillaise, le 19 novembre 2014

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