vendredi 28 novembre 2014

Pour que vive "la Marseillaise"



Soutien à "La Marseillaise" de « La Gauche Unitaire » Sud-Est. « Nos forces au service du journal »
Nous apportons notre soutien et exprimons notre entière solidarité au quotidien régional « La Marseillaise ». C’est l’avenir du journal qui est engagé. Cette situation est celle dans laquelle se retrouve l’ensemble de la presse écrite et plus particulièrement les quotidiens d’opinions. Elle illustre une crise d’un secteur d’activité dont l’expression libre est une condition au pluralisme. La dégradation des ressources publicitaires est à mettre en relation avec une liberté de ton qui ne convient pas à certains acteurs économiques et politiques. La Marseillaise indépendante de tout grand groupe financier ou industriel, n’a jamais eu comme vocation, celle de faire des bénéfices ni celui de distribuer de dividendes. Son seul but est celui d’être partie prenante depuis soixante-dix ans des débats publics et d’y apporter un point de vue ouvert et progressiste en Région PACA et dans le Languedoc.
À l’heure où les forces de la réaction affichent, au plan national comme local, leurs ambitions qui sont un danger pour le bien être des populations, cette expression est nécessaire pour les territoires où le journal compte de nombreux lecteurs. Nous sommes au côté de celles et ceux qui se battent pour que cette situation soit dépassée et que la continuité du journal soit assurée. Nous mettrons nos forces à la mesure de nos moyens au service du journal et de ses salarié-e-s pour que cette expression qui relève d’une mission d’intérêt général puisse continuer.
Henri Saint-Jean, Porte-parole « Gauche Unitaire » Sud-Est (La Marseillaise, le 23 novembre 2014)
 
Soutien à "La Marseillaise" du MDP. « Un si grand quotidien ne peut disparaître »
Un si grand quotidien régional ne peut disparaître à l’heure où il est si difficile de porter une parole sensiblement différente de la plupart des médias : une parole humaniste, progressiste, résistante et engagée contre tous les extrémismes, et ce depuis sa création ; une parole culturelle, attentive aux artistes de tous horizons ; une parole sociale, proche des mouvements et des associations qui, dans notre région, agissent auprès des salariés, mais aussi des personnes les plus démunies. Le pluralisme de la presse est indispensable au bon fonctionnement d’une vie démocratique et républicaine. C’est pourquoi le Mouvement des Progressistes (MDP, initié par Robert Hue), adresse son soutien aux journalistes et, plus généralement, à tout le personnel de « La Marseillaise ».
Jean Dufour, ancien Député, délégué du MDP 13 et Nicolas Céléguegne, délégué du MDP Marseille (La Marseillaise, le 23 novembre 2014)
 
Soutien à "La Marseillaise" de Pierre Dharréville. « Appel au rassemblement de soutien »
Face aux difficultés que rencontre le quotidien La Marseillaise, le mouvement de soutien est en train de prendre de l’ampleur. La Marseillaise nous est indispensable et elle a un avenir. C’est la bataille que veulent mener les communistes au côté de tous ceux qui sont attachés à l’existence du journal, au pluralisme de la presse, au côté des salariés et de leurs organisations syndicales et de la direction.
Demain, lundi 24 novembre à 8h30, est programmée une audience au tribunal de commerce. A cette occasion, pour réaffirmer notre volonté de donner un avenir à La Marseillaise, le PCF appelle à un rassemblement de soutien.
Pierre Dharréville, Secrétaire départemental du PCF 13 (La Marseillaise, le 23 novembre 2014)
 
Pour que vive la Marseillaise
L’émotion est très grande depuis l’annonce de la procédure qui doit conduire à la mise en redressement judiciaire de la Marseillaise. J’ai personnellement vécu les coups de fil angoissés, les mails spontanés de soutien, les demandes d’en faire plus, pour que la Marseillaise continue d’exister et de porter la parole de celles et ceux qui ne renoncent pas et luttent pour que l’espoir renaisse.
La crise que traverse la Marseillaise est la même que celle qui frappe l’ensemble de la presse ; mais qu’on ne vienne pas nous dire qu’elle est la conséquence fatale de la révolution numérique. Celle-ci est tout autant culturelle que technologique et elle ne condamne absolument pas les journaux. L’écrit, papier et en ligne, ne s’opposent pas. Ils sont complémentaires à condition de les inscrire dans un contexte politique qui garantisse la liberté, le pluralisme et l’existence matérielle des médias, papiers, audiovisuel ou en ligne.
Aujourd’hui ce n’est malheureusement pas le cas : d’une part la crise économique et son corollaire la chute brutale des ressources publicitaires, accablent les titres qui ne bénéficient pas des moyens dispensés par l’oligarchie financière : le Monde, le Nouvel-Observateur, Libération et bien d’autres titres survivent grâce à des « mécènes » qui ne sont pas si philanthropes que ça. Les journalistes de Libération en savent quelque chose.

Le Figaro doit sa fortune à Serge Dassault, fabricant et marchand d’armes, dont nous venons d’apprendre que ses largesses s’étendent à ses électeurs de Corbeil-Essonnes. Et je ne vous parle pas de Bernard Tapie, menace permanente pour les journalistes de la Provence dont l’avenir est désormais suspendu aux tribulations judiciaires de leur patron.
Dans tous les cas de figure ces investissements ne sont pas sans arrières pensées politiques et idéologiques au service de la « pensée unique ». Celle qui est sûre que le capitalisme constitue la fin de l’histoire.
D’autre part les gouvernements d’aujourd’hui et d’hier se sont acharnés à dresser des obstacles devant les journaux dits « d’opinions », comme si les autres n’en avaient pas. Ils ont organisé la présence massive dans les médias audiovisuels « des chiens de garde » de la pensée libérale et depuis peu de la rhétorique populiste avec l’omniprésence d’Éric Zemmour.
Dans ce cadre la Marseillaise subit une double peine : celle qui frappe tous les journaux, singulièrement la presse quotidienne régionale tel Nice-Matin dont il faut saluer le courage de son personnel à s’engager dans une coopérative ; celle qui atteint les fameux journaux « d’opinions », ceux qui s’opposent à l’air du temps, aux politiques d’austérité et à la vague brune qui, d’Estrosi à la famille Le Pen, s’abattent sur notre région. Relevons ensemble ce défi avec la Marseillaise, journal issu de Résistance, dont le nom porte fièrement les valeurs universelles d’égalité, de liberté et de fraternité de la Révolution française, qui est devenu le porte-voix de tous ceux qui luttent au quotidien, de tous ceux à gauche qui rêvent d’un autre monde.
Agir pour que vive la Marseillaise est donc essentiel pour résister aujourd’hui et préparer l’alternative de demain. Il s’agit de défendre la démocratie et le pluralisme et de faire vivre dans notre midi méditerranéen, terre de résistance et de partage, un espace progressiste d’expression et de confrontation des informations, des idées et des cultures.
Alain Hayot (La Marseillaise, le 22 novembre 2014)
 
L'Association Départementale des Elu(e)s Communistes et Républicains des Bouches-du-Rhône avec le journal la Marseillaise
La Marseillaise a 70 ans
Comme en témoigne l'exposition actuellement présentée à la maison de la Région, elle a permis -depuis la Libération- d'être une caisse de résonance pour les luttes des salariés, des syndicats, des mutualistes et des associations. Dans tous les domaines, de l'industrie à l'agriculture, de la culture et du sport à l'éducation. Ces dernières années -et de plus en plus- pour la démocratie, la défense des services publics, la lutte contre les inégalités. Sans oublier les débats autour du développement durable, pour le pluralisme et contre la pensée unique conjuguée à la bipolarisation de la vie politique. Mais les élu(e) s des collectivités territoriales de la zone de diffusion de La Marseillaise -dont nous sommes- savent aussi l'importance de ce journal pour la proximité et la démocratie locale. C'est dans cette esprit que l'Association départementale des Bouches-du-Rhône des élu(e)s communistes et républicains appelle l'ensemble des élu(e)s locaux, départementaux et régionaux -bien au delà de ses rangs- à s'inscrire dans le combat pour que La Marseillaise, une fois sous une protection positive du tribunal de commerce, vive et se développe en relevant les défis de l'avenir.
Les élu(e)s de l'ADECR 13 réuni(e)s en Assemblée Générale le samedi 22 novembre 2014.
 
« Une grande souscription pour la Marseillaise »
« Les amis de la Marseillaise » se mobilise pour que vive notre titre en lançant un appel à la solidarité financière et à rejoindre le comité de soutien. Rencontre avec ses responsables.
L'association des amis de la Marseillaise des Pennes-Mirabeau se réorganise pour aider le journal à faire face aux difficultés. Elle devient tout simplement l'Association des amis de la Marseillaise mais entend bien poursuivre son activité pennoise.
La Marseillaise. Le comité de soutien à notre journal grossit de jour en jour. Où en êtes-vous au cœur de cette dynamique ?
Serge Baroni. Lorsque l'idée d'un comité de soutien a été lancée par Pierre Dharréville, nous avons décidé immédiatement de nous engager pour faire grandir une dynamique autour de la Marseillaise. Un blog a été créé pour recueillir les signatures, nous avons contacté des amis du journal, et les soutiens se sont mis à affluer très nombreux parce que les menaces qui pèsent sur l'avenir ont créé beaucoup d'émotion. Il y a beaucoup d'attachement au journal. Des artistes, des journalistes, des responsables politiques, des acteurs du mouvement social ou associatif, des lectrices et des lecteurs tout simplement participent à créer un climat positif autour du journal. Nous voulons encore gagner des milliers de signatures et nous faisons appel aux lecteurs pour étendre encore ce mouvement le plus largement possible.
Luc Claudet. La raison d'être de l'association des Pennes, c'est de promouvoir la Marseillaise dans notre commune. Nous nous sommes rendus compte que dans la période, nous pouvions être utiles bien au-delà. Nous allons continuer nos activités habituelles pour le journal parce qu'elles sont plus que jamais nécessaires, mais nous sommes heureux de contribuer plus largement, parce que nous sommes convaincus que la Marseillaise a un avenir. Nous nous sommes réorganisés en conséquence.
La Marseillaise. Pourquoi cet attachement au journal ? Comment l'expliquez-vous ?
Luc Claudet. Pour nous, ce journal fait partie de notre quotidien. Il nous est indispensable chaque jour pour connaître et comprendre l'actualité. Il est toujours du côté du peuple, il n'y a qu'à regarder les Unes, jour après jour ces derniers mois pour le comprendre. C'est une voix singulière dans le paysage de la presse quotidienne régionale et il fait vivre un vrai débat démocratique dans notre région.
Serge Baroni. Beaucoup de celles et ceux qui nous rejoignent marquent aussi leur attachement au pluralisme de l'information, des citoyennes et citoyens de toutes sensibilités affichent leur signature. Je crois que la crise de la presse peut conduire à des catastrophes pour toute la presse écrite et donc pour la qualité de l'information, et donc pour la qualité de la démocratie. Il ne peut y avoir de vraie démocratie sans débat public éclairé, sans information de qualité. la Marseillaise donne la parole à des tas de gens, elle met en valeur la création culturelle, elle est un lien au quotidien entre des hommes et des femmes nombreux… Nous voulons les aider à se faire entendre dans la bataille qui s'est engagée pour continuer la Marseillaise. J'en profite pour dire notre solidarité avec les salariés pour qui tous les témoignages que nous recevons affichent un soutien chaleureux.
La Marseillaise. Concrètement quelles sont les initiatives que vous envisagez pour la suite ?
Serge Baroni. Immédiatement, nous lançons une grande souscription pour que vive la Marseillaise, afin de permettre aux lectrices et lecteurs, à tous les donateurs potentiels de participer à la relance du journal. Nous avons ouvert un compte particulier pour cette opération. la Marseillaise est le journal de tout un peuple, et je sais que malgré la crise, beaucoup sont prêts à donner pour qu'il continue. Nous avons déjà eu de nombreuses sollicitations. Nous sommes dans l'attente des décisions du tribunal et vigilants quant à l'évolution de la procédure et à ses conséquences afin de relever le défi de l'avenir. Nous lançons donc un appel aux dons, à chacune et chacun selon ses moyens, avec la garantie que ce que nous récolterons servira bien à la relance du journal, à son redressement. Les besoins sont immenses pour faire face et l'enjeu est crucial : c'est un élan de mobilisation inédit que nous devons faire lever, pour donner un souffle nouveau à notre journal.
Propos recueillis par Sébastien Madau (La Marseillaise, le 22 novembre 2014)
Repères
Comment contribuer à la souscription ? L’association des amis de la Marseillaise lance une souscription. Les chèques doivent être libellés à l’ordre de « Pour que vive la Marseillaise » et envoyés à l’adresse suivante : Les amis de la Marseillaise, 84bis Vieille route de la Gavotte, 13170 Les Pennes Mirabeau.
1.305 signataires. Hier, à 19h, le comité de soutien « Pour que vive la Marseillaise » avait enregistré pas moins de 1.305 signatures de soutien. Il est bien évidemment toujours possible de rejoindre le comité en se rendant sur le site créé pour l’occasion : http://pourquevivelamarseillaise.blogspot.fr.
Luc Claudet, Président des amis de la Marseillaise. « Nous sommes convaincus que la Marseillaise a un avenir (…). Elle fait vivre un vrai débat démocratique dans notre région ».
 
Inauguration. 70 ans de résistance
L’exposition sur les 70 ans de la Libération de Marseille et celle des 70 ans de la parution légale du journal « La Marseillaise » étaient présentées à la Maison de la Région.
Côte à côte, Michel Vauzelle, Président PS de la Région Paca et Jean-Louis Bousquet, Président-Directeur Général de La Marseillaise, ont visité hier les expositions consacrées aux 70 ans de la Libération de Marseille et de la parution légale de notre journal à la Maison de la Région sur la Canebière.
Devant un public nombreux composé d’amis et de lecteurs de La Marseillaise où l’on pouvait reconnaître Jean-Marc Coppola, Alain Hayot, Anne Mesliand, élus régionaux communistes, Pierre Dharréville, le Secrétaire départemental du PCF mais aussi le centriste Jean-Luc Bennahmias, Michel Vauzelle et Jean-Louis Bousquet ont ensuite pris la parole.
Le Président de Région rend en premier lieu hommage à la Résistance intérieure et aux combattants « algériens, tunisiens, marocains, africains » qui ont participé au débarquement de Méditerranée. « Ce jour là, la Libération venait du Sud », lance-t-il. Saluant le rôle de la presse et notamment de La Marseillaise dans la victoire contre le fascisme et le nazisme, Michel Vauzelle relève le choix fait par ses fondateurs de lui donner le titre de l’hymne de « la liberté de la Nation ». Un chant baptisé ainsi car avec les volontaires marseillais partis de la rue Thubaneau, « la Révolution venait du Sud ».
« Ceux qui ont créé le journal étaient des héros »
Le Député d’Arles souligne ensuite « le rôle joué par La Marseillaise en faveur des idéaux de la gauche, sa grande qualité éditoriale et sa grande fidélité à un discours politique jamais renié à une époque où la loi de l’argent s’impose à la presse ». Assurant notre journal de son soutien dans les difficultés qu’il traverse comme Nice-Matin, un autre titre historique de la région qu’il dirige, Michel Vauzelle rend hommage à Michel Montana, Directeur des relations extérieures qui représentait avec Sébastien Madau, rédacteur en chef, l’encadrement de La Marseillaise.
Pour Michel Vauzelle, l’héritage des combattants tombés il y a 70 ans s’incarne aujourd’hui dans « l’esprit de résistance à la mondialisation financière », et lance à l’attention de la commission de Bruxelles « c’est à la Nation et pas au roi ou à l’argent roi de décider de son budget ».
Fier de ses trois mandats à la tête d’une majorité de gauche dans une région qui penche à droite, il affirme : « Quelque fois quand la République est défaillante, nous disons qu’ici, il existe un petit maquis de résistants communistes et socialistes, radicaux et écologistes ».
« Qui aurait pensé après la seconde guerre mondiale que l’on aurait à défendre encore la République et ses valeurs ? Nous y sommes ! », met-il en garde en conclusion.
Jean-Louis Bousquet commence par saluer quant à lui, le courage de Pierre Brandon, fondateur de La Marseillaise, et sa « vie extraordinaire qui mêle combats républicain, révolutionnaire et humaniste ». Il rappelle la naissance clandestine de notre titre à Aix-en-Provence dans l’imprimerie Tournel de la rue Bédarrides. « Ceux qui ont créé le journal étaient des héros à la fois rédacteurs, imprimeurs, combattants et cibles. Leur courage dominait leur peur, ils avaient le cœur rempli de colère et d’espoir », insiste-t-il, avant de rendre hommage à Mala Kriegel, Jean de Bernardy et Léon Paranque tombés avant la Libération de Marseille.
« La Marseillaise a la prétention d’œuvrer à l’émancipation de l’être humain, de participer à la lutte contre toutes les aliénations, en cela nous sommes toujours porteurs des valeurs de la Résistance », poursuit-il.
L’actuel Président-Directeur Général rappelle la rupture éditoriale « avec le prêt à penser politique », opérée par La Marseillaise en 1997 tout en assumant son identité : « nous sommes les rouges avec l’accent du Sud et nous voulons le débat ».
Déclaré en cessation de paiement il y a une semaine, notre titre traverse un moment clef dans son histoire. Si Jean-Louis Bousquet rappelle que La Marseillaise a connu des difficultés financières depuis sa création, il prévient : « l’alerte est sérieuse, nous pouvons disparaître ».
« Mais l’élan de solidarité est tel que nous pouvons espérer. Pour perdurer le journal doit être capable de se remettre en cause. Il va falloir surprendre, être là où l’on ne nous attend pas, avec un web en complicité avec le papier », affirme-t-il. « Nous allons essayer de le faire vivre 70 ans de plus », conclut-il.
Léo Purguette (La Marseillaise, le 21 novembre 2014)

Marie-Rose Brandon : « Une grande émotion »
Parmi les invités du vernissage hier, l’une était sans conteste plus émue que les autres : Marie-Rose Brandon, veuve du fondateur de La Marseillaise, Pierre Brandon.
« C’est une grande émotion de participer à cette cérémonie. Je pense que Pierre aurait été très fier que tant d’années après, son engagement pour la liberté soit ainsi fêté », confiait-elle quelques heures plus tôt à l’occasion d’une visite amicale dans nos locaux.
De l’engagement dans la Résistance communiste de son époux, Marie-Rose Brandon conserve précieusement le souvenir. « Bien qu’il ait été très militant avant et après la guerre, particulièrement aux côtés des républicains espagnols, c’est de la période de la Résistance qu’il parlait avec le plus de fierté », ajoute-t-elle.
Marie-Rose Brandon veut aussi que l’on se souvienne du fondateur de La Marseillaise, comme d’un homme plein d’humour et d’humanité. « Il souriait souvent en racontant la manifestation antifasciste qu’il avait organisée en 1934 à Alger, où la foule scandait au lieu de "Les soviets partout", "Les serviettes partout", car elle en manquait et y voyait une signe de progrès et d’égalité de dignité entre tous », rit-elle encore avec tendresse.
Directrice d’école, elle se marie avec Pierre Brandon en 1973, après le décès de la mère de ses enfants, Maxime et Catherine. L’année suivante, Marie-Rose Brandon l’accompagne au 30e anniversaire de La Marseillaise, où elle découvre, impressionnée, l’élan de sympathie que rencontre son mari.
« Pierre avait repris sa vie d’avocat et vivait à Paris. Il a retrouvé à Marseille tous les gens qu’il avait connus pendant la clandestinité notamment Louis Vallauri, un docker qui vivait à Port-de-Bouc, que l’on appelait Jaurès dans la Résistance et qu’il croyait disparu. Tous les militants et proches des républicains espagnols pour lesquels il avait tant fait de meetings étaient là aussi », se remémore-telle.
Quarante ans après, elle estime toujours que « plus il y aura de journaux, plus notre pays sera démocratique » et considère que La Marseillaise surmontera ses difficultés car « elle est indispensable ».
La Marseillaise, le 21 novembre 2014
Verbatim
Grégoire Georges-Picot, historien. « L’exposition rend notamment hommage à Julia Pirotte, immigrée, juive et communiste, qui a photographié la Libération pour "La Marseillaise". »
 
Soutien à "La Marseillaise" de Roland Leroy. « Rassembler et faire prospérer ce journal »
Durant une longue période, j’ai assumé-entre autres titres la responsabilité de la défense de « La Marseillaise ». Son existence fut gravement menacée. Grâce à l’activité de Jean-Raymond Degreave et de Paul Biaggini, nous réussîmes à la sauver. Continuons à rassembler toutes les forces pour faire vivre et prospérer ce journal indispensable.
Roland Leroy, ancien directeur du journal L’Humanité (La Marseillaise, le 20 novembre 2014)
 
Soutien à "La Marseillaise" de Michel Vaxès. « Le combat de tout Républicain »
Le pluralisme de la presse participe de la respiration de la démocratie et par conséquence de celle de la République, une "République indivisible, laïque,démocratique et sociale." Pour reprendre la qualification qu'en donne l'article 1er de la Constitution.
L'affaiblissement de ce pluralisme aggrave la menace d'étouffement des valeurs inscrites dans les plus belles pages de notre histoire, celles qui sont à l'origine de notre devise : "Liberté, Egalité, Fraternité".
Les conséquences des difficultés qui pèsent sur un quotidien d'information, quel qu'il soit, et en l'occurrence aujourd'hui "La Marseillaise" doivent donc être appréciées eu égard aux menaces qui guettent les principes fondamentaux qui ont fondé la République.
Pour ces raisons le combat pour la vie de ce journal n'est pas seulement celui de ses lecteurs, il doit être celui de tout républicain attaché à l'histoire de notre pays à l'émergence des valeurs fondatrices de notre République, celles qui ont éclairé le siècle des lumières et rayonnées bien au delà de nos frontières.
Dans tous les domaines, celui de la presse en est un, notre responsabilité est de défendre ces valeurs lorsqu'elles sont menacées. Tel est pour moi l'enjeu du pluralisme et donc de la pérennité des titres de la presse quotidienne régionale et nationale. Pour ces raisons toutes les citoyennes et tous les citoyens, toutes les organisations démocratiques, toutes les institutions de la République et l'ensemble des collectivités locales soucieuses de s'engager au service de la démocratie doivent se mobiliser pour sauver "La Marseillaise".
Cela commence par l'engagement au sein du Comité de soutien et la participation aux initiatives que celui ci ne manquera pas de proposer à toutes celles et ceux qui refusent de voir disparaître un organe de la presse quotidienne né dans la résistance au nazisme pour la défense des libertés du peuple de France et de la France elle même.
Michel Vaxès Député honoraire PCF des Bouches-du-Rhône (La Marseillaise, le 20 novembre 2014)
 
Marcel Tassy. « La liberté d’expression est en danger »
Lettre ouverte. L’ancien Député Marcel Tassy s’engage dans la défense du journal dont il fut directeur politique.
Marcel Tassy, ancien Conseiller général et Député communiste qui fut également directeur politique de la Marseillaise, appelle dans une lettre ouverte à défendre notre journal après l’annonce de son redressement judiciaire.
« la Marseillaise est en danger. C’est la liberté d’expression qui est en danger ! » lance-t-il. « Aujourd’hui, la presse écrite subit les effets d’une crise économique, sociale et politique sans précédent. Les journaux sont rachetés par les banques. Leur indépendance n’est plus assurée ».
Son appel est adressé aux adhérents, les militants des organisations de gauche et l’ensemble des démocrates à prendre toutes les initiatives possibles pour que « la Marseillaise » vive pour que vivent la liberté, nos idées et nos combats.
Dans ce contexte, « pour un journal comme la Marseillaise la situation est encore plus préoccupante. Ce quotidien occupe une place particulière dans le paysage médiatique français. Fidèle aux idéaux fondateurs de sa création pendant la clandestinité, il est l’un des très rares journaux de la presse écrite à défendre les valeurs du progressisme français ».
Et d’énumérer les différents domaines où la Marseillaise démontre son utilité : « soutenir les luttes des travailleurs, expliquer sans relâche les causes profondes de la crise organisée contre les plus démunis au profit des plus riches, ouvrir ses colonnes aux initiatives des organisations et mouvements de la gauche de transformation, s’engager dans les combats pour la paix dans le monde ». Il définit aussi notre titre comme « l’échotier des informations locales culturelles, sportives et de la vie quotidienne des entreprises, des quartiers, des villes et villages du sud de la France ».
Si c'est l'ensemble de la presse qui est touchée, la Marseillaise subit la crise plus que d’autres « parce que les idées qu’elle porte ne sont pas celles de la très grande majorité des autres journaux que soutiennent les autres médias ». Dénonçant « un ostracisme politique scandaleux » envers notre titre, l’ancien Adjoint au Maire de Marseille affirme que « les tenants de l’idéologie dominante verraient sans doute d’un bon œil la disparition de la Marseillaise ».
Et d’affirmer que « sauver la Marseillaise » fait partie des combats des gens de progrès. C’est la question de la liberté d’expression qui est posée. C’est la question de la diffusion des idées progressistes et de la gauche réelle qui est posée. C’est la question de la défense de tous ceux qui sont en butte à la crise du capitalisme qui est posée. C’est la question de la lutte contre le danger de l’extrême droite qui est posée, comme en 1943 et 1944.
La Marseillaise, le 18 novembre 2014
 
Déclaration du syndicat FILPAC-CGT de Vitrolles sur la situation de La Marseillaise
Dans la période de crise préoccupante que traverse la presse écrite et de facto, bon nombre de ses salariés, qu’ils soient issus de la PQN ou de la PQR, le journal La Marseillaise et ses salariés ne sont nullement épargnés. Aujourd’hui, il pèse une menace importante sur la survie du journal phocéen et sur ses emplois ! C’est fort de ce constat que nous souhaitons transmettre avant toute chose à la Direction du journal La Marseillaise et à l’ensemble de ses salariés notre soutien et notre solidarité dans l’épreuve qu’ils traversent et qu’ils vont devoir affronter face aux difficultés suite à l’annonce de la cessation de paiement et à la procédure de redressement judiciaire.
Liée à aucun groupe de presse et à aucun groupe financier, La Marseillaise est confrontée à une des pires situations économique, conjoncturelle et technique qu’elle a eu à connaitre depuis les premiers jours de sa parution. Cette septuagénaire provençale issue du Conseil National de la Résistance a toujours été un journal historiquement proche du mouvement social. Elle s’est toujours fait la voix et le relais de celles et ceux qui luttent ici dans nos départements, dans notre région, sur notre territoire et hors de nos frontières et elle contribue largement aux débats d’idées des forces sociales, citoyennes et progressistes pour la transformation de la société.
Sur le plan économique, La Marseillaise a subi ces dernières années d’importantes pertes des recettes publicitaires, payant ainsi certainement son engagement qu’elle a pour la gauche et les valeurs qu’elle défend. Elle a également subit une chute vertigineuse des annonces légales et une baisse importante des annonces de communications institutionnelles liées aux diverses restrictions budgétaires gouvernementales qui étranglent les communes, les départements, la région et notre pays.
La baisse du lectorat de la presse écrite, la baisse du nombre de points de ventes, l’augmentation des prix des matières premières (papier et consommables), la baisse des aides à la presse, le report fin décembre du versement de subventions de l’état qui étaient initialement prévue en novembre et peu à peu, les désengagements significatifs de l’état en direction de la presse écrite et de la culture en général, n’ont fait qu’accroître les difficultés que devait surmonter La Marseillaise.
Pour terminer, faute de moyens financiers suffisants, le matériel permettant l’impression de La Marseillaise dont elle est propriétaire, n’a jamais pu être modernisé, la rotative date des années 70 et elle est aujourd’hui techniquement et partiellement dépassée pour ne pas dire obsolète. Cependant, les ouvriers du Livre de La Marseillaise réalisent chaque jour des prouesses pour sortir le journal dans les meilleures conditions. Cela étant dit, le quotidien peine à répondre aux exigences de qualité qu’imposent aujourd’hui les annonceurs. Il est également fortement limité en terme de configurations techniques et de diffusions du nombre des pages quadrichromies, affectant ainsi également les désirs de son lectorat et pénalisant toutes possibilités de son développement.
Nous sommes certains que bon nombres de ces difficultés seront prochainement surmontées par la direction, par le personnel et par les organisations syndicales CGT dont nous sommes acteurs. Attachés plus que jamais au pluralisme de la presse écrite et aux valeurs humaines défendues chaque jour dans La Marseillaise, nous lançons un appel aux responsables de la profession (SPQN et SPQR), au gouvernement et plus particulièrement à Madame la Ministre de la Culture et de la Communication ainsi qu’ aux parlementaires et aux élus départementaux et régionaux de la PACA pour que des solutions urgentes et pérennes soient trouvées pour que continue à vivre La Marseillaise, outil incontournable de la démocratie de notre pays.
Le Syndicat FILPAC CGT de VITROLLES restera attentif sur l’évolution de la situation de La Marseillaise et son devenir et sur l’avenir de ses salariés et plus particulièrement sur celui des adhérents de la FILPAC CGT de La Marseillaise qui sont rattachés localement à notre syndicat.
Aujourd’hui la Marseillaise et demain à qui le tour ?
Fait à Vitrolles le18 novembre 2014. 
 
 

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