mardi 18 novembre 2014

Pierre Laurent : « l’alternative, c’est maintenant »

Devant 2.000 militants, le Secrétaire national a conclu la conférence nationale de son parti par un appel à bâtir sans attendre une nouvelle majorité.
« La France souffre, c’est malheureusement une évidence », lançait hier Pierre Laurent, avec gravité, en clôture de la conférence nationale du PCF réunie à Montreuil. A l’ordre du jour : évaluation de la stratégie et travail sur le projet communiste.

Devant les 2.000 militants venus l’entendre, il affirme que « la France n’est pas condamnée à ce chaos ». Dénonçant « Hollande et Valls qui miment le Medef et veulent fermer le cercueil de la gauche ; Fillon et Sarkozy qui se battent pour prendre la tête de l’UMP ; et le clan Le Pen père et fille qui se frotte les mains », le Secrétaire national du PCF s’en prend à la médiocrité du débat politique concentré sur le prochain « chef de la France -puisque parait-il- c’est ce qu’il nous manque à nous les petits soldats de la guerre économique mondialisée. »

Pour lui, l’austérité mène dans le mur, il y a urgence à s’en émanciper. « La France doit se lever en Europe pour dire stop à l’austérité et elle sera entendue. Jusqu’à quand allez-vous suivre docilement les consignes de la Commission de Bruxelles, présidée par Jean-Claude Juncker dont on vient d’apprendre qu’en tant que Premier Ministre du Luxembourg, il truandait le Fisc avec 340 multinationales pour qu’elles échappent à l’impôt ? », interroge-t-il.

Un contrat de transformation sociale

Pour Pierre Laurent, « Manuel Valls n’est pas et ne sera jamais le Premier Ministre de la gauche ». C’est pourquoi il appelle « sans attendre, toutes les forces qui refusent l’austérité, à travailler à une nouvelle majorité de gauche, un nouveau contrat de transformation sociale, écologique et démocratique, mis en œuvre par un nouveau gouvernement et un nouveau Premier Ministre ».

Déterminé à riposter à la semaine d’actions prévue par le Medef « qui décidément ne connaît pas la décence » du 1er au 8 décembre, le dirigeant communiste propose une contre-semaine de mobilisation pour « demander des comptes » sur l’argent versé aux entreprises dans le cadre du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et appelle à réussir le journée d’action contre l’austérité du 15 novembre.

Un nouveau gouvernement

Nouvelle loi bancaire, nationalisation immédiate des autoroutes proposée par les parlementaires communistes, droit des salariés à la reprise coopérative des entreprises, impôt sur le revenu universel et réellement progressif, relance des salaires, prêts à taux proche de zéro pour les collectivités, rénovation écologique de l’Habitat… Pierre Laurent énumère les idées que mettrait un œuvre « un nouveau gouvernement de gauche, notre gouvernement ».

« Tout ce que nous souhaitons ne sera possible qu’en réinventant et en refondant la République pour rendre le pouvoir aux citoyens. Oui l’heure est venue de la VIe République ! », martèle-t-il. S’élevant contre le racisme, l’antisémitisme, la stigmatisation des musulmans, il rappelle son attachement « à la grande République de la laïcité ». « Il n’y a pas en France les Français et les autres. Eux et nous. Il n’y a qu’une France, la terre d’accueil de tous ceux qui y vivent, nés ici ou venus d’ailleurs », ajoute-t-il.

Très critique sur la réforme territoriale, le Sénateur de Paris annonce que dans l’ensemble des cantons, des candidats incarneront le « rassemblement de gauche contre l’austérité ». « Nous irons à cette bataille avec le Front de gauche pour protéger l’action publique, les services publics et la démocratie ».

Raillant les débats en cours au PS, à l’UMP ou au FN pour changer de nom, Pierre Laurent insiste : « nous n’avons jamais renoncé à être ce que nous sommes : des communistes, des résistants, des combattants, des chercheurs d’avenir. […] Nous sommes fiers de nos couleurs et du rouge que nous portons au cœur ».

Il lance un appel « aux citoyens, au Front de gauche, aux forces de la gauche sociale, politique, aux écologistes » pour une « alternative gagnante » avant de conclure : « À l’impossible nul n’est tenu, aujourd’hui à tous je dis : rêvons ensemble car nous sommes tenus à l’impossible ».

Léo Purguette (La Marseillaise, le 10 novembre 2014)

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